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Under the skin en Blu-ray : Scarlett Better

Disponible à partir du 29 octobre en Blu-ray et DVD sous les couleurs de TF1 Vidéo, Under the skin est un film de science-fiction métaphysique et déroutant. Réalisé par Jonathan Glazer, le film met en scène Scarlett Johansson dans la peau d’une extra-terrestre ayant la manie de se désaper complètement à intervalles réguliers, un peu à la manière de Mathilda May dans les années 80. Alors, Under the skin est-il au final le Lifeforce des années 2010 ?

Mais qui est donc ce Jonathan Glazer ?

Même si vous n’avez vu aucun de ses trois longs-métrages, il est possible que le nom de Jonathan Glazer réveille en vous un vague sentiment de déjà vu, comme si ce nom vous disait quelque-chose, sans parvenir à mettre le doigt dessus. La raison de cette notoriété mystérieuse autant que vaporeuse est simple : le cinéaste a fait partie il y a quelques années de la prestigieuse série de DVD intitulée The work of director, aux côtés de Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich), Michel Gondry (La science des rêves) ou encore Mark Romanek (Auprès de toi toujours*). Ainsi, Jonathan Glazer était un des « clippeurs » de génie sélectionnés par Labels / EMI entre 2003 et 2005 ; cette distinction honorifique lui ayant été décernée pour avoir signé, entre autres, les clips Karmacoma de Massive Attack, Virtual Insanity de Jamiroquai ou encore celui de Karma Police de Radiohead.

Et s’il a réalisé un nombre important de publicités et de clips, Jonathan Glazer se fait en revanche assez rare au cinéma. Avec seulement trois films en quatorze ans, il se rapproche d’avantage du rendement artistique d’un Terrence Malick avant que ce dernier soit pris de frénésie de tournages ces dernières années, ou d’un Stanley Kubrick, avant que celui-ci ne soit pris par la mort. Deux « grands noms » que l’on voit d’ailleurs souvent accolés à celui de Glazer dans la « presse spécialisée », jamais avare de comparaisons hâtives et autres raccourcis réducteurs.

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Néanmoins, rendons-nous à l’évidence, même quand il aborde le genre très codé de la science-fiction, comme dans le cas de son dernier film Under the skin, Glazer nous livre un objet filmique conceptuel, très intellectualisé et très éloigné de la série B qu’on pouvait imaginer sur le papier. En effet, comme on l’indiquait en préambule, malgré un point de départ relativement similaire à celui du Lifeforce de Tobe Hooper, le film de Jonathan Glazer n’aura au final rien à voir avec le maelstrom foutraque du papa de Massacre à la tronçonneuse, mais se rapprochera bien d’avantage du cinéma d’Antonioni par exemple : lenteur et réflexion sont au rendez-vous. Amateurs de sensations fortes, amoureux du plaisir franc et direct provoqué par la bonne grosse série B qui tache, passez votre chemin : exigeant, complexe, le Cinéma de Jonathan Glazer se mérite, mesdames et messieurs, et seule une sélection de spectateurs triés sur le volet pourra y goûter à sa juste valeur, tandis que les autres le trouveront au mieux prétentieux et poseur, au pire carrément insupportable.

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À film exigeant, Blu-ray exigeant

D’ailleurs, rien que pour mettre en route le Blu-ray d’Under the skin (cuvée Glazer 2014) édité par TF1 Vidéo, il faudra le mériter. Rien de moins que trois lecteurs Blu-ray ont été nécessaires pour enfin parvenir à lancer le visionnage du film : tout d’abord essayé sur un Panasonic BDT110, la galette nous annonçait une « erreur disque ». Le deuxième lecteur, un Toshiba BDX1200, nous indiquait « Disque inconnu » à l’écran. Enfin, la troisième tentative a été la bonne sur un Toshiba BDX2400. Mieux vaudra donc vous assurer que les dernières mises à jour de votre matériel sont bien installées si vous voulez lancer dans le visionnage des pérégrinations extra-terrestres semi-improvisées de Scarlett Johansson.

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Une fois la galette lancée et bien lancée (pool !), il y a peu à redire sur le travail éditorial effectué par les équipes de TF1 Vidéo : l’image est littéralement superbe, la définition est d’une précision à couper le souffle, et les scènes de nuit sont admirablement gérées (pas de granulation, arrière-plans nickel chrome). Le mixage audio est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 (VO uniquement) et s’avère globalement bien enveloppant, malgré des passages complètement silencieux un peu casse-gueule. Côté suppléments, l’éditeur nous offre non seulement un making of d’une demie heure environ, sous la forme d’entretiens croisés avec l’équipe du film (HD, VOST), mais également une présentation amourachée du film, par le Monsieur Cinéma de la chaîne Arte, Olivier Père. Bref, si vous aimez le film, n’hésitez pas, vous pouvez y aller les yeux fermés.

* : à ne pas confondre avec Tout le temps t’aimer toujours des Marcel et son orchestre !

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