Driver - Affiche US - Image de une

The Driver : Blu-ray italien Vs DVD US

The Driver n’est que le deuxième film de Walter Hill en tant que réalisateur. Pour autant, le bonhomme n’est déjà plus un novice. Deuxième assistant réal sur L’Affaire Thomas Crown ou Bullit, il se fait surtout connaître par son travail en tant que scénariste sur Guet-apens de Peckinpah. Et puis son premier long derrière la caméra est un coup de maître avec Le Bagarreur qu’il a co-scénarisé et dans lequel Charles Bronson a le rôle titre. The Driver intervient deux ans plus tard, en 1978, et Walter Hill y est crédité seul scénariste. Si le film est moins abouti que Le Bagarreur, il n’en contient pas moins des moments de bravoure qui marqueront la génération de cinéastes à venir, Tarantino et  Nicolas Winding Refn en tête.

Drive, Driver, Driven (encore que celui-là…)

The Driver - Affiche France d'époque

On pense bien entendu aux séquences de courses-poursuites en bagnoles qui restent à ce jour des modèles du genre d’autant que la tôle froissée et tordue à l’écran ne doit rien aux effets numériques comme c’est le cas aujourd’hui. On y sent littéralement la sueur, l’huile chauffée à blanc et la gomme des pneus laissée sur l’asphalte. Mais pas que. Car on a aussi en tête le jeu minimaliste de Ryan O’Neal dont il va sans dire que Ryan Gosling s’en est largement inspiré dans Drive. O’Neal ne fut pourtant pas le premier choix. La production et Walter Hill avaient plutôt en tête Steeve McQueen. Une évidence compte tenu de la passion de l’acteur pour les voitures. Mais O’Neal n’est pas un remplaçant bouche-trou et Walter Hill l’utilise à bon escient, conscient des talents assez limités de l’acteur. Il joue ainsi avec son regard bleu acier et ne lui octroie que 350 mots et quelque en des dialogues censés ne révéler que l’essentiel d’un personnage qui restera de toute façon énigmatique.

Après, on sera un peu plus mesuré quant au scénario un peu bancal pour ne pas dire sans véritable substance ou encore du jeu totalement décalé d’Isabelle Adjani. Celle-ci a d’ailleurs par la suite dit avoir regretté cette « aventure hollywoodienne » allant même jusqu’à clamer que cela avait mis un frein à sa carrière. Il faut dire que sa prestation façon vamp inspirée des films noirs années 30-40 est en total décalage avec le reste d’un métrage enraciné dans sa décennie 70’s. Le personnage du flic aussi ne convainc pas des masses. Verbeux et sans profondeur, il est joué par un Bruce Dern (Nebraska et oui) qui se démène pourtant comme il peut pour rendre crédible son obsession proche de la psychanalyse à coincer ce « driver » hors pair qui se met au service de criminels le temps d’un braquage. Le problème se situe enfin dans l’absence d’enjeux clairs. À part essayer de choper notre chauffeur tête brûlée, on cherche encore.

Photo d'exploitation - The Driver

Mais que l’on ne s’y trompe pas, The Driver reste un bel objet filmique. La photo y est sublime et conforte le film dans une sorte de voyage initiatique proche de l’onirisme. Si Walter Hill est moins à l’aise dans les séquences de psychologie, il se rattrape allègrement dès que la caméra pointe le bout de son nez en extérieur. Los Angeles est filmée de jour et surtout de nuit comme une sorte d’endroit cauchemardesque de fin du monde, une ville ectoplasme dont Dan Gilroy se souviendra dans son magnifique Night Call. The Driver est donc certes un film mineur dans la filmo de Walter Hill, surtout au regard de The Warriors qu’il réalise juste après, mais n’en demeure pas moins passionnant à (re)visionner ne serait-ce pour ce qu’il révèle du cinéma d’exploitation actuel.

Blu-ray minimaliste (comme le jeu d’O’Neal en fait…)

Disponible depuis le 15 avril dernier en Italie, le Blu-ray de Driver (sous titré L’Imprendibile) est édité par Universal tout en ayant sur sa jaquette le logo StudioCanal. On précisera que le film est inédit en DVD chez nous, ce qui pourrait doucher tout espoir de voir le Blu-ray débarquer un jour en France (1). On pourra donc se consoler avec cette édition italienne au prix très doux mais dont il ne faudra pas pour autant en attendre des miracles. La « faute » à une absence totale de bonus mais aussi à un master un tantinet fatigué. Au demeurant, et même si notre italien est plutôt balbutiant, on peut lire au dos de la jaquette et en très petit (un peu comme l’appendice d’un contrat), la mention sous forme d’avertissement que le matériel d’origine utilisé n’est pas au dessus de tous soupçons. Et bien on confirme sans que toutefois cela soit catastrophique. On dira même que cela participe un tantinet à ce cachet un peu « roots » du film. De fait, l’encodage s’en sort plus qu’honorablement avec une bonne définition d’ensemble, un dégrainage aux abonnés absents et une palette chromatique et colorimétrique qui semblent respecter les intentions de la photo initiale. Pour ceux qui avaient fait l’acquisition du DVD US paru en 2005 chez la Fox, le gap est indéniable. Pour autant, cet import zone 1 ne devrait pas encore disparaître de vos étagères car l’on y trouve en bonus un début alternatif de 3 minutes intéressant bien que son absence du montage final ne soit pas un crime de lèse-majesté.

Cliquez sur les captures ci-dessous pour les visualiser dans leur format natif

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

The Driver - Capture DVD USDVD Zone 1 – 20th Century Fox

Driver - Capture Blu-ray Universal italienBlu-ray Universal import Italie

On peut sereinement penser que StudioCanal utilise le même master ici que pour toutes ses éditions européennes ainsi que celle sortie en Australie en mars de cette année. Par contre, on ne sera pas aussi affirmatif quant à la future édition japonaise qui annonce fièrement un nouveau master HD pour les 35 ans du film ou alors pour celle qui a vu le jour aux États-Unis en 2013 sous le label indépendant Twilight Time.

Et puis cette édition italienne propose mine de rien la VF dans un DTS 2.0 mono bien supérieur au Dolby Digital 1.0 du DVD US. L’amélioration est aussi plus que notable sur la VO (sous-titrée en français, faut-il le préciser) encodée en DTS-HD MA 2.0 stéréo. Certes, le souffle reste assez présent (comme sur le DVD) mais beaucoup moins dérangeant et permettant une meilleure mise en avant des voix. On précisera que l’on pourra switcher sur son ampli en 1.0 pour augmenter encore l’intelligibilité des dialogues sans pour autant affaiblir les ambiances qui de toute façon sont peu immersives. Autant rassembler devant plutôt que laisser gambader tout cela sur vos enceintes arrières pour rien.

On ne va pas se mentir, cette édition est loin d’être parfaite. Mais son petit prix, sa VF, ses sous-titres français, le côté inédit du film en DVD chez nous, son zonage compatible avec nos machines… en font tout de même le candidat actuel idéal pour (re)découvrir ce Walter Hill que tout fan de Drive se doit d’avoir vu.

(1) Il semblerait qu’un Blu-ray voit bien le jour chez nous en cette fin d’année 2015 sans plus de précisions pour l’instant à part que l’éditeur ne sera pas Studio Canal et qu’il y aura un bonus inédit (merci à Jérôme Wybon et à Hugues Peysson – gérant à L’Atelier d’images – pour ces infos).

(2) StudioCanal rerend la main puisque le 30 novembre 2022 un SteelBook Blu-ray + 4K UHD voit le jour nanti d’un master restauré 4K que l’on pourra aussi apprécier au cinéma dès le 16 novembre.

Image DVD : 3/5
Son : 3/5
Bonus : 1,5/5

Image Blu-ray : 3,5/5
Son : 3,5/5
Bonus : 0/5

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Driver L’Imprendible – Édition Blu-ray (Import Italie – Zone ALL)

Éditeur : StudioCanal & Universal
Date de sortie : 15 avril 2015

Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Anglais DTS-HD MA 2.0 stéréo, Français DTS 2.0 mono
– Sous-titres : Français
– Durée : 1h36
– 1 BD-50

Driver - Cover Blu-ray italien

Driver - Cover Blu-ray italien 

The Driver – Édition DVD (Zone 1)

Éditeur : 20th Century Fox Home Entertianment
Date de sortie : 7 juin 2005

Driver - Jaquette Recto DVD US

Driver - Jaquette Verso DVD US

Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 compatible 16/9 encodée en MPEG2
– Langues : Anglais DD 2.0 stéréo et 1.0 mono, Français DD mono 1.0
– Sous-titres : Anglais
– Durée : 1h29
– 1 DVD-9

Bonus :
– Début alternatif (3min18s, DD 2.0 mono, VO)

The Driver - Menu DVD US

The Driver - Menu DVD US

The Diver - Alternate beginning Adjani dans le début alternatif

4 réflexions sur « The Driver : Blu-ray italien Vs DVD US »

  1. Plusieurs précisions :
    – Qualifié le master de « fatigué » me parait ne pas être le mot le plus juste. Il n’est pas le plus resplendissant du monde mais je pense que cela a surtout à voir avec le matériel, car techniquement parlant, il est très certainement récent et parait très naturel (pas de EE, peu ou prou de DNR). Vraisemblablement, c’est celui restauré en 2011 par le MoMA.
    – le master Studio Canal UK (au vu des captures, ça ressemble très très fortement au même que l’italien) est le même que celui exploité par TT (cf caps-a-holic : http://caps-a-holic.com/hd_vergleiche/multi_comparison.php?art=part&x=430&y=202&action=1&image=0&hd_multiID=1291&cap1=40575&cap2=28144&disc1=4362&disc2=3057&lossless=#vergleich). Par contre, TT exploite un montage tronqué d’environ 2 min, donc SC gagne.
    – l’édition japonaise de 2012 était en 1080i et ultra DNRisée. Probablement que l’édition 2015 sera différente, mais en l’état, rien ne laisse supposer l’existence d’un autre master.
    – des rumeurs d’une sortie via Studio Canal du Blu Ray en France couraient il y a quelques mois. Tout n’est peut-être pas perdu ;).

  2. Oui Jérôme vient d’annoncer sur notre page FB qu’un Blu-ray était prévu pour la fin d’année mais pas chez Studio Canal. Dont acte ;o)

  3. Intéressante édition italienne, en effet, qui permet de découvrir ce film noir américain de Hill dans de très bonnes conditions cinéphiles francophones.

    PS
    Je viens de vérifier l’état éditorial de HARD TIMES [Le Bagarreur] de Hill avec Bronson, du coup, et j’ai trouvé, outre le DVD zone 2 PAL, une édition BRD américaine mais sans VOSTF ni VF d’époque. Tirée à 3000 exemplaires tous déjà vendus… là-bas.

    PS2
    Les photos d’exploitation de THE DRIVER [Driver] sont assez belles.

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