Spectre 007 - Sorties Ciné

Sorties Ciné des 4 et 11 novembre 2015 : My Name is Bond, James Bond

Franchement, sur deux semaines, deux films sortent du lot. Le Fils de Saul et bien entendu 007 Spectre. Le reste se décline entre pourquoi pas et passes votre chemin. De toute façon on n’a quasiment rien vu d’autres et c’est d’ailleurs pour cela que l’on va en parler ici, en mal. On vous aura prévenu.

Les sorties ciné du 4 novembre 2015

Les sorties ciné du 11 novembre 2015

 

En mai fais ce qu'il te plaît - AfficheEn mai fais ce qu’il te plaît – de Christian Carion – 1h53 (Pathé Distribution)

En Mai 1940, la France s’effondre, des millions de gens se ruent sur les routes, effrayés par l’armée allemande qui avance. Parmi eux, un allemand ayant fui le nazisme, part à la recherche de son petit garçon, emmené par l’institutrice d’un village à qui il avait été confié.

Une hirondelle a fait le printemps (2 318 867 entrées), Joyeux Noël (2 039 836 entrées), L’Affaire Farewell (768 565 entrées) sont donc les trois précédents films signés Christian Carion. On note le fléchissement de la courbe des entrées que vient d’ailleurs confirmer ce quatrième long qui arrive péniblement à rassembler 109 773 spectateurs en première semaine sur 369 copies. Non non vous ne vous êtes pas trompés, il ne s’agit pas de la rubrique Box office ici mais bien de commenter des films que l’on n’a pas vu. Du coup on meuble comme on peut. Même pas dit qu’on le rattrapera un jour. SG

Edit 5/4/2016 : Voilà c’est fait, c’est rattrapé. Pour continuer sur ce que l’on disait plus haut, le film est l’un des plus gros flops de 2015 avec 225 428 entrées cumulées au final pour un budget à plus de 15M d’euros. C’est regrettable tant le film de Carion tient la route (sans jeu de mot fumeux). Certes, on est bien dans un film d’époque qui s’accompagne d’une mise en scène pour le moins classique, mais l’écriture est soignée, l’histoire se suit avec un réel intérêt et l’interprétation dans son ensemble est plus que convaincante. Bref, voilà une œuvre qui aurait sans aucun doute mérité un meilleur traitement dans les salles. Espérons que ses vies ultérieures (Vidéo / VOD / Téloche…) lui soient plus heureuses. 3,5/5

A Vif ! - AfficheA vif ! – de John Wells – 1h40 (SND)

Plus qu’un grand chef, Adam Jones est une rock star de la cuisine, couronnée par deux étoiles au guide Michelin. Grisé par le succès, arrogant et capricieux, l’enfant terrible de la scène gastronomique parisienne sombre dans l’alcool et la drogue. Quelques années plus tard, il a retrouvé la voie de la sobriété.

Au début cela devait s’appeler Adam Jones et puis les marketeux chez SND se sont ravisés pour réintituler ça en un À Vif ! du plus bel effet puisqu’à l’anglicisme moins prononcé. On vous laisse ensuite prendre connaissance du résumé… Puis de l’affiche où l’on nous colle Omar Sy histoire de légitimer la présence d’un Bradley Cooper en chef anglais. Enfin, un petit tour par la bande annonce devrait définitivement vous donner envie de rester chez vous afin de préparer un petit plat pour la personne, l’animal, que sais-je, qui partage votre vie. SG

La Dernière leçon - AfficheLa Dernière leçon – de Pascale Pouzadoux – 1h45 (Wild Bunch Distribution)

Madeleine, 92 ans, décide de fixer la date et les conditions de sa disparition. En l’annonçant à ses enfants et petits-enfants, elle veut les préparer aussi doucement que possible, à sa future absence. Mais pour eux, c’est le choc, et les conflits s’enflamment.

On doit à Pascale Pouzadoux les merveilles impérissables que sont De l’autre côté du lit ou mieux La Croisière. On ne saurait jamais jurer de rien mais il n’y a pas de raisons pour que La Dernière leçon ne soit pas dans la même veine. Suffit de mater la BA ultra sirupeuse. En tout cas même ma maman ne veut pas le voir. SG

Nous trois ou rien - AfficheNous trois ou rien – de Kheiron – 1h42 (Gaumont Distribution)

D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.

1er film avec toute la mansuétude qui va avec. La bande annonce est pétrie de bonnes intentions. Il paraît que c’est une histoire vraie et que celle-ci, si l’on se base sur le résumé, veut aller au-delà des préjugés de société qui nous étouffent de plus en plus au quotidien. Bon après, cela reste une comédie (oui, dramatique aussi)… SG

Avril et monde truqué - AfficheAvril et le monde truqué – de Franck Ekinci et Christian Desmares – 1h45 (StudioCanal)

1941. Napoléon V règne sur la France, où, comme partout sur le globe, depuis 70 ans, les savants disparaissent mystérieusement, privant l’humanité d’inventions capitales. C’est dans ce monde étrange qu’une jeune fille, Avril, part à la recherche de ses parents, scientifiques disparus.

9M de budget, sept ans de développement, l’univers de Tardi (même si celui-ci s’est désengagé du projet sur la fin) et Cristal du long-métrage à Annecy. Bref, cet Avril et le monde truqué partait avec pas mal d’atouts qui se sont transformés  en un four homérique puisqu’en première semaine, ce film d’animation a priori pour adultes puisqu’il sort hors vacances scolaires, n’attire que 27 697 spectateurs sur 152 copies. Une misère et une claque pour son distributeur StudioCnal. SG

Edit 25/08/2016 : Au final cela donne un cumul à 139 658 entrées. Avec le recul, on ne comprend pas trop pourquoi StudioCanal l’avait programmé hors vacances scolaires. Encombrement de sorties ? Car on a bien affaire ici à un film familial. L’histoire tient plus que la route, les dessins de Tardi passent l’écueil de l’animation avec maestria d’autant que tout a été entièrement dessiné en numérique sur palettes graphiques. On précisera qu’il ne s’agit pas d’une adaptation d’un album de Tardi mais bien d’un scénario original pour lequel il a prêté ses talents de dessinateur. On reconnaît toutefois dans cette uchronie un peu anar les thèmes chers à l’auteur de la série Adèle Blanc-Sec que Besson avait si joyeusement massacrée.  C’est une nouvelle belle réussite de l’animation européenne qui n’existe qu’en DVD chez nous édité par un StudioCanal certainement échaudé par le fiasco en salle du film mais qui vient de sortir en Blu-ray aux États-Unis chez Universal. On y retrouvera les voix françaises absolument géniales de Philippe Katerine, Jean Rochefort, André Grondin, Bouli Lanners, Olivier Gourmet et jusqu’à Marion Cotillard (si si). 3,5/5SG

Le Fils de Saul - AfficheLe Fils de Saul – de László Nemes – 1h47 (Ad Vitam)

Auschwitz, 1944 : un prisonnier contraint à brûler les corps de ses congénères trouve le salut en préservant des flammes le corps d’un enfant qu’il prend pour son fils.

Avec ce premier long signé du hongrois László Nemes primé au dernier festival de Cannes avec le Grand Prix (lot de consolation pour ne pas avoir eu la Palme d’Or), le débat sur la représentation de la Shoah ou non au cinéma via une œuvre de fiction n’a plus lieu d’être. En tout cas on veut le croire tant la démonstration Le Fils de Saul est plus que salutaire. On vous laisse en compagnie de notre critique. 4,5/5SG

Le double parti-pris était, de prime abord, pour le moins casse-gueule. D’une part, raconter une fiction au cœur même du symbole de l’horreur nazi : les camps de la mort. D’autre part, représenter cette même histoire en de longs plans séquences en vue quasi-subjective. À l’arrivée, le fond et la forme se complètent à la perfection tout autant qu’ils s’éclipsent pour happer le spectateur dès la première scène et ne plus le lâcher jusqu’à la toute dernière. On en ressort sonné, abasourdi, au bord de l’asphyxie en se disant que, oui, il est encore possible de créer des (chefs d’)œuvres pour évoquer l’Holocauste. Quant à savoir pourquoi, au regard des autres films en compétition à Cannes cette année, Le Fils de Saul n’a pas remporté la Palme d’Or, ceci est une autre histoire… 4,5/5SA

Dope - AfficheDope – de  Rick Famuyiwa – 1h46 (Happiness Distribution)

Malcolm, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l’université.

Comédie black qui rappelle les premières heures de Spike Lee genre Nola Darling n’en fait qu’à sa tête mais en moins corrosif. Super bande son et vent frais dans le cinéma indé US que Sundance a primé et que la dernière Quinzaine cannoise a mis en évidence via sa sélection. Bon, après faut nous expliquer pourquoi ce film signé par le déjà vétéran Rick Famuyiwa sort au mois de novembre alors que les DVD et Blu-ray sont dispos aux États-Unis depuis le 13 octobre dernier, le tout accompagné de sa cohorte de versions téléchargeables pas forcément légales avec sous-titres français de surcroît. De fait, Dope réalise 18 573 entrées sur 63 copies. Certainement même pas de quoi rembourser les frais de distribution engagés par Happiness Distribution. 3/5SG

Steve MacQueen The Man & Le Mans - AfficheSteve McQueen : The Man & Le Mans  – de John McKenna et Gabriel Clarke – 1h52 (Marco Polo Production )

Un documentaire qui retrace l’histoire d’amour entre le célèbre acteur Steve McQueen et la non moins célèbre course automobile des 24 heures du Mans qui servira de cadre au film Le Mans dont le tournage dantesque est raconté ici via des images inédites fournies par son fils Chad McQueen.

Plus qu’un bonus à une éventuelle nouvelle édition du Blu-ray Le Mans, ce doc est une très belle introspection d’une star passionnée par le sport automobile qui raconte comment elle s’est offerte la possibilité, tel un jouet qu’il a totalement concassé, de tourner à la fin des années 70 un film de fiction ayant pour cadre essentiel le circuit du Mans. Mais si Le Mans, film qui reste mineur 45 ans plus tard, est depuis devenu culte auprès de tous les fans de la bagnole c’est bien grâce à une approche visuelle novatrice pilotée par un homme qui avait ça dans le sang. Chose que ce documentaire très riche en images de tournage fournies pour beaucoup par le fils de McQueen, montre avec beaucoup d’appétence. 3,5/5SG

Le Conformiste - Affiche 2015Le Conformiste (1970) – de Bernardo Bertolucci – 1h43 (Les Acacias Rep. 2015) – Première exploitation : 17 février 1971.

Les interrogations et les actes d’un jeune fasciste en 1935 alors qu’il est envoyé en mission en France pour supprimer un professeur de philosophie qui lutte au sein des activistes antifascistes.

Si vous avez la chance que l’une des deux copies qui vont tourner sur toute la France illumine l’un de vos cinémas préférés, courez (re)découvrir Le Conformiste, premier grand film signé Bernardo Bertolucci, dans cette version restaurée de toute beauté. Pas convaincu ? Cette saine lecture devrait, on l’espère, vous faire changer d’avis. 4/5SG

007 Spectre - Affiche007 Spectre – de Sam Mendes – 2h30 (Sony Pictures)

Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre.

On rajoutera tel un PS à notre excellente critique que 007 Spectre s’adjuge le meilleur 1er jour de tous les temps en France avec 850 297 entrées battant ainsi Spider-Man 3 (déjà chez Sony Pictures) qui avait attiré en son temps 804 345 spectateurs sur 850 copies… Le 24ème opus de la saga Bond est en route pour dépasser les 6 996 996 entrées de Skyfall qui avait déjà marqué son territoire en étant le plus gros succès de la franchise. Deux bémols toutefois. Pas certain que le bouche à oreille soit aussi dithyrambique qu’il le fut pour Skyfall. Et puis se profile à l’horizon immédiat un certain SW7 qui va lui aussi tout casser sur son passage mais X2. 3/5SG

On descend effectivement de plusieurs crans en comparaison du prodigieux Skyfall. Comme si tout le monde avait donné tout ce qu’il pouvait sur l’opus précédent. En résulte bon nombre de composantes qui ne fonctionnent plus aussi bien : un scénar qui tire en longueur, une musique nettement plus ronflante, des scènes d’action où l’on ne frémit plus vraiment et, par-dessus tout, une relation entre 007 et Léa Seydoux qui ne prend pas ou si peu. Et si l’on perçoit toujours bien la volonté de creuser les personnages et la « mythologie bondienne », on suit cette fois-ci les péripéties qui nous sont servies avec beaucoup plus de nonchalance. 3/5SA

Ange & Gabrielle - AfficheAnge & Gabrielle – de Anne Giafferi – 2h30 (UGC Distribution)

Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l’aide au père de Simon.

Bon ben c’est la comédie de la semaine distribuée par UGC Distribution. A priori la bande annonce raconte tout et l’affiche vend du rêve (surtout Isabelle Carré photoshopée à mort). La contre prog pour les meufs et les mecs pour qui Daniel Craig n’est pas leur tasse de thé. SG

Une comédie romantique gentillette que d’aucuns qualifieront d’ennuyeuse voire sans intérêt mais qui comporte néanmoins quelques bons moments de rigolades grâce au duo Carré – Bruel. Quant aux thématiques de fond, le film affiche pêle-mêle et sans grande finesse son discours pro-naissance, pro-mariage (pour tous), pro-famille recomposée quand il ne louche pas du côté du film culte Trois hommes et un couffin. 2,5/5SA

Au royaume des singes - AfficheAu Royaume des Singes – de Mark Linfield – 1h21 (Walt Disney Studios Motion Pictures France)

Au cœur d’anciennes ruines antiques perdues en pleine jungle d’Asie, vit Maya, une jeune macaque à toque pleine de ressources bien décidée à aider son petit à se faire une place dans ce monde. La vie peut s’avérer belle, la nourriture abondante et la sécurité assurée si tant est que l’on soit né au plus haut de l’échelle sociale.

La nouvelle prod Disney Nature qui sort en même temps que le Bond et hors vacances scolaires. Autant dire un suicide programmé ou comment se débarrasser d’un film encombrant au sein d’un line-up tout droit tourné sur l’événement SW7 programmé pour le 16 décembre prochain… SG

Une histoire de fou - AfficheUne Histoire de Fou – de Robert Guédiguian – 2h14 (Diaphana Distribution )

Berlin 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté dans la rue par Soghomon Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte.

Robert Guédiguian est un dinosaure qui milite du côté de l’aile gauche du communisme. On est heureux qu’il soit toujours là mais son dernier rejeton ciné pue la naphtaline à plein nez. En Sélection Officielle – Hors Compétition – Séance Spéciale au Festival de Cannes 2015, certainement pour services rendus à la Nation du sud de la France et aux arméniens. SG

Les Anarchistes - AfficheLes Anarchistes – de Elie Wajeman – 1h41 (Mars Distribution)

Paris 1899. Le brigadier Jean Albertini, pauvre et orphelin, est choisi pour infiltrer un groupe d’anarchistes. Pour lui, c’est l’occasion de monter en grade. Mais, obligé de composer sans relâche, Jean est de plus en plus divisé entre la police et ce groupe pour qui il développe des sentiments de plus en plus profonds.

On l’aurait bien maté tiens celui-là mais l’attaché de presse nous a snobé. Résultat, on se dit que cela ne doit pas être très bon vu que comme tout le monde le sait mon influence de critique sur les bonnes gens est immense. Mon ego ne s’en trouve que rasséréné. SG

De belles phrases pour « briser l’ordre établi » et donner un toit, des vêtements et du pain pour tous, quelques instants de romance entre les deux têtes d’affiche, le tout sur fond de « finiront-ils par découvrir la vérité de la taupe ? » vs « la taupe prendra-t-elle fait et cause pour les anarchistes ? ». Tout ceci se répète en boucle pendant 1h40 pour in fine n’aboutir pas forcément à grand-chose même si l’on perçoit bien par endroits les résonances sociales contemporaines. 2,5/5SA

Bad Boy Bubby - Affiche 2015Bad Boy Bubby de Rolf De Heer (Australie) – 1h48 (Nour Films)

Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. L’arrivée de son père, dont il était tenu éloigné, va bouleverser sa vie. Le jour de ses 35 ans, Bubby va enfin sortir. Il découvre un monde à la fois étrange, terrible et merveilleux où il y a des gens, de la pizza, de la musique et des arbres…

L’Australie est décidément la terre d’accueil d’un cinéma déjanté, atypique et à la marge. De telle sorte qu’il est souvent impossible à classifier. Et c’est tant mieux. Sorti initialement en 1993 ce Bad Boy Bubby se doit d’être (re)découvert ne serait-ce que pour sa charge anti cléricale, pour son côté conte urbain, pour sa mise en scène où se sont bousculés 32 chef op (voulu ainsi dès l’écriture du scénario) et surtout pour son interprète principal  Nicholas Hope, sorte de mix entre le Jack Nicholson qui pète un plomb dans Shining et un Sid Vicious revenu d’outre-tombe. C’est dense, dérangeant, étouffant, rafraîchissant mais aussi déprimant car on cherche aujourd’hui un tel cinéma avec une prise de risque  aussi radicale. 4/5SG

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