Cinéma Monster Club - Image Une

Cinéma Monster Club : Des classiques fantastiques Universal chez Elephant

L’éditeur Elephant Films consacre parmi ses nombreuses éditions un cycle dédié aux monstres et autres freaks issus du gargantuesque catalogue Universal des années 1935 à 1955. La collection s’intitule fort justement Cinéma Monster Club, les premiers titres ont été édités le 21 octobre 2015 (une première vague centrée sur Frankenstein). Ils sont tous proposés via des masters restaurés bien que certains titres ne sortent qu’en DVD. Voici le détail des 22 titres rangés par ordre chronologique de production.

Cinéma Monster Club - Logo

Remarque historique générale et factuelle

On notera qu’il manque à chaque série son film Universal majeur de référence, à savoir Dracula (1931) de Tod Browning, Frankenstein (1931) de James Whale, L’Homme invisible (1933) de James Whale, La Momie (1933) de Karl Freund, Le Loup-garou (1941) de George Waggner, L’Étrange créature du lac noir (1954) de Jack Arnold. Universal les a en fait édité en novembre 2012 dans un fabuleux coffret collector doté de riches suppléments puis à l’unité et au fil de l’eau à partir de septembre 2014 (Le Loup-garou étant par exemple prévu pour le 1er octobre 2016). Elephant éditant, pour sa part, leurs suites et variations les plus importantes.

Une exception :  La Fiancée de Frankenstein (1935) de James Whale, la suite du film de 1931, ne se trouve pas dans la série Elephant mais uniquement dans ce fameux coffret Universal de 2012. Il est d’ailleurs lui aussi prévu à l’unité le 1er octobre 2016.

La présentation de la collection est belle, les boîtiers sont illustrés de dessins originaux au recto et, à l’intérieur de certains d’entre eux (pas tous, hélas), de belles affiches originales d’exploitation américaines et françaises et/ou de belles photos de plateau. Ils sont protégés par des étuis au graphisme identique. Selon qu’il s’agit d’éditions combo Blu-ray + DVD ou d’éditions DVD simple, leur hauteur varie de + 2 cm (dans le cas du DVD simple) ou –  2 cm (dans le cas du combo) mais leur profondeur est identique. Le petit sigle DVD ou BRD les distingue également.

Logo Cinema Monster Club - Loup-Garou

L’image et le son

Toute la collection a bénéficié de travaux de restauration. Concernant l’image, elle est N&B au format respecté 1.37 compatible 4/3 pour l’ensemble des titres. Le 1.33 mentionné au verso des jaquettes correspond au format standard des films muets : le parlant standard est, en réalité, 1.37. La Revanche de la créature est présentée au format 1.66 compatible 16/9, ce qui est très bien mais qui n’est pas mentionné au verso de la jaquette et de l’étui. Inversement, La Créature est parmi nous est présentée en « 1.33 » mais il s’agit probablement d’un recadrage vidéo opéré à partir du 1.85 original chimique. Cas plus amusant : Deux nigauds et la momie est au format respecté 1.66 compatible 16/9 sur le Blu-ray, au format recadré 1.37 compatible 4/3 sur le DVD faisant partie du même « combo » !

Le son est DTS HD Master audio 2.0 mono sur les Blu-ray ou DD. 2.0 mono  sur les DVD. Tous les titres sont proposés en VOSTF et, parfois, en VF. Ces VF, lorsqu’elles sont proposées, ce qui n’est pas toujours le cas (soit parce qu’elles n’ont jamais existé soit parce qu’on ne les a pas retrouvées) sont, malheureusement, des VF récentes dénuées de toute valeur historique, sauf celle de Deux nigauds et la momie qui est bien une VF d’époque.

Pourquoi certains titres bénéficient-ils d’une édition combo Blu-ray + DVD mais pas d’autres titres ? C’est le résultat non pas d’un choix reposant sur des critères historiques, esthétiques ou commerciaux mais tout bonnement sur un hasard technique, fonction du niveau de restauration obtenu pour tel master vidéo, pas pour tel autre.

Logo - CMC - Dracula

Les suppléments

Elephant propose systématiquement des livrets (oscillant au fil des lignes entre remarques parfois suggestives et ton ironique ou humoristique voire argotique) de 12 pages rédigées par Damien Aubel, illustrées de quelques photos N&B, de présentations vidéo de chaque cycle et de chaque titre individuel par Jean-Pierre Dionnet, sans oublier des galeries photo et les films-annonces originaux pour chaque titre. Les présentations vidéo fournissent, en règle générale, les informations nécessaires au spectateur pour situer correctement le titre, délivrent à l’occasion des informations pointues (le buste en cire  représentant Lugosi dans le cercueil, au début de La Fille de Dracula) sur la biographie, la production ou le tournage du titre présenté. Quelques erreurs factuelles entachent parfois un peu l’exercice (dans La Fille de Dracula, voir la fiche). Les galeries photos sont inégales mais toujours intéressantes : affiches, affichettes, photos de plateau N&B, photos coloriées d’exploitation (« lobby cards ») mais ce sont souvent des jeux dépareillés ou incomplets. Les films-annonces sont sous-titrés, leur état chimique varie du médiocre à l’assez bon : ceux des films tournés entre 1930 et 1945 proviennent de la société Realart qui, vers 1950, les avait repris au cinéma, utilisant de nouvelles affiches et de nouvelles lobby cards imprimées pour l’occasion. Certains titres sont munis de tous les films-annonces de la collection, d’autres titres d’une dizaine seulement. L’acteur Lon Chaney Jr. est presque systématiquement crédité « Lon Chaney » sur la dizaine de génériques où son nom apparaît, y compris sur les films-annonces : pratique constante à cette époque bien que le fils soit un bon acteur au physique distinct de celui de son père.

CMC - Logo Momie

Les  informations des étuis et des jaquettes sont illustrées à l’extérieur par des dessins originaux signé du graphiste Melchior Ascaride et, sur le dos des étuis et des boîtiers, par des petites images symboliques de chaque personnage mythique, à l’intérieur des combos par des affiches et des photos de plateau. Les durées mentionnées des films diffèrent concernant les titres édités en combo, selon qu’il s’agit du film sur DVD ou sur Blu-ray. Cela s’explique par la différence de vitesse de défilement de l’image en vidéo numérique SD et HD. La durée de défilement au cinéma de 24 images/secondes est aussi celle du Blu-ray alors que sur un DVD le défilement est de 25 images/secondes. La durée d’un film cinéma est donc exactement sa durée sur Blu-ray. Attention aux noms d’acteurs imprimés en caractères gras au recto et au verso des étuis et des boîtiers : ils sont censés indiquer les vedettes mais, dans le cas de La Main de la momie, la vedette n’est évidemment pas Tom Tyler (illustre inconnu qui incarne la momie après Boris Karloff en 1933 et avant Lon Chaney Jr. en 1942 et 1944) mais George Zucco, acteur classique du cinéma fantastique. C’est donc George Zucco, pas Tom Tyler, qu’il aurait fallu mentionner en caractères gras.

 

Le Monstre de Londres - Jaquette Combo 3DLe Monstre de Londres [Werewolf of London] de Stuart Walker avec Henry Hull, Valerie Hobson, Warner Oland (1935 – USA) – Combo Blu-ray + DVD disponible depuis le 27 avril 2016

Lors d’une expédition au Tibet, le docteur Glendon est attaqué dans le noir par une bête étrange. De retour à Londres, il se transforme les soirs de pleine lune en loup. Pour vaincre la malédiction de la lycanthropie, il tente de faire éclore artificiellement une fleur asiatique extrêmement rare qui est l’unique antidote. Mais un étrange docteur asiatique la convoite aussi !

Titre cité dans toutes les filmographies  classiques du loup-garou au cinéma car il est (six ans avant le classique Le Loup-garou de George Waggner avec Lon Chaney Jr.) le premier  film parlant américain consacré à ce thème, ce Monstre de Londres a mal vieilli (le maquillage de Jack Pierce sur le visage de Henry Hull est médiocre : un de ses très rares échecs, en fait, durant sa période Universal) mais son scénario où la botanique asiatique tient une place importante, est original et l’acteur Warner Oland (qui avait interprété le rôle de Fu-Manchu avant Boris Karloff et Christopher Lee) est excellent. La mise en scène, impersonnelle mais parfois assez dynamique de Stuart Walker, réussit très bien la première transformation filmée durant un travelling latéral en un unique et long plan-séquence. Le film présente également un certain intérêt concernant l’histoire des techniques : on y voit que la vidéo-surveillance privée existait déjà en 1935 puisqu’un procédé semblable protège le laboratoire du Dr. Glendon et le téléphone y tient aussi une place importante durant une séquence. Savoureuses scènes comiques (notamment la logeuse londonienne et son amie, toutes deux alcooliques et primesautières) disséminées à travers une intrigue d’horreur et d’épouvante classique. Image et son bien restaurés. VF récente qui n’est pas d’époque.

Le Monstre de Londres - Jaquette Combo recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.33:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h15
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Loup-Garou par Jean-Pierre Dionnet (8min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Des loups et des hommes par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

She-Wolf of London - Jaquette DVD 3DShe-Wolf of London [Curse of the Allenbys] de Jean Yarbrough avec Sara Haden, June Lockart, Don Porter, Martin Koskeck, Lloyd Corrrigan, Martin Kosleck (1946 – USA) – DVD disponible depuis le 27 avril 2016

Plusieurs meurtres sauvages sont commis dans un parc à Londres. Pour les enquêteurs de Scotland Yard, le tueur serait une femme, et probablement une femme loup-garou selon l’un d’eux. La jeune et jolie héritière Pyllis Allenby, sur le point de se marier, craint d’être la responsable : selon une légende familiale – la malédiction des Allenby – plusieurs de ses ancêtres sont réputés pour avoir été des lycanthropes. Son fiancé décide d’enquêter.

La vedette n’est pas tant la mièvre June Lockart que Sara Haden, la remarquable actrice qui joue d’une manière inquiétante madame Winthrop. Une rareté inédite au cinéma chez nous, comme la plupart des films fantastiques de Jean Yarbrough tournés entre 1940 et 1950. Son doublage est d’ailleurs un doublage TV, pas un doublage cinéma avec des voix et une diction de 1946. Rareté parfois oubliée dans certaines filmographies françaises du loup-garou mais historiquement intéressante. L’idée d’un personnage féminin lycanthrope avait été, deux ans plus tôt, le sujet de la production Columbia La Fille du loup-garou [Cry of the Werewolf] (USA 1944) de Henry Levin avec Nina Foch. Le chef-monteur Paul Landres est le futur réalisateur du non moins rare The Return of Dracula [inédit en France] (USA 1958). L’acteur Lloyd Corrigan qui joue le rôle de l’inspecteur Latham, était par ailleurs scénariste et cinéaste : il avait signé le film policier Night Key [Alerte la nuit] (USA 1937) avec Boris Karloff. Une plaisanterie en forme de « private-joke » : le dialogue donne à l’avocat un père du nom de « Sidney Landfield » qui avait été le réalisateur de Le Chien des Baskerville (USA 1939) avec Basil Rathbone et Nigel Bruce. La mise en scène de Yarbrough est bien supérieure à celle de Stuart Walker, en dépit du fait que Yarbrought dispose de moyens encore plus modestes. Il sait instaurer un suspense et réussit la grande scène finale de la révélation, filmée en un impressionnant décadrage. Cela dit, son budget lui interdit tout élément réellement spectaculaire. Image et son parfaitement restaurés. Galerie photos misérable : 2 affiches couleurs et 2 photos N&B. VF récente sans valeur historique donc.

She-Wolf of London - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.33:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais et français DTS mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h15
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Loup-Garou par Jean-Pierre Dionnet (8min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Des loups et des hommes par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Revanche de la créature du lac noir - Jaquette 2D La Revanche de la créature / La Vengeance de la créature [Revenge of the Creature] de Jack Arnold avec Lori Nelson, John Agar, John Bromfield, Clint Eastwood (1955 – USA) – Combo Blu-ray + DVD disponible depuis le 27 avril 2016

Des hommes sont envoyés en Amazonie, sur les traces de la créature amphibie qui hante les eaux du Lagon Noir. Leur objectif : la capturer pour l’étudier à des fins scientifiques mais aussi pour l’exhiber dans un parc d’attraction. Ils la ramènent en Floride. Un professeur spécialiste et son assistante tentent de l’éduquer dans un bassin mais elle leur échappe et sème la terreur, capturant l’assistante et tuant tout homme s’approchant de cette belle jeune femme.

La suite directe du classique L’Étrange Créature du lac noir (USA 1954) de Jack Arnold signée par ce même cinéaste et écrite par son producteur. Certains effets spéciaux furent conçus pour une projection en relief 3D : c’était déjà le cas, dans la filmographie de Arnold, de Le Météore de la nuit (USA 1953) et de L’Étrange créature du lac noir. Clint Eastwood, non crédité au générique, tourne un ou deux plans cette même année 1955 dans deux films de Jack Arnold : il est pilote d’avion de combat dans Tarantula !, assistant de laboratoire (une souris blanche a trouvé refuge dans la poche de sa blouse) dans La Revanche de la créature. Le script perd en suspense et en poésie mais il augmente la brutalité surréaliste du monstre, amoureux et enchaîné puis déchaîné au sens strict comme au sens figuré, contre son environnement écologique et social, contre tout ce qui est humain sauf Lori Nelson qu’il convoite. Belle photo nocturne et, pour l’époque, nombreuses séquences sous-marines bien réalisées. Galerie de photos honnête, sans plus, mais une très belle affiche belge reproduite dans le boîtier. On précisera enfin que le Blu-ray est en 1.66 (ce qui est le bon format) et que le DVD est proposé en 1.37 (format recadré donc). La jaquette mentionne pour les deux du 1.33, ce qui est donc erroné.

La Revanche de la créature du lac noir - Jaquette recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais DTS-HD MA 2.0 (pas de VF comme mentionnée sur la jaquette)
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h22
  • 1 BD-25

Bonus :

  • L’Étrange créature du lac noir par Jean-Pierre Dionnet (18min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret La Vie aquatique (sic) par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Créature est parmi nous - Jaquette DVD 3DLa Créature est parmi nous [The Creature Walks Among Us] de John Sherwood avec Jeff Morrow, Rex Reason, Leigh Snowden (1956 – USA) – DVD disponible depuis le 27 avril 2016

Un riche scientifique, s’intéressant aux mutations naturelles et artificielles, organise une expédition pour capturer la créature du lac noir. Pendant la capture, elle est grièvement brûlée et privée de ses branchies. Le docteur Barton s’aperçoit qu’il peut sauver le monstre en lui retirant ses ouïes, ce qui permettra d’activer ses poumons primitifs pour respirer à l’air libre. Cette modification entraîne sa mutation : elle redevient plus humaine, physiologiquement et moralement, tandis qu’elle est emprisonnée. Un meurtre commis sous ses yeux, provoqué par la jalousie amoureuse, déclenche sa fureur.

Troisième et dernier film de la série Universal consacré à la créature du lac noir. Le film précédent était en 1.66 et celui-ci serait en 1.85, comme celui de 1954, selon les sources américaines. Cela paraît logique : on ne renonce pas à l’écran large une fois qu’on y a goûté, surtout pour une série comme celle-là. Conclusion : le master video au format 1.37 ici présenté est probablement recadré aux normes télévision du vingtième siècle. Dommage : il est propre, bien défini, bien nettoyé. Je suggère de le visionner en « 4/3 complet » sur une TV 16/9 disposant de cette position : on constatera que les plans ont clairement été composés pour un écran large. Il est techniquement bien filmé. Son scénario, assez pessimiste, est original, reposant sur un maquillage réussi signé Bud Westmore, le successeur de Jack Pierce à la Universal. La créature du lac noir est à nouveau jouée dans l’eau par Ricou Browning. Sur terre, elle est ici jouée par Don Megowan qui est excellent durant toute la seconde partie. La belle Leigh Snowden succède à Lori Nelson et à Julie Adams comme vedette féminine. La scène où elle se déshabille avant d’aller nager, dans le dernier quart du film, est dotée d’une légère instabilité sur un ou deux plans, sans doute provoquée par d’anciennes coupures de plan à cause de la censure.

La Créature est parmi nous - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.33:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais et français DTS mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h15
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • L’Étrange créature du lac noir par Jean-Pierre Dionnet (18min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret La Vie aquatique (sic) par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Fille de Dracula - Jaquette DVD 3DLa Fille de Dracula [Dracula’s Daughter] de Lambert Hillyer avec Gloria Holden, Edward Van Sloan, Irving Pichel, Marguerite Churchill (1936 – USA) – DVD disponible depuis 24 février 2016

Le professeur Van Helsing est accusé de meurtre pour avoir tué Dracula. La fille du vampire fait voler le corps à la morgue de Londres afin de le brûler et de le purifier selon le rite ancestral familial. Mais la malédiction est à présent incarnée en elle. Elle recherche l’aide d’un jeune médecin, troublé par cette étrange patiente.

Suite directe du film de Tod Browning de 1931, mettant en scène la première grande femme fatale vampire de l’histoire du cinéma fantastique, jouée par Gloria Holden avec érotisme et panache. Ne surtout pas confondre ce film américain de 1936, inégal mais intéressant et parfois plastiquement beau (la cérémonie rituelle nocturne de purification du cadavre, la vampirisation « lesbienne ») avec le titre homonyme réalisé par Jesus Franco vers 1970. Quant à Irving Pichel ici acteur, il est inférieur à Irving Pichel cinéaste. Dionnet nomme Marguerite Churchill du nom de « Margareth Mitchell » : simple lapsus réitéré quelques secondes plus tard. Personne n’est à l’abri d’en commettre. Plus gênant, Dionnet parle juste ensuite d’un baiser lesbien entre elle et la vampire, baiser très long qui aurait défié le code Hays de la censure… alors qu’aucune séquence ne montre un tel baiser. Le montage suggère plutôt une morsure, pas montrée davantage, soit dit en passant. La VF n’est pas d’époque. Belles reproductions d’affiches à l’intérieur du boîtier. Image et son bien restaurés.

La Fille de Dracula - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.33:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais et français DTS mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h15
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Mythe de Dracula par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Les Lois du sang par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Le Fils de Dracula - Jaquette DVD 3DLe Fils de Dracula [Son of Dracula] de Robert Siodmak avec Lon Chaney Jr., Louise Allbriton, Evelyn Ankers, J. Edward Bloomberg (1943 – USA) – DVD disponible depuis 24 février 2016

Katherine, l’une des deux filles d’un riche colonel, organise une soirée à Dark Oaks, la demeure familiale, en l’honneur de l’arrivée d’Anthony Alucard, un comte hongrois dont elle semble éprise, au grand dam de sa sœur et de son fiancé. Passionnée de sciences occultes et terrifiée par l’idée de la mort, Katherine entretient une sorcière gitane dans les marais qui dépendent du domaine. Inquiète du retard d’Alucard alors que la réception bat son plein, elle va la consulter. La sorcière lui annonce que l’invité apportera la mort et la désolation sur elle et sa famille.

Très original scénario de Curt Siodmak, réalisé par son frère Robert, alliant film noir policier et film fantastique, faisant traverser l’océan Atlantique au vampire. On discute encore aujourd’hui sur les forums américains concernant l’identité du comte Alucard : est-il Dracula ressuscité ou bien son fils auparavant ignoré de tous ? En tout cas, en dépit du titre, il n’entretient plus aucun lien familial logique avec les personnages du film de Tod Browning (1931) ni avec ceux du film de Lambert Hillyer (1936). Nombreuses idées plastiques réussies par la mise en scène : la plus célèbre est l’apparition de Dracula / Alucard sur un cercueil flottant dans un marécage mais il y en a d’autres.  La VF n’est pas d’époque. Belles reproduction d’affiches à l’intérieur du boîtier. Images et son bien restaurés.

Le Fils de Dracula - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.33:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais et français DTS mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h17
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Mythe de Dracula par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Les Lois du sang par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Maison de Dracula - Jaquette Combo 3DLa Maison de Dracula [House of Dracula] de Erle C. Kenton avec Lon Chaney Jr., John Carradine, Glenn Strange, Lionel Atwill,, Onslow Stevens, Jane Adams, Skelton Knaggs (1945 – USA) – Disponible en combo Blu-ray + DVD depuis le 24 février 2016

Le docteur Edelman reçoit la visite de deux patients bien étranges : le loup-garou Larry Talbot et le comte Dracula. Tous deux réclament la guérison et ont entendu parler de ses expériences. Mais Talbot est sincère tandis que Dracula ne l’est pas : c’est une ruse pour vampiriser l’assistante du docteur. Nina, une infirmière belle mais bossue, croit elle aussi en sa guérison par Edelman. Tous seront cruellement déçus par le destin. Une erreur expérimentale gênante puis la créature de Frankenstein se mettent en travers de leur route ! Un inspecteur de police désabusé et brutal tente en vain de canaliser la meute humaine qui habite le village situé près de la clinique : menée par un voyou défiguré, elle attaque la clinique.

Kenton reprend à peu près la structure (un savant fou comme moteur du rassemblement) de son précédent La Maison de Frankenstein (USA 1944) mais le scénario en inverse la dynamique  narrative dans la mesure où les personnages mythiques viennent au médecin, ce n’est pas lui qui vient à eux. Encore une fois, le but est de les faire se rencontrer puis se combattre en un même lieu final les regroupant tous à la faveur d’un scénario démentiel et savoureux. Le casting est non moins hallucinant et la brièveté du film, loin de le desservir, renforce naturellement son impact dramatique, sa nervosité fiévreuse, sa richesse gothique et surréaliste de tous les instants. La VF n’est pas d’époque : on pouvait déjà le constater sur l’ancien DVD Universal sorti en 2005. Belles illustrations à l’intérieur du boîtier combo, notamment une belle affiche française reproduite. Certains Universal ne furent exploités en France qu’en VOSTF au cinéma au moment de leur sortie : ce serait, selon certaines sources, le cas de ce titre. à noter que le supplément d’environ 12 minutes  sur « Dracula » en tant que personnage historique, littéraire puis cinématographique, présenté par Dionnet, est annoncé sur le Blu-ray mais n’est disponible que sur le DVD du combo.

La Maison de Dracula - Jaquette Combo recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.33:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h07
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de Dracula par Jean-Pierre Dionnet (12min) uniquement sur le DVD
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Les Lois du sang par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Le Fils de Frankenstein - Jaquette Combo DVD + Blu-ray 3DLe Fils de Frankenstein [Son of Frankenstein] de Rowland V. Lee avec Basil Rathbone, Boris Karloff, Bela Lugosi, Lionel Atwill (1939 – USA) – Combo DVD + Blu-ray disponible depuis le 21 octobre 2015

Le baron Wolf von Frankenstein, fils du savant original, revient (bien des années après l’action des deux films précédents) avec sa femme et son propre fils au château familial. Une population hostile et apeurée l’y attend. Igor, un criminel déterreur de cadavre autrefois condamné à la pendaison et qui a survécu, l’attend lui aussi car il a pris soin de la créature qu’il garde au secret et qui est son amie. Il révèle son secret à Wolf qui décide, à l’insu de son entourage, de la soigner. Igor l’utilise alors pour se venger du jury de son ancien procès : les membres en sont assassinés les uns après les autres. L’inspecteur de police dont le bras fut arraché par le monstre alors qu’il était enfant, est bientôt convaincu du retour de celui-ci.

Le Fils de Frankenstein (1939) est la suite directe de Frankenstein (1931) et de La Fiancée de Frankenstein (1935), tous deux réalisés par James Whale. Basil Rathbone joue remarquablement ce fils, tandis que Bela Lugosi compose le personnage original de Igor qu’il reprendra en 1942. Lionel Atwill inaugure un rôle d’inspecteur de police handicapé dans lequel il est inoubliable. Peut-être le plus beau film fantastique, plastiquement parlant, de Rowland V. Lee, en tout cas supérieur à  son médiocre La Tour de Londres et supérieur à son poétique Zoo In Budapest. Il est souvent considéré par les historiens français du genre comme le « terminus ad quem » de l’âge d’or américain fantastique de la Universal, voire de l’âge d’or américain du genre lui-même. La créature est redevenue muette : régression par rapport au film de 1935 mais le scénario ménage un approfondissement critique du mythe. Décors et direction de la photo rendant régulièrement hommage à l’expressionnisme allemand. VF récente qui n’est pas la VF d’époque que j’avais entendue vers 1970 au cinéma Midi-Minuit.

Le Fils de Frankenstein - Jaquette Combo DVD + Blu-ray recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h29
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de Frankenstein par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (16min)
  • Livret Les Monstres ne meurent jamais par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Le Spectre de Frankenstein - Jaquette DVD 3DLe Spectre de Frankenstein [The Ghost of Frankenstein] de Erle C. Kenton avec Lon Chaney Jr., Bela Lugosi, Lionel Atwill, Cedric Hardwicke, Evelyn Ankers, Ralph Bellamy (1942 – USA) – DVD disponible depuis le 21 octobre 2015

Igor a survécu à la fin du Fils de Frankenstein et les villageois décident d’en finir avec lui en attaquant les ruines du château. Un éboulement souterrain lui permet de découvrir la créature prisonnière du soufre séché dans lequel elle avait été noyée : elle est encore vivante mais mal en point. Pourchassés par la populace et menacés par la police, ils fuient tous deux vers la région où vit Ludwig von Frankenstein (frère de Wolf et fils d’Henrich) qui exerce aussi la médecine. La fille et le futur beau-fils (un procureur) du baron Ludwig ignorent l’histoire tourmentée de la famille dont ce dernier conserve les archives scientifiques. Igor menace Ludwig de tout leur révéler s’il ne guérit pas la créature. Il exige en outre que son cerveau, intelligent mais pervers et dominateur, soit transplanté dans le corps puissant du monstre afin de donner naissance à un surhomme. Ludwig refuse mais l’idée intéresse son assistant, le Dr. Boehmer.

Lon Chaney Jr. joue la créature de Frankenstein, remplaçant Boris Karloff : elle est plus enfantine, plus primitive. Bela Lugosi reprend le rôle d’Igor qu’il tenait en 1939. On peut voir dans Le Spectre de Frankenstein la première décadence de la Universal comme la première naissance authentique d’un style nouveau, selon le point de vue auquel on se place. Kenton s’inscrit encore en 1942 dans la stricte lignée scénaristique de la trilogie originale de 1931-1935-1939 et n’introduit pas encore de démentes rencontres entre monstres appartenant à des cycles différents. C’est à Roy William Neill que revient ce privilège avec son intéressant Frankenstein rencontre le loup-garou] (USA 1943). Kenton augmentera la variété des « rencontres » et accentuera encore la frénésie de son style dans ses deux grandes réalisations postérieures : La Maison de Frankenstein (USA 1944) et La Maison de Dracula (USA 1945).

Le Spectre de Frankenstein - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.37:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais et français DD mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h01
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Mythe de Frankenstein par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (16min)
  • Livret Les Monstres ne meurent jamais par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Frankenstein rencontre le loup-garou - Jaquette Combo 3DFrankenstein rencontre le Loup-garou [Frankenstein Meets the Wolf Man] de Roy William Neill avec Bela Lugosi, Lon Chaney Jr., Lionel Atwill, Dwight Frye, Ilona Massey, Maria Ouspenskaya, Patrick Knowles (1943 – USA) – Combo DVD + Blu-ray disponible depuis le 21 octobre 2015

Talbot, le loup-garou, ranimé accidentellement par deux voleurs de sépultures, se blesse à la tête après avoir tué l’un d’eux. Il reçoit les premiers soins dans un hôpital où le Dr. Mannering et l’inspecteur Owen s’intéressent, pour des raisons différentes, à son étrange cas. Il s’en évade afin de rejoindre Maleva, la vieille gitane qui connaît son terrible secret. Elle l’accompagne à la maison de Frankenstein car Talbot espère que ce dernier pourrait lui venir en aide. On leur annonce que Frankenstein est mort. Sa fille, la baronne Elsa Frankenstein et le Dr. Mannering se rencontrent à cette occasion car ce dernier a suivi Talbot, présenté par le maire à Elsa. Dans les ruines du château, la créature est encore vivante, prisonnière d’un bloc de glace. Talbot la délivre et elle l’aide à retrouver les archives scientifiques du baron : ces dernières fascinent dangereusement le Dr. Mannering qui décide de mener une expérience conjointe sur les deux monstres.

Les deux contributions classiques du cinéaste vétéran R.W. Neill au cinéma fantastique, sont The Black Room [Le Baron Grégor] (1935) avec Boris Karloff et Frankenstein rencontre le loup-garou (1943). Par la suite, de 1943 à 1946, Neill enchaîne les tournages d’une dizaine de titres de la série Sherlock Holmes avec Basil Rathbone à laquelle il confère régulièrement une esthétique fantastique au point que certains d’entre eux font également partie de l’histoire du genre. Écrit par Curt Siodmak pour la Universal la même année 1943  que Le Fils de Dracula, ce cinquième film de la série Frankenstein annonce les délires de ceux signés Erle C. Kenton en 1944 et 1945. C’est aussi le seul titre Universal où Lugosi incarne la créature de Frankenstein : sa composition est dans la lignée de celle de Boris Karloff en 1939, sa créature s’exprimant uniquement par gestuelle et grognements. Elle annonce donc celle incarnée par Glenn Strange. Lon Chaney Jr. et Maria Ouspenskaya reprennent les rôles tragiques qu’ils tenaient dans Le Loup-garou [The Wolf Man] (1941) de George Waggner (ici producteur) et ils y sont toujours aussi bons. Célèbres effets spéciaux signés John P. Fulton, par exemple durant le générique d’ouverture montrant le titre du film s’évaporer des cornues d’un laboratoire mais aussi durant la catastrophe finale, très bien réalisée. La VF n’est pas d’époque.

Frankenstein rencontre le loup-garou - Jaquette Combo recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h25
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de Frankenstein par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (16min)
  • Livret Les Monstres ne meurent jamais par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Maison de Frankenstein - Jaquette DVD 3DLa Maison de Frankenstein [House of Frankenstein] de Erle C. Kenton avec  Boris Karloff, Lon Chaney (Jr.), John Carradine, Glenn Strange,Lionel Atwill, George Zucco, John Carrol Naish, Anne Gwynne, Elena Verdugo (1944 – USA) DVD disponible depuis le 21 octobre 2015

Le docteur Niemann, un disciple de Frankenstein, et le bossu Daniel s’évadent de prison en profitant d’une nuit d’orage qui a provoqué un tremblement de terre. Ils croisent la route du professeur Lampini qui expose au public le véritable squelette du comte Dracula dans son cercueil, dérobé en Transylvanie. Nieman assassine Lampini et emprunte son identité puis retire le pieu du squelette du comte afin d’obtenir son aide. Après un voyage comportant bien des péripéties, Niemann et Daniel arrivent dans les ruines du château de Frankenstein : Nieman compte y retrouver les notes expérimentales du baron. À la faveur d’un éboulement, ils mettent à jour les corps pris dans la glace de la créature de Frankenstein et du loup-garou. Redevenu humain entre deux nuits de pleine lune, Larry Talbot aide Nieman à retrouver le livre tant convoité…

La maison de Frankenstein est un film, adapté d’une histoire de Curt Siodmak, authentiquement démentiel et surréaliste, mené à un rythme nerveux où les péripéties s’enchaînent suivant la logique du plus parfait délire et pour la plus grande joie des amoureux du cinéma fantastique ! Comme le clament une des affiches originales et le film-annonce : « un savant fou + la créature de Frankenstein + le comte Dracula + le loup-garou + un bossu criminel = 5 fois plus de frissons et de suspense ! ». La présence du loup-garou aux côtés de la créature s’explique si on a vu Frankenstein rencontre le loup-garou dont La Maison de Frankenstein est la suite directe. La VF n’est pas d’époque.

La Maison de Frankenstein - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.37:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais et français DD mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h01
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Mythe de Frankenstein par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (16min)
  • Livret Les Monstres ne meurent jamais par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Deux Nigauds contre Frankenstein - jaquette Combo 3DDeux nigauds contre Frankenstein [Abbot and Costello Meet Frankenstein] de Charles T. Barton avec  Budd Abbott, Lou Costello, Bela Lugosi, Glenn Strange, Lenore Aubert, Jane Randolph (1948 – USA) – Combo DVD + Blu-ray disponible depuis le 21 octobre 2015

L’univers de Chick Young et Wilbur Grey, deux transporteurs intellectuellement un peu nigauds mais vifs et dynamiques, est bouleversé lorsqu’ils se retrouvent avec une curieuse cargaison sur les bras : Dracula et la créature de Frankenstein, arrivés tout droit d’Europe dans des caisses de bois, et destinés à un musée des horreurs ! Quand Dracula se réveille puis s’échappe avec le corps de Frankenstein, bien décidé à le ressusciter, et que le Loup-Garou intervient à son tour, les choses se compliquent… !

Deux nigauds contre Frankenstein (1948) est la première grande parodie Universal opposant les deux Nigauds à des personnages mythiques de l’âge d’or du cinéma fantastique. Auparavant, en 1944 et 1946, les scénaristes leur avaient fait rencontrer de simples fantômes. Dans ce premier grand film comique de 1948, la mise en scène est enlevée, la photo est soignée, le scénario poursuit la voie tracée par Erle C. Kenton d’une manière encore plus démentielle puisque ici c’est Dracula lui-même qui veut opérer la créature de Frankenstein ! Belle direction artistique : le marécage nocturne embrumé ou l’intérieur du château de Dracula, par exemple.  Bela Lugosi et Lon Chaney Jr. égaux à eux-mêmes : très bons, donc. Glenn Strange honnête en créature. Savoureux effets spéciaux utilisant l’animation : le générique d’ouverture est un dessin animé où les lettres sont formées d’os et, plus tard, dans la pupille des yeux de la belle Lenore Aubert, Costello aperçoit, l’espace d’un instant, deux petites chauves-souris en train de voler ! Une curiosité historique passionnante pour l’historien et le cinéphile amoureux du genre. Gag final, l’apparition de l’Homme invisible dont la voix est celle de… l’acteur Vincent Price !

Deux Nigauds contre Frankenstein - Jaquette dvd recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h23
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de Frankenstein par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (16min)
  • Livret Les Monstres ne meurent jamais par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Main de la momie - Jaquette combo 3DLa Main de la momie [The Mummy’s Hand] de Christy Cabanne avec George Zucco, Cecil Kellaway, Wallace Ford, Dick Foran, Peggy Moran, Tom Tyler (1940 – USA) – Disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 22 juin 2016

Un archéologue et son assistant séjournant au Caire, découvrent dans un vase des indications géographiques qui devraient leur permettent de retrouver la tombe de la princesse Ananka. Ils montent une expédition dans le désert, mais le grand prêtre Andoheb, gardien du tombeau, va réveiller la redoutable momie Kharis pour les empêcher de profaner le sarcophage de la princesse.

George Zucco incarne le professeur Andoheb, rôle qu’il reprendra dans les trois films suivants de la série. Tom Tyler joue le rôle muet de la momie, après Boris Karloff en 1933, avant Lon Chaney Jr. en 1942. Mise en scène honnête sans plus, visant autant le public du « serial » que celui du fantastique, au montage classique, s’accommodant d’un manque de moyen flagrant et ménageant une place assez importante au comique en raison de la présence de Wallace Ford, vulgaire et pénible en second rôle envahissant. Certains beaux plans rehaussent de temps en temps le niveau, tel celui révélant le temple secret et ses deux statues géantes où officie le prêtre (pseudo-archéologue) joué par George Zucco. Quelques secondes de la partition composée par Hans J. Salter furent utilisées dans La Nuit des morts-vivants (1968) de George A. Romero. Galerie photos décevante : on y trouve quelques photos de plateau N&B, une ou deux affiches et affichettes mais seulement deux « lobbycards » en couleurs (photos d’exploitation américaines) sur les 8 que compte, au total, le jeu complet. La VF n’est pas d’époque mais le film serait sorti uniquement en VOSTF en France.

La Main de la Momie - Jaquette Combo recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h04
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de la momie par Jean-Pierre Dionnet (15min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Momies en folie par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Tombe de la Momie - Jaquette DVD 3DLa Tombe de la momie [The Mummy’s Tomb] de Harold Young avec Lon Chaney Jr., George Zucco, Turhan Bey, Wallace Ford, Dick Foran (1942 – USA) – DVD disponible depuis 22 juin 2016

Le grand prêtre égyptien Andoheb révèle à son successeur, Mehemet Bey, l’existence de la Momie Kharis, et lui confie le secret des feuilles de Tana, capables de garder en vie et d’animer la Momie. Il lui ordonne d’exterminer  les archéologues ayant profané la tombe de la princesse Ananka trente ans auparavant, ainsi que leurs descendants. Bey se fait embaucher comme gardien de cimetière aux USA afin de pouvoir y transporter et y cacher la momie, prête à accomplir sa mission : tuer.

Lon Chaney Jr. incarne la momie dans ce titre et dans les deux suivants tournés en 1944. Il lui confère un curieux alliage de fragilité et de solidité : son aspect (sous le maquillage de Jack Pierce) a servi de modèle à la maquette Aurora sortie vers 1970. Mise en scène discrète, impersonnelle mais soignée. Elle est capable de beaux plans qui mettent en valeur la direction artistique, les décors, les extérieurs nuits bien photographiés, les accessoires. L’équipe Universal des techniciens principaux est celle de l’âge d’or du cinéma fantastique, ce qui facilite les choses à un cinéaste par ailleurs aujourd’hui oublié. George Zucco apparaît au début du film, le temps de passer le relais religieux au jeune Turhan Bey qui ressemble parfois, sous certains angles, à Orson Welles. Certains plans nocturnes de cimetière et certains plans de foule nocturne en furie, proviennent peut-être d’autres productions fantastiques tournées au même moment pour Universal ou peu de temps avant. Si c’est le cas, ils sont très bien intégrés. Les dix premières minutes sont constituées d’extraits du titre de 1940 dont celui-ci est la suite directe, censée se dérouler trente ans plus tard. Image et son bien restaurés. Galerie photos constituée de quelques affiches couleurs, de photos de plateau N&B et d’une seule lobby card en couleurs sur les 8 que compte le jeu original complet. Ce titre avait été exploité au cinéma en Belgique mais pas en France où il demeura inédit au cinéma. Sa VF n’a donc jamais existé.

La Tombe de la Momie - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.37:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais DD mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h00
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Mythe de la momie par Jean-Pierre Dionnet (15min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Momies en folie par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Le Fantôme de la Momie - Jaquette DVD 3DLe Fantôme de la momie [The Mummy’s Ghost] de Reginald Le Borg avec Lon Chaney Jr., John Carradine, George Zucco, Barton McLane, Robert Lowery (1944 – USA) – Disponible uniquement en DVD depuis le 22 juin 2016

Le Grand Prêtre choisit Yousef Bey comme successeur et l’envoie en Amérique pour récupérer le corps de la princesse Ananka. Sur place, il appelle puis prend le contrôle de la Momie Kharis et se rend au musée avec elle. Mais quand Kharis touche la princesse, son corps se désintègre : elle vient de se réincarner dans le corps de Amina, une jeune fille égyptienne faisant ses études dans une université américaine. En dépit de l’amour de son fiancé américain, la momie réussit à l’hypnotiser puis à la capturer.

Reginald Le Borg est un cinéaste au nom plus connu que  Christy Cabanne, Harold Young ou Leslie Goodwins : il a signé quelques films fantastiques, parmi lesquels une adaptation du conte fantastique de Guy de Maupassant, Le Horla, sous le titre de L’Etrange histoire du juge Cordier [Diary of a Mad Man] en 1962 et qu’on pouvait encore voir en projection au Colorado boulevard de Clichy à Paris vers 1970.  Sa mise en scène du Fantôme de la momie est classique, sage, assez impersonnelle mais au sein d’un écrin aussi sage le scénario en devient encore plus délirant. Un certain humour noir n’en est d’ailleurs pas absent (l’égyptologue assassiné alors qu’il venait de trouver la traduction d’un mot-clé) ni un certain romantisme qui renoue avec la version signée par Karl Freund en 1933 (la première rencontre de la momie et de Amina, la momie protégeant Amina de Yousouf Bey, la métamorphose finale d’Amina). Lon Chaney Jr. incarne pour la seconde fois une momie à la fois fragile d’aspect et à la brutalité sèche, mi-pathétique, mi-terrifiante, intermédiaire entre la composition mystérieuse de Boris Karloff en 1933 et celle plus physique de Christopher Lee en 1959 dans le remake de Fisher. Pas de VF à regretter car ce titre serait sorti au cinéma uniquement en VOSTF, comme un certain nombre de titres Universal après-guerre. John Carradine comme d’habitude excellent dans le rôle du nouveau prêtre chargé par George Zucco de la mission dévolue à Turhan Bey dans La Tombe de la momie. Image et son bien restaurés. Galerie photo contenant une des photos de plateau les plus célèbres de la série : celle de la momie menaçant l’héroïne, couchée à ses pieds.

Le Fantôme de la Momie - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.37:1 encodée en MPEG2
  • Langues : anglais DD mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h01
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • Le Mythe de la momie par Jean-Pierre Dionnet (15min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Momies en folie par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Malédiction de la Momie - Jaquette Combo 3DLa Malédiction de la momie [The Mummy’s Curse] de Leslie Goodwins avec Lon Chaney Jr., Virginia Christine, Peter Coe, Martin Kosleck (1944 – USA) – Disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 22 juin 2016

25 ans après la disparition de la momie Kharis au fond d’un marais, des travaux d’irrigation trouble son repos éternel. Un nouveau grand Prêtre fait revenir la momie à la vie afin qu’elle soit enfin réunie à la princesse Ananka. Cette dernière revenue d’entre les morts, erre amnésique dans les marécages avant d’être secourue par un ingénieur qui l’embauche comme secrétaire mais un complice du grand prêtre signale sa présence. Kharis va tuer tous ceux qui font obstacle entre eux deux et la malédiction de la momie s’accomplira, ramenant Ananka chez les morts.

Lon Chaney Jr. reprend le flambeau du rôle vedette de la momie tandis que Peter Coe compose un grand prêtre convaincant. Virginia Christine est une belle princesse Ananka. La séquence de son réveil dans le marécage, réveil augmenté par la puissance du soleil, est la meilleure du film. Par économie autant que par nécessité narrative, une bonne dizaine de minutes sont empruntées aux films antérieurs, afin que le spectateur sache exactement où il en est. Ananka était déjà victime d’une double personnalité dans le film de Reginald Le Borg tourné la même année avant celui-là . On peut aussi noter que si le soleil contribue au réveil de la princesse, la pleine lune augmente la puissance de la momie : cette poésie primitive opposant ainsi les éléments aurait intéressé Gaston Bachelard. Budget réduit, photo correcte, mise en scène impersonnelle. Ce titre demeura inédit au cinéma en France : c’est la télévision et la vidéo qui permirent de le découvrir chez nous. Ensemble bien restauré sauf un ou deux plans en mauvais état.

La Malédiction de la Momie - Jaquette Combo Recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.37:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h00
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de la momie par Jean-Pierre Dionnet (15min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Momies en folie par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Deux Nigauds et la Momie - Jaquette Combo 2DDeux nigauds et la momie [Abbot and Costello Meet the Mummy] de Charles Lamont avec Bud Abbot, Lou Costello, Marie Windsor, Michael Ansara, Richard Deacon, Mel Welles (1955 – USA) – Disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 22 juin 2016

Caire, Égypte 1955. Les deux nigauds viennent offrir leurs services au Dr. Zoomer qui recherche deux hommes de confiance pour l’aider à ramener en Amérique le corps d’une momie. Ils découvrent l’archéologue assassiné dans son bureau, constatent la disparition de la momie mais trouvent un mystérieux médaillon, ignorant que ce dernier est porteur d’une terrible malédiction. La police les prend pour les assassins tandis qu’une mystérieuse et séduisante Égyptienne désire leur racheter le petit objet. C’est le début d’une aventure qui les menera jusqu’à la momie et à ses adorateurs, en plein désert égyptien.

Démentiel du début à la fin : éléments comiques et fantastiques alternent constamment à un rythme parfois frénétique, confinant souvent au délire mi-onirique, mi-cauchemardesque. George Robinson à la direction de la photo, Russell A. Gausman aux décors : ces deux techniciens ont accompagné l’âge d’or fantastique antérieur de la Universal et en restituent régulièrement le charme plastique. Marie Windsor, entre deux films noirs américains signés Richard Fleischer (L’Énigme du Chicago ExpressThe Narrow Margin – 1952) ou Stanley Kubrick (L’Ultime RazziaThe Killing – 1956) et plus tard John Flynn (Échec à l’organisationThe Outfit -1973), interprète un rôle d’aventurière fatale qui lui va comme un gant. La séquence du cabinet particulier dans laquelle elle prétend séduire Lou Costello est un grand moment. Certains gags sont surréalistes : la fille-cobra jaillissant d’un vase géant et embrassant Bud Abbott, constitue un gag érotique symbolique comme seul Hollywood pouvait en inventer à cette époque. Comique de caractère et comique de situation sont les deux mamelles du script qui reprend intelligemment le thème de la malédiction de la momie telle que les films de 1940 à 1944 l’avaient illustrée. Image et son bien restaurés chimiquement comme techniquement mais attention ! Alors que le Blu-ray respecte le format original 1.66, le DVD est recadré au format 1.37 ! L’erreur est, à ma connaissance, inédite dans l’histoire de la vidéo numérique mais il était inévitable que la multiplication des supports finisse par la produire. L’essentiel étant qu’au moins un des deux supports (ici, le Blu-ray) soit au bon format. Galerie photos honnête mais limitée à des photos N&B de plateau et à une affiche en couleurs. Le seul titre sur les 14 premiers titres de la collection, à être doté d’une VF effectivement d’époque, savoureuse et qui mérite d’être auditionnée.

Deux Nigauds et la Momie - Jaquette Combo Recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h19
  • 1 BD-50

Bonus :

  • Le Mythe de la momie par Jean-Pierre Dionnet (15min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (10min)
  • Livret Momies en folie par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Le Retour de l'Homme invisible - Recto jaquette 3D Blu-rayLe Retour de l’homme invisible [The Invisible Man Returns] de Joe May avec Cedrick Hardwicke, Vincent Price, Cecil Kellaway, Alan Napier, Nan Grey (1940 – USA) – Disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 21 septembre 2016

Condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis, Sir Geoffrey Radcliffe reçoit la visite du docteur Frank Griffin, le frère de   l’Homme invisible. Persuadé de l’innocence de Radcliffe, Griffin lui fournit le sérum d’invisibilité, lui permettant ainsi de s’évader de prison et de se lancer sur les traces du coupable, avec l’aide de sa fiancée.

Le scénario de Curt Siodmak (dont le prénom est orthographié « Kurt » au générique, respectant son origine allemande) reprenant certains éléments du roman de H.G. Wells et du film original de James Whale (l’invisibilité provoquant la démesure et la folie, vieux thème antique grec puis romain qu’on trouvait déjà chez Hérodote) et lui en ajoutant d’autres (allusion explicite au nazisme hitlérien) que Wells n’avait évidemment pas prévus, dialogues parfois discrètement ironiques.

Mise en scène signée par Joe May (1880-1954) qui avait notamment réalisé les versions muettes du Tigre du Bengale et du Tombeau hindou écrites par le jeune Fritz Lang et Théa Von Harbou. Il y a d’ailleurs, rétrospectivement, quelque chose d’assez nettement langien dans cette sèche rigueur du découpage au service d’une dialectique serrée de la culpabilité et de l’innocence, même si May n’a pas la profondeur métaphysique de Lang. L’humour a parfois aussi quelque chose de la lourdeur germanique du cinéma muet : à la place de l’Homme invisible qu’il voudrait percevoir, l’agent de police ne voit passer qu’un chat sur une branche d’arbre mais le véritable Homme invisible parvient à s’échapper déguisé en policier. Le symbolisme hérite aussi quelque chose de l’onirisme et du cauchemar qui furent des sources si importantes de l’expressionnisme allemand, ce berceau plastique de Joe May comme de son scénariste Kurt / Curt Siodmak. Par exemple, le gardien de nuit coupable de faux témoignage est d’abord tourmenté lorsqu’il constate qu’on déconnecte des câbles électriques de sa voiture, puis l’Homme invisible s’attaque à sa cravate, l’accroche à une corde, enfin le pend réellement à cette même corde !  Cette progression onirique minutée du comique au cauchemar, faisant passer l’Homme invisible du rôle de mouche du coche à celui d’authentique bourreau, cet alliage réalisé par un montage à la fois efficace et raffiné, débouchent sur le surréalisme et le fantastique.

La structure du script de Siodmak reprend une fin analogue à celle du film original de 1933 et on découvre in extremis en 1940 le visage de Vincent Price comme on découvrait en 1933 celui de Claude Rains. C’est le premier grand rôle fantastique de leur filmographie respective mais autant le fait est connu concernant Rains, autant on l’avait injustement oublié concernant Price. On le constate donc, Le Retour de l’Homme invisible est un classique du cinéma fantastique historiquement passionnant en dépit d’un relatif manque de moyens matériels, largement compensé par les non moins surréalistes trucages et effets spéciaux (par exemple la scène de l’épouvantail, remarquable) signés John P. Fulton, contemporain authentique des peintres surréalistes René Magritte, Marcel Duchamp et Giorgio de Chirico qui l’ont peut-être inspiré autant qu’il les inspira ? Sur le plan technique, copie chimique presque impeccable, excellente définition. La bande annonce originale en VOST est en beaucoup moins bon état mais c’est un document d’histoire du cinéma de première main. Galerie photos de plateau assez soignée.

NB : cette collection comprend, pour chaque titre, une présentation du mythe et de son cycle filmographique par Jean-Pierre Dionnet (13 min environ), une présentation du film individuel (5 à 10min environ), un livret de 12 pages illustrées de quelques photos N&B rédigé par le même rédacteur que celui des précédents livrets édités pour les autres collections (Frankenstein, Créature du lac…).

Le Retour de l'Homme invisible - Recto jaquette Blu-ray

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.33:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h21
  • 1 BD-50

Bonus :

  • L’Homme Invisible par Jean-Pierre Dionnet (13min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Livret de 12 pages par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Femme invisible - Jaquette DVD 3DLa Femme invisible [The Invisible Woman] de A. Edward Shuterland avec Virginia Bruce, John Barrymore, Oskar Homolka, Charles Ruggles (1940 – USA) – Disponible en DVD depuis le 21 septembre 2016

L’excentrique Professeur Gibbs, financé par un riche avocat, invente un appareil qui rend invisible. Kitty Carroll, une jolie mannequin, se présente pour servir de cobaye afin de se venger de son patron sadique. L’expérience réussit mais des complications surviennent lorsque trois gangsters volent la machine afin que leur patron, exilé au Mexique, puisse lui aussi devenir invisible.

scénario de Curt Siodmak, Joe May et trois autres collaborateurs : ils n’étaient sans doute pas de trop pour imaginer les aventures racontées ici mais elles ne conservent plus du roman de Wells qu’un simple argument et aucun lien avec les histoires antérieures n’est maintenu. Cette comédie fantastique est cependant très lourde et les gags en sont parfois débiles ou dignes du théâtre de boulevard, en dépit d’un rythme parfois enlevé (mais pas toujours), en dépit de dialogues parfois drôles (mais pas toujours non plus). Restent la starlette Virginia Bruce (assez primesautière) et d’excellents trucages et effets spéciaux. Copie chimique en excellent état, master vidéo niveau DVD standard, ni plus ni moins. La bande-annonce originale est en bon état et sympathique galerie de photos de plateau. Bref, La Femme invisible est une curiosité historique mineure filmée correctement mais sans aucune personnalité. Sa vision demeure certes nécessaire à une bonne connaissance filmographique du thème mais les spectateurs qui ne visent pas l’exhaustivité cinéphile pourront, en revanche, aisément s’en passer.

NB : cette collection comprend, pour chaque titre, une présentation du mythe et de son cycle filmographique par Jean-Pierre Dionnet (13 min environ), une présentation du film individuel (5 à 10min environ), un livret de 12 pages illustrées de quelques photos N&B rédigé par le même rédacteur que celui des précédents livrets édités pour les autres collections (Frankenstein, Créature du lac…).

La Femme invisible - Jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.37:1 encodée en MPEG2
  • Langues : Anglais DD mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h08
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • L’Homme Invisible par Jean-Pierre Dionnet (13min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Livret de 12 pages par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Agent invisible contre Gestapo - Recto DVDL’Agent invisible contre la Gestapo [Invisible Agent] de Edwin L. Marin avec Ilona Massey, Peter Lorre, J. Edward Bloomberg, Cedrick Hardwicke, Albert Bassermann, Jon Hall (1942 – USA) – Disponible en DVD depuis le 21 septembre 2016

Frank Raymond dont le véritable nom est en réalité Frank Griffin car il est le petit fils du premier Homme invisible, est toujours en possession de la formule d’invisibilité mise au point par son grand-père. Des agents nazis et un agent japonais l’attaquent pour s’en emparer. Il ne s’en était jamais servi, la considérant trop dangereuse et refuse aussi d’en faire bénéficier l’Amérique. Mais après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, Frank se porte volontaire pour servir les forces alliées en tant qu’agent secret… invisible ! Il est parachuté sur l’Allemagne pour découvrir le plan d’invasion secrète des USA, détenu au quartier général de la Gestapo.

Titre d’exploitation français d’époque sur les affiches d’après guerre : L’Agent invisible, tout court. Scénario signé à nouveau par Curt Siodmak sous le pseudonyme de « Curtis Siodmak ». Co-produit par Frank Lloyd qui avait signé la première version des Révoltés du Bounty en 1935. Série B patriotique tournée en pleine Seconde guerre mondiale, pleine de rebondissements, honnêtement mise en scène, nourrie de trucages sophistiqués et souvent amusants. Elle vaut notamment par l’interprétation de Peter Lorre, toujours aussi savoureux en agent secret japonais tortionnaire. Ilona Massey sera l’année suivante la vedette féminine Universal de Frankenstein rencontre le Loup-garou. La dernière partie transforme véritablement ce film d’espionnage en spectaculaire film de guerre. Une seule inexactitude sur le plan matériel : le SS Heiser est abattu par ses propres hommes au moyen d’un pistolet-mitrailleur Thompson M1928 mais en 1942, la Gestapo allemande n’avait évidemment pas en dotation réglementaire une telle arme américaine. Copie chimique en bon état, bon report vidéo. Belle galerie de photos de plateau, bande-annonce originale en état chimique médiocre.

NB : cette collection comprend, pour chaque titre, une présentation du mythe et de son cycle filmographique par Jean-Pierre Dionnet (13 min environ), une présentation du film individuel (5 à 10min environ), un livret de 12 pages illustrées de quelques photos N&B rédigé par le même rédacteur que celui des précédents livrets édités pour les autres collections (Frankenstein, Créature du lac…).

Agent invisible contre Gestapo - jaquette DVD recto verso

Spécifications techniques DVD :

  • Image : 1.37:1 encodée en MPEG2
  • Langues : Anglais DD mono 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h18
  • 1 DVD-9

Bonus :

  • L’Homme Invisible par Jean-Pierre Dionnet (13min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Livret de 12 pages par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

La Vengeance de l'Homme invisible - Recto jaquette combo 3DLa Vengeance de l’homme invisible [The Invisible Man’s Revenge] de Ford L. Beebe avec Gale Sondergaard, John Carradine, Evelyn Ankers, Jon Hall (1944 – USA) – Disponible en combo DVD + Blu-ray depuis le 21 septembre 2016

Après avoir été doublé (du moins le pense-t-il) par un couple d’Anglais concernant les parts sociales d’une mine de diamants au Tanganyika, Robert Griffin s’échappe de l’hôpital psychiatrique où il avait été enfermé en Afrique du Sud. De retour en Angleterre, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger mais il est évincé habilement, dépouillé de la preuve qu’il détenait et se retrouve marginal, isolé, sans domicile. Il rencontre alors, en demandant son chemin à une maison isolée en pleine campagne, un étrange médecin désireux de tester sur l’homme sa formule d’invisibilité déjà testée sur un perroquet et sur un chien-loup. Griffin accepte, comprenant qu’une telle invisibilité facilitera sa revanche. 

Le titre belge d’exploitation traduisait littéralement le titre original américain : La Revanche de l’homme invisible. La mise en scène de Beebe (vieux routier du « serial » américain) est dynamique (l’ouverture dans le port de Londres installe immédiatement le suspense et la surprise) ; son découpage est régulièrement poétique et intelligent, les trucages de John P. Fulton sont éblouissants (le jeu de fléchettes dans le pub campagnard est un des grands moments du film) et le grand acteur John Carradine compose un savant para-frankensteinien assez intéressant. Le scénario oscille entre film noir policier, film de science-fiction et film fantastique à un rythme assez vif. Curieusement, le scénariste n’a pas jugé bon de relier le Griffin de son histoire au Griffin du film de 1933 : ils sont homonymes, sans plus alors que Le Retour de l’Homme invisible et L’Agent invisible contre la Gestapo écrits par Curt Siodmak mettaient tous deux un point d’honneur à maintenir un lien biographique avec lui. Deux actrices de cette période fantastique de la Universal sont au casting : la brune Gale Sondergaard (L’île des péchés oubliés, Sherlock Holmes contre la femme aux araignées) incarne remarquablement un rôle antipathique mais bref tandis que Evelyn Ankers (Le Loup-garou, Le Spectre de Frankenstein, Le Fils de Dracula) tient ici un rôle sympathique mais sans surprise. Belle galerie de photos de plateau mais une seule photo colorisée d’exploitation (« lobby card ») : dommage. Pas de bande-annonce originale : dommage aussi. Techniquement, première bobine en état inégal mais ensuite, très bon état chimique de la copie numérisée.

NB : cette collection comprend, pour chaque titre, une présentation du mythe et de son cycle filmographique par Jean-Pierre Dionnet (13 min environ), une présentation du film individuel (5 à 10min environ), un livret de 12 pages illustrées de quelques photos N&B rédigé par le même rédacteur que celui des précédents livrets édités pour les autres collections (Frankenstein, Créature du lac…).

La Vengeance de l'Homme invisible - Recto jaquette combo 2D

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.33:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h18
  • 1 BD-50

Bonus :

  • L’Homme Invisible par Jean-Pierre Dionnet (13min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Livret de 12 pages par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

Deux nigauds contre l'Homme invisible - Jaquette combo 3DDeux nigauds contre l’homme invisible / Deux nigauds et l’homme invisible [Bud Abbott & Lou Costello Meet the Invisible Man] de Charles Lamont avec Bud Abbott, Lou Costello, Arthur Franz, Adele Jergens, Nancy Guild, Sheldon Leonard (1951 – USA) – Disponible en combo DVD + Blu-ray depuis le 21 septembre 2016

Lou et Bud sont à peine diplômés de l’école de détective lorsque leur premier client, le boxeur Tommy Nelson, se présente. Accusé à tort du meurtre de son manager, il s’est échappé de prison. Il demande au duo d’enquêter, et pour gagner du temps, il s’injecte un sérum qui le rend invisible aux policiers venus l’interpeller. Les deux nigauds et Tommy démasqueront le véritable coupable : un gangster corrupteur. 

Titre d’exploitation français historique : Deux nigauds et l’homme invisible, sur les affiches françaises d’époque tandis que les affiches belges préfère conserver les noms des deux acteurs, confondus avec leurs personnages : Abbott, Costello et l’homme invisible. Scénario qui, contrairement à ce que dit J.-P. Dionnet dans sa présentation, n’est pas le premier à introduire un homme invisible sans aucun rapport avec le Griffin original de 1933 (explicitement mentionné par le dialogue, soit dit en passant) : La Vengeance de l’homme invisible (1944) et La Femme invisible (1940) l’avaient déjà fait. En revanche Dionnet a raison de mentionner le relatif dépouillement (qu’on n’ira pas jusqu’à qualifier de « bressonien » comme il le fait assez plaisamment) pour ne pas dire la pauvreté plastique du film : les trucages ne sont guère originaux, les décors sont fonctionnels. Restent les gags, hélas souvent débiles (l’inversion du rapport entre le psychanalyste et son patient, l’inversion de l’hypnotisme) sauf lorsque l’érotisme est concerné : ils sont alors vulgaires mais savoureux car lourdement symboliques. Un d’eux mérite cependant une mention spéciale : la voiture au volant en apparence autonome puisque c’est un homme invisible qui conduit, ce que le motard verbalisateur renonce à comprendre ! Prophétique… enfin presque puisque c’est un ordinateur embarqué qui conduira bientôt les nôtres mais on peut déjà voir le volant tourner seul sur certains modèles actuels. Le combat final de boxe est bien réglé mais prévisible et trop long. C’est le seul titre de la série à bénéficier de la présence d’une VF d’époque et d’un écran large en 1.66. Excellent état technique sauf une poignée de plans en état moyen, excellent report HD. Bonne galerie photos de plateau en N&B mais aucune photo d’exploitation « lobby card » colorisée.

NB : cette collection comprend, pour chaque titre, une présentation du mythe et de son cycle filmographique par Jean-Pierre Dionnet (13 min environ), une présentation du film individuel (5 à 10min environ), un livret de 12 pages illustrées de quelques photos N&B rédigé par le même rédacteur que celui des précédents livrets édités pour les autres collections (Frankenstein, Créature du lac…).

Deux nigauds contre l'Homme invisible - Jaquette combo 2D recto verso

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : anglais et français DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h22
  • 1 BD-50

Bonus :

  • L’Homme Invisible par Jean-Pierre Dionnet (13min)
  • Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (12min)
  • Livret de 12 pages par Damien Aubel rédacteur en chef Cinéma de la revue Transfuge
  • Galeries photos
  • Films annonces de la collection

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *