Aliens, le retour (1986) de James Cameron

Alien Anthologie : Les bonus d’Aliens, le retour

Sept ans après Alien, c’est donc à James Cameron, tout juste auréolé du succès de son Terminator (1984), qu’échoua la lourde tâche de donner une suite à la mythique créature intronisée au panthéon des œuvres cultes du Septième Art. Le résultat : cet Aliens, le retour (1986) qui, pour beaucoup, venait alors de rejoindre le cercle ultra-fermé des suites n’ayant pas à rougir de la comparaison avec leur prédécesseur.

Aliens, le retour : Des défauts DVD corrigés en Blu-ray

Au regard du coffret DVD Quadrilogie de 2003, la séquelle de James Cameron semblait complète avec la pléthore de bonus qui l’entouraient. Cette édition Blu-ray Anthologie augmente ces suppléments et rectifie certaines carences du précédent DVD. Par exemple, le commentaire audio de 2003 uniquement disponible sur la version longue se retrouve désormais sur la version cinéma. Ceux qui avaient pris le temps de l’écouter à l’époque ont dû remarquer une disparition étrange des sous-titres au chapitre 26 entre 1h 23min 35s et 1h 25min 24s. Aujourd’hui, les sous-titres sont revenus. Un problème similaire était d’ailleurs présent sur les deux versions du film, à savoir la réplique de Bishop à Ripley lorsqu’elle part chercher Newt avant de faire exploser la base. Cette édition répare également ce point sur la version cinéma au chapitre 26 à 1h 50min 23s et sur la version longue au chapitre 37 à 2h 07min 16s.

Aliens, le retour : Version salles et version longue

Ces petits changements sont forcément le signe de bons présages et ce n’est que le début. Technologie Blu-ray oblige, l’ergonomie des menus est plus qu’agréable. En un clic, on passe de la version cinéma à la version longue (avec à chaque fois l’introduction de James Cameron en VOST). À partir de la version cinéma, on accède à toutes les scènes coupées de la version longue individuellement ou d’une traite via un index dédié. À l’inverse, la version longue permet d’indiquer les nouvelles séquences avec un marqueur de scènes coupées prenant la forme d’une croix grise qui s’affichera à la droite de l’écran durant toute la nouvelle séquence. Pour tous ceux qui connaitraient uniquement la version salles de Aliens, le retour, il est vivement conseillé de passer directement à la version longue qui est beaucoup plus dense au niveau des personnages et de l’action.

Aliens, le retour (1986) de James Cameron – Capture Blu-ray

Aliens, le retour : Les deux B.O. signées James Horner

La véritable cerise sur le gâteau qui fera oublier l’ancien DVD (en matière de bonus), ce sont les pistes isolées de la musique de James Horner. En effet, le compositeur n’eut pas le temps à l’époque de finir correctement la bande originale en raison d’un planning très serré doublé d’un retard conséquent au montage. Sortie en CD en 2001, la partition complète d’Horner de Aliens, le retour est disponible ici en Dolby Digital 5.1 (448Kb/s), non seulement dans sa version de cinéma finale datant de 1986 mais également telle que le souhaitait originellement le compositeur. Les deux pistes font apparaître à chaque fois une bulle indiquant le nom du morceau avec parfois une petite annotation entre parenthèses pour noter les changements. Cette considération montre bien que de l’eau a coulé sous les ponts entre le studio et le compositeur qui retrouve en partie sa légitimité.

Aliens, le retour : Le commentaire audio

Last but not least et refermant les suppléments du deuxième disque (celui contenant le film à proprement parlé), le commentaire audio de 2003 réunit James Cameron, sa productrice, différents techniciens des effets spéciaux et une bonne partie des acteurs ; tout ce petit monde ayant été enregistré séparément, tout du moins pour certains. En dépit d’indications techniques riches mais qui seront vus en long, en large et en travers sur les disques de suppléments, il reste quelques anecdotes de tournage de la part de chacun des intervenants. James Cameron livre entre autres, avec le recul, quelques remarques sur les autres films, dont Alien 3, et nous explique son choix du format d’image et de pellicule. Tout ceci couplé à la bonne humeur du groupe de comédiens, Bill Paxton et Michael Biehn en tête, fait de ce commentaire audio un véritable petit plaisir à écouter pour les fans du film.

Aliens, le retour (1986) de James Cameron – Capture Blu-ray

La conception d’Alien (Disque 5)

Si vous ne possédiez pas le coffret DVD Quadrilogie, préparez-vous à découvrir l’envers de la production de Aliens, le retour. À condition de prévoir quatre heures devant vous afin d’explorer les deux sections vidéo proposées ici. La première partie, la plus longue, s’intitule Puissance de feu supérieure : Création d’Aliens, le retour. Pour ceux qui connaissent le coffret DVD, vous retrouverez alors tous les documentaires du DVD de bonus qui accompagnait le film, à la différence près qu’ils ne sont plus rangés en trois parties (pré-production, production, postproduction, ce découpage étant désormais l’apanage du disque 6) mais placés les uns à la suite des autres avec des intitulés légèrement modifiés.

Tout commence avec le module 57 ans plus tard, l’histoire continue qui revient sur la genèse du projet. Juste après le succès du premier film de Ridley Scott, David Giler et Walter Hill songeaient déjà à une suite mais la direction de la Fox s’y opposait farouchement. Il faudra attendre un remaniement de la direction du studio pour que la situation se débloque. Débarque alors un jeune cinéaste nommé James Cameron qui doit rencontrer D. Giler et W. Hill. Emballés par le scénario de Terminator, les deux hommes lui demandent alors s’il serait capable de donner une suite au chef-d’œuvre de Ridley Scott. Enchanté par la proposition et par le défi qui lui était lancé, James Cameron planche alors sur l’écriture d’un premier traitement durant l’indisponibilité d’Arnold Schwarzenegger, occupé par le tournage de Conan, le destructeur. Toute cette histoire est relatée à l’aide d’interviews récentes et d’époque réunissant entre autres David Giler, James Cameron, Gale Anne Hurd et Sigourney Weaver. On y apprend d’ailleurs comment l’actrice se laissa convaincre de reprendre son rôle.

Tout aussi passionnant, à condition d’aimer un tant soit peu les aspects technique et l’art graphique, le documentaire La construction de mondes meilleurs montre comment les artistes Ron Cobb et Syd Mead trouvèrent différentes idées pour créer les décors, les armes et les véhicules du film. Le chef décorateur des James Bond, Peter Lamont, explique quant à lui comment son équipe a pu donner vie à ces designs malgré un budget serré. Il est intéressant de remarquer comment Ron Cobb est déçu que son visuel pour le vaisseau Sulaco ne soit pas davantage visible alors que cette version Blu-ray permet de l’identifier un peu plus distinctement.

La suite s’annonce de plus en plus intéressante avec la recherche du casting dans Préparation pour la bataille. Le tournage doit se dérouler dans les studios anglais de Pinewood et pour cette raison la productrice Gale Anne Hurd et les directeurs de casting doivent voir en priorité les acteurs locaux d’origine américaine avant de choisir quelqu’un d’autre. 3 000 comédiens et comédiennes se présentent devant eux et dans le lot figure la future interprète de Vasquez, Jenette Goldstein. Aliens, le retour marquera le début d’une collaboration avec James Cameron puisqu’on la retrouvera plus tard dans Terminator 2 (1991) et Titanic (1997). Elle rencontrera également Bill Paxton avec qui elle tournera juste après Aux frontières de l’aube (1987). Les autres membres du casting sont également passés en revue, chacun évoquant son arrivée sur le projet, là encore au travers d’un mélange entre des interviews d’époque et d’autres plus récentes.

Aliens, le retour (1986) de James Cameron – Capture Blu-ray

Le « cœur » du making of se trouve dans Cette fois, c’est la guerre, à savoir le tournage en lui-même. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne fut pas de tout repos. Comme son nom l’indique, James Cameron dû se « battre » pendant une bonne partie du tournage en raison d’un choc des cultures et d’une forme de jalousie de la part de certains membres de l’équipe britannique. Les problèmes commencent avec un premier chef opérateur qui veut tout éclairer ; ce qui ne convient pas du tout à l’ambiance du film. C’est alors qu’Adrian Biddle le remplace. Cameron doit ensuite se confronter au rituel du « tea time » british où tout le monde s’interrompt même si une scène importante est en train d’être tournée. On peut d’ailleurs voir l’exaspération du réalisateur à plusieurs reprises sur le plateau. S’ajoute ensuite le jeu de loterie auquel s’adonnent certains au lieu de rester concentré pendant que d’autres commencent à manifester leur mécontentement sur la présence d’un américain (Cameron est canadien faut-il le rappeler) sur la suite d’un film réalisé brillamment par un anglais. Il est étonnant de voir comment Cameron traverse la même crise que Ridley Scott lors du tournage aux États-Unis quelques années auparavant avec Blade Runner (1982). Cameron et sa productrice devront s’armer de patience avant de parvenir à faire retomber les tensions et renouer avec un esprit d’équipe en vue de boucler le tournage. En outre, ce doc nous apprend que Michael Biehn a été dépêché sur le tournage en catastrophe pour remplacer James Remar.

Plus axés sur la technique, Le risque court toujours et La Chasse aux insectes traitent spécifiquement des armes et du design des créatures. Le souci d’authenticité a poussé les accessoiristes à s’inspirer de véritables armes chargées à blanc. Outre les comédiens à l’entraînement, on y apprend comment Sigourney Weaver a dû passer outre ses principes anti-armes. Le design des aliens à tous les stades d’évolution est également mis en avant : du Facehugger à l’apparence adulte en passant par le Chestbuster, tout le processus qui a mené l’équipe de Stan Winston au résultat que l’on connaît est passé au crible. En dehors des aliens combattants, le plus gros challenge de cette suite résida dans la conception de la reine Alien. Un bonus, La Beauté et la garce, permet d’apercevoir des vidéos d’époque où James Cameron entouré de quelques techniciens testent la marionnette géante en extérieur tandis que la scène où Bishop se fait trancher en deux est également évoquée. La complexité de l’ensemble ne fut pas là encore sans engendrer quelques tensions sur le plateau.

La complicité de Sigourney Weaver et de la jeune Carrie Henn (qui a bien grandi désormais) alias Newt est évoquée dans Deux orphelines. L’interprète de l’enfant rescapée se remémore l’intensité des scènes finales aux côtés de l’actrice principale, intensité qui les rapprocha encore davantage et fit naître une belle amitié. C’est le petit instant « kodak » de ces coulisses de Aliens, le retour qui, sans jeu de mots, propose également quelques clichés sympathiques des deux comédiennes.

Les choses qui fâchent reviennent de plus belle avec Le dernier compte à rebours consacré au travail sur le montage, le son et la musique. L’ère du numérique n’ayant pas encore sonnée, le long-métrage de James Cameron fut donc monté « à l’ancienne » et le processus commence alors à prendre du retard. Le monteur son suit donc les opérations comme il peut avec la « matière » dont il dispose mais parvenu au stade musical, rien ne va plus. Débarqué en Angleterre pour commencer à rédiger les partitions, le compositeur James Horner s’aperçoit qu’il ne dispose d’aucune image du film alors qu’il n’a que de six semaines pour tout boucler. L’homme ne mâche pas ses mots lorsqu’il raconte sa mésaventure ; on se prend à sourire en voyant le contraste de ses propos avec les photos où il apparaît tout sourire dans le studio avec la productrice et le réalisateur qui, selon lui, ne comprenaient pas l’effort surhumain qu’on lui demandait. Sans compter qu’une fois le score bouclé, Cameron retailla dedans pour que celui corresponde davantage à certains moments du film. En dépit de tous ces aléas, Horner pointe du doigt le distributeur de Aliens, le retour qui refusa de reporter la date de sortie, engendrant de fait tous ces soucis de post-production. Concluant sur une note plus positive, James Horner revient sur le coup de fil qu’il recevra quelques années plus tard lorsque James Cameron lui demandera de composer la B.O. de Titanic (1997) et comment ils furent alors en mesure d’éviter de renouveler une collaboration aussi éprouvante.

Cette section se conclut sur les modules La puissance de la vraie technologie et Les Aliens se déchainent qui évoquent respectivement les effets visuels et les réactions de chacun à la sortie du film. Dans le premier, il est question du travail sur les miniatures du vaisseau et d’autres éléments des décors avec à la clé des essais, photographies et autres animatiques. Dans le second, la productrice Gale Anne Hurd révèle comment James Cameron trouva l’accroche du film « This time, it’s war ». Chose rare à l’époque, Aliens, le retour ne passera pas par la case « projections-tests » faute de temps. De fait, certains membres de l’équipe le découvrirent en salles aux séances du soir au milieu des réactions du public. Ce long making of multi-parties se referme alors sur la nomination surprise aux Oscars de Sigourney Weaver, une première dans l’histoire de l’Académie pour un film d’action / SF.

C’est ici que l’interactivité vidéo s’achevait sur l’ancien coffret DVD mais pour cette édition, il y a une heure de rab. D’où le titre simple et approprié de Contenus additionnels pour la suite du programme. On y trouve certains essais complets dont le Facehugger, le Chestbuster et la marionnette de la reine Alien. Les méthodes de travail de James Cameron sont également abordé, en théorie dans un premier temps (La philosophie du design de Cameron) puis en pratique (Sur le tournage : Infiltration de la colonie). L’occasion également d’entendre Paul Reiser, absent jusqu’ici, nous parler brièvement de son rôle (Paul Reiser à propos de Carter Burke) tandis que Jenette Goldstein et Lance Henriksen reviennent eux-aussi sur leur personnage (Devenir Vasquez et Le rôle important de Bishop). On découvre également de visu une anecdote relatée par la productrice dans le commentaire audio, à savoir le remplacement de J. Goldstein par elle-même pour une scène de tir (De producteur à cascadeur).

Aliens, le retour (1986) de James Cameron – Capture Blu-ray

Les archives d’Alien (Disque 6)

Comme évoqué un peu plus tôt, se retrouvent ici des bonus divisés selon les trois grandes catégories que sont la pré-production, la production et la post-production. Toutes les galeries du précédent coffret DVD sont reprises ici avec entre autres des designs de Ron Cobb, Syd Mead et James Cameron ainsi que des story-boards. Le seul inconvénient de ce 6ème disque réside dans les explications textuelles qui n’ont pas été traduites en français. Dans la section pré-production, on trouve notamment le premier traitement de James Cameron en format texte, des photographies du casting et de la scripte du film (continuité Polaroids). Des vidéomatiques en multi angles sur les maquettes du Sulaco et des vaisseaux sont également accessibles, soit en comparaison film/essais, soit avec la vidéo des essais seule. Le tout est commenté par le maquettiste en chef Pat McClung. La section production livre quant à elle des bonus inédits, à savoir les vidéos complètes que l’on peut voir au sein du film. La première est celle des casques des marines et la seconde celle qui défile pendant le procès de Ripley au début. Il s’agit de l’enquête de la compagnie Weyland Yutani sur le vaisseau Nostromo du premier long-métrage. Pour le coup, cette partie s’adresse vraiment aux fans purs et durs de la saga. Et ils ne seront pas déçus par la section post-production puisque l’on découvre ici le triste sort (mérité) de Carter Burke enfermé dans un cocon. Ripley le retrouve avant de voir la reine Alien et lui donne un moyen d’abréger ses souffrances. Cette scène très recherchée est enfin disponible au plus grand nombre. Le montage de scènes coupées qui suit est un ensemble de petites chutes le plus souvent issues de la version longue.

Les archives Laserdisc ont également fait le trajet jusque dans la sous-section Divers. L’éditeur a pensé aux fans collectionneurs (et anglophones) en faisant revivre cette expérience où on peut voir une interview d’époque de James Cameron. Les chapitres sont accessibles individuellement ou via la table des matières de l’époque. Les modules suivants sont inédits : Exploration du générique dévoile les différents tests de logos, y compris celui qui fut finalement retenu. Aliens : Ride at the Speed of Fright (Voyage à la vitesse de la peur) sont deux vidéos de l’attraction proposée à San Francisco au célèbre Fisherman’s Wharf. La première présente le contexte de l’histoire au format Dolby Digital 2.0 tandis que la vidéo du « ride » en question est disponible en Dolby Digital 5.1. Seules les sensations du véhicule sont absentes.

Les bandes annonces et autres spots TV concluent les bonus. D’autres suppléments se retrouvent dans la section Anthologie (comme la collection Bob Burns) mais le fan averti gardera son édition DVD sortie chez Image Entertainment (Alien Saga) où quatre bonus sur les coulisses n’ont pas été repris ainsi que le test de Sigourney Weaver qui était proposé dans son intégralité. C’est bien là le seul petit « pinaillage » que l’on pourra relever tant il sera bien difficile ici de reprocher au producteur Charles de Lauzirika d’avoir fait un simple copier/coller du précédent coffret DVD déjà dantesque.

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