Tous les articles par Sandy Gillet

Fiche film : Lady Bird

Lady Bird n’est pas tout à fait la première réalisation de Greta Gerwig. En effet, celle-ci a co-réalisé avec Joe Swanberg le drame Nights and Weekends en 2008, un film qu’elle a également co-écrit et dans lequel elle joue.

L’écriture de Lady Bird, à l’instar de ses autres scénarios, a nécessité à Greta Gerwig plusieurs années car elle ne travaille pas dans la continuité mais écrit de manière ponctuelle une scène ou un personnage. Elle décrit le processus de création comme « le jaillissement inconscient d’une source au fond de soi qu’on pressent sans vraiment connaître. » Ainsi, le surnom de Lady Bird lui est venu de manière spontanée. Quant à la relation mère-fille qui est au centre du récit, elle provient de la comptine de ma Mère l’Oie, « Coccinelle, demoiselle, Bête à bon Dieu, Coccinelle, demoiselle, vole jusqu’aux cieux » : « Il s’agit d’une mère qui rentre chez elle pour s’assurer que ses enfants vont bien. »

Greta Gerwig a situé l’action de son film en 2002 car elle ne souhaitait pas filmer des smartphones, devenus omniprésents dans la vie des adolescents d’aujourd’hui. L’autre raison est qu’elle souhaitait évoquer l’Amérique post-11 septembre, non pas de manière politique mais simplement pour rendre compte de cette nouvelle époque qui débutait.

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Fiche film : Moi, Tonya

Craig Gillespie connaissait à l’origine très bien cette affaire. Le réalisateur travaillait à l’époque dans la publicité et avait tourné une pub pour la soupe Campbell’s avec Nancy Kerrigan trois mois avant le déclenchement de l’affaire !

Le producteur Tom Ackerley évoque trois difficultés principales par rapport à la conception de Moi, Tonya : la construction même du film dont le scénario comporte 256 scènes, quatre compétitions de patinage et deux éditions des Jeux Olympiques ; les scènes de patinages ; la longue période sur laquelle se déroule le film (qui évoque le parcours de Tonya de l’âge de 4 à 44 ans) indissociable des problématiques liées aux effets maquillage, costumes et prothèses destinés à vieillir les comédiens.

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Fiche film : La Forme de l’eau – The Shape of Water

L’idée de La Forme de l’eau est née en 2011 d’une discussion entre Guillermo del Toro et Daniel Kraus, son partenaire d’écriture sur le livre pour la jeunesse Trollhunters. Ce dernier évoqua l’idée d’une femme de ménage travaillant dans un complexe gouvernemental qui devenait secrètement l’amie d’un homme amphibie détenu captif en tant que spécimen d’étude, et qui décidait de le libérer. Séduit par cette histoire, del Toro décide d’en faire un film et commence l’écriture du scénario lors de la post-production de Pacific Rim. En 2014, il finance sur ses propres fonds un groupe d’artistes et de sculpteurs qui réalisent des dessins et des maquettes d’argile qui l’accompagnent lors de sa présentation du projet au studio Fox Searchlight. Celui-ci donne son feu vert et quelques mois plus tard, Vanessa Taylor rejoint l’aventure en tant que co-scénariste.

La Forme de l’eau marque la 7ème collaboration entre Guillermo del Toro et Doug Jones. L’acteur est habitué à incarner des créatures puisqu’avant l’Amphibien, il a notamment interprété un vampire dans la série The Strain, Abe Sapien dans Hellboy et sa suite, le faune dans Le Labyrinthe de Pan et le fantôme de Lady Sharpe dans Crimson Peak.

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Fiche film : Phantom Thread

Paul Thomas Anderson n’avait jusque-là aucun intérêt pour le milieu de la mode, jusqu’à ce que le musicien Jonny Greenwood ne lui fasse une remarque sarcastique sur son accoutrement, le traitant de « Beau Brummell ». Il s’est alors renseigné sur les caractéristiques de ce célèbre dandy et s’est réellement piqué d’intérêt pour l’histoire de la mode.

Phantom Thread marque la 4ème collaboration entre Paul Thomas Anderson et le musicien Jonny Greenwood après There Will Be BloodThe Master et Inherent Vice.

Paul Thomas Anderson a réalisé, écrit et officié en tant que directeur de la photographie sur Phantom Thread.

Comme à son habitude, Daniel Day-Lewis s’est complètement investi dans son rôle, regardant notamment de nombreuses archives de défilés de mode des années 40 et 50, étudiant également les plus grands couturiers, effectuant un conséquent travail de recherches au Victoria and Albert Museum de Londres. Il a aussi appris comment confectionner des vêtements sous la houlette de Marc Happel, directeur du département costumes du New York City Ballet. Il a poussé la préparation jusqu’à créer lui-même une robe pour sa femme, Rebecca Miller.

Le personnage de Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis) est inspiré par le grand couturier espagnol Cristóbal Balenciaga (1895-1972).

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L’Apparition : À l’origine

Film après film, Xavier Giannoli tisse un univers qui lui est propre tout en se revendiquant à l’évidence d’un cinéma qui rappelle Sautet, Miller ou encore Alain Corneau. Une filiation qui se donne pour ambition de garder le réalisateur au centre des débats sans jamais en exclure le spectateur. Tout le contraire du cinéma dit d’auteur qui fait florès de nos jours hérité des préceptes mal digérés de la nouvelle vague. Et L’Apparition de s’intégrer avec grâce mais sans fausse pudeur au sein de la thématique centrale de Giannoli qui n’a de cesse de traquer le mensonge et les faux semblants pour mieux révéler les humanités de chacun. Autant dire qu’une nouvelle fois l’homme et le cinéaste frappent juste.

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