Tous les articles par Sandy Gillet

La Trilogie d’Apu en coffret Blu-ray chez Carlotta

Dans la vie d’un amoureux du cinéma que d’autres catalogueront de cinéphile, il y a des réalisateurs que l’on a du mal à aborder. À cela de multiples raisons. Mais la plus évidente est son degré de « chiantitude » avéré ou non. Ce « DC » (à ne pas confondre avec les initiales de ce site vous serez gentil merci) a, comme la célèbre échelle de Richter, sa graduation qui peut s’entendre ainsi :

  • De 1 à 3 : un ennui à peine ressenti par les personnes. On en ressort indemne
  • De 4 à 5 : il est nettement ressenti et peut causer un début de lésions oculaires si la personne souffre à l’origine du syndrome des yeux secs.
  • De 6 à 7 : il est destructeur et provoque invariablement un décrochement de la mâchoire
  • À 8 : il est de plus ressenti sur une grande partie du corps dont les symptômes les plus usuels sont frissons de fièvres, fracture de la rétine, rires nerveux, plaques sur le torse et, dans certains cas, coma passager.
  • À 9 ou au-delà : il est dévastateur. Toutes les structures motrices du corps sont atteintes et pour les cas plus graves, le bulbe rachidien ne répond plus. À tel point d’ailleurs que lors d’une éventuelle autopsie, le légiste se trompera souvent avec un AVC comme étant la cause du décès.

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Les Derniers hommes (2023) : Fiche film

À l’origine du film Les Derniers hommes, il y a eu une rencontre en 2015 entre David Oelhoffen et Jacques Perrin : « Il cherchait un réalisateur pour un projet qu’il portait déjà depuis plusieurs années. Il avait vu Loin des hommes, le film que je venais de terminer et qui avait des points communs avec son projet. Une histoire d’hommes chahutés par la guerre sur fond de colonisation, en l’occurrence la guerre d’Algérie dans Loin des hommeset l’Indochine pour Les derniers hommes. » – Voire notre rencontre filmée avec David Oelhoffen pour connaître la suite.

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Daniel de Sidney Lumet en Blu-ray chez Spectrum Films

Sidney Lumet est un nom connu des cinéphiles. Mais quid du grand public ? Pour Jean-Baptiste Thoret qui intervient dans l’un des bonus de cette édition, la réponse ne fait aucun doute. De fait, si 12 Hommes en colère (1957), Serpico (1973), Un après-midi de chien (1975), Network (1976), Le Verdict (1982), L’Avocat du diable (1993) sont des œuvres qui peuvent et vont parler à un cercle étendu de passionnés de cinéma, pas certain que la majorité saura mettre un nom sur le réalisateur. C’est en tout cas son postulat en forme de paradoxe. Et à bien y réfléchir il n’a peut-être pas tort. Ne serait-ce que chez les cinéphiles français, la sortie du bouquin édité en 2016 chez Capricci intitulé Faire un film, aura été une révélation. Écrit par Lumet et publié pour la première fois en 1995 aux States, il sera une bible pour les réalisateurs en herbe qui y trouveront toutes les étapes extrêmement documentées et truffées de ses propres expériences de tournage pour, comme son titre l’indique, faire un film. Pour les autres, c’est une mine d’information qui démontre en creux (mais pour les plus amoureux de son cinéma ce n’est pas une révélation) l’extrême densité et l’évidente récurrence thématique de sa filmographie. Sidney Lumet est donc cet auteur, selon la définition française de la chose, dans lequel Daniel que sort en Blu-ray l’éditeur ultra indépendant Spectrum Films, joue un rôle charnière.

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Les Derniers hommes – Voyage au bout de l’enfer

Si vous êtes familier avec le travail du scénariste / réalisateur David Oelhoffen, vous avez donc sans doute déjà deviné que Les Derniers hommes, sous ses atours de film de guerre, n’en est pas vraiment un. Tout comme Frères ennemis, son précédent opus, transgressait allègrement les codes du polar et que Loin des hommes adoptait ceux du western pour raconter l’histoire de deux hommes que tout oppose dans l’Atlas algérien de 1954, Les Derniers hommes prend pour cadre historique une colonne de légionnaires obligés de fuir à travers la jungle vers la frontière chinoise dans l’Indochine de 1945 occupé par les japonais. Un prétexte pour une nouvelle fois aborder l’interaction entre les hommes par gros temps et en milieu hostile. Entre les hommes oui car la filmographie d’Oelhoffen ne met jamais en scène la femme (à part quelques plans lors de son premier long Nos retrouvailles) semblant vouloir systématiquement l’expulser de ses récits. Ce qu’il a d’ailleurs fait en adaptant Les Chiens jaunes à l’origine des Derniers hommes puisque dans ce récit écrit par un légionnaire Alain Gandy, il y avait une infirmière qui finissait par provoquer la zizanie au sein de la colonne. Ici, les tensions, les trahisons, les accrochages avec l’ennemi… sont le seul fait des hommes, de leur déchéance physique et morale provoquée par une nature impitoyable et une autorité de plus en plus contestée.

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