Image Une - Box Office - Dimitri Payet

Box Office France du 1er au 14 juin 2016 : C’est la faute à l’Euro

Avec 2 268 291 entrées au global, cette semaine du 8 juin a été catastrophique. Bien entendu, l’arrivée de l’Euro de foot qui pompe à n’en pas douter les cinévores ou autres pique-assiettes des salles de cinoche n’aide pas. Mais il n’y a pas que cela. L’offre en elle-même, qui découle certainement de la frilosité des distributeurs à programmer des films porteurs en cette période, n’incite pas non plus à aller s’enfermer dans le noir alors qu’il y a la possibilité de gueuler en cœur entre potes alcoolisés derrière les frasques cathodiques ou en live de son équipe favorite. Un constat que l’on peut appliquer aussi à la semaine précédente même si son cumul est plus élevé (2 986 986 entrées). La « faute » à deux films plus en phase avec les attentes d’un Box office de toute façon toujours plus énergivore et à un ballon rond qui n’avait pas encore fait tourner toutes les têtes.

Top 10 Box Office France du 1er au 07 juin 2016Top 10 – Box Office France du 1er au 07 juin 2016 – Sources CBO

Top 10 Box Office France du 08 au 14 juin 2016Top 10 – Box Office France du 8 au 14 juin 2016 – Sources CBO

France Albanie - Audiences TF1

Des quatre nouveautés qui sont arrivées à se frayer un chemin dans le top 10 il y a 15 jours, elles ne sont plus que deux cette semaine. Il s’agit de Retour chez ma mère qui au passage occupe toujours la première place en perdant 36% de ses spectateurs mais en s’adjugeant le million d’entrées sur la période. Bonne pioche donc pour Pathé qui a mené une campagne judicieuse en ne dévoilant par exemple que de courts teasers (sur la toile et en salles) assez drôles qui ont à l’évidence fait mouche. Pour Eric Lavaine, c’est son quatrième film à dépasser la barre symbolique du million d’entrées. À ce niveau de constance, on peut parler d’un réal bankable.

Box Office Eric LavaineBox office Eric Lavaine

Ce qui n’est pas le cas du réal yes man James Bobin auteur de la suite déjà pas fameuse du Alice au pays des merveilles signée Burton. C’est qu’avec en gros une centaine de copies de plus que Retour chez ma mère, Alice de l’autre côté du miroir se hisse péniblement en deux semaines aux alentours des 750 000 entrées quand sur la même période le film de Burton engrangeait plus de 2,5M d’entrées. Autant dire que l’on assiste ici à un petit four bien cuit à l’image de la carrière du film dans son pays d’origine où il n’a rapporté en 19 jours qu’à peine 65M de dollars. À mettre en parallèle avec les 170M de dollars du budget du film sans les dépenses marketings. Comme quoi chez Disney, on ne peut pas gagner à tous les coups.

Les deux autres nouveautés d’il y a quinze jours ont par contre totalement disparu du top 10. On parle de The Door, film horrifique instantanément oubliable que la Fox a sorti sur 137 copies histoire de capitaliser quasi uniquement sur la première semaine d’exploitation. Stratégie payante malgré la disponibilité du film sur toutes les plateformes de téléchargement illégal depuis des lustres et malgré une chute des spectateurs de 41% en deuxième semaine. À l’arrivée le film fera plus de 200 000 entrées et c’est certainement l’objectif qui était envisagé.

Quant à Ils sont partout, le film est bien nulle part en deuxième semaine. Oui je vous l’accorde elle est facile mais permet toutefois de pointer du doigt l’abyssal dévissage proche des 60% de spectateurs perdus qui vont cantonner le film d’Yvan Attal à moins de 200 000 entrées au cumul. Beaucoup de bruits pour rien pour un film vendu par les médias comme nécessaire par les temps qui courent et par la communauté feuj comme au mieux clivant ou au pire scandaleusement dangereux. On ne se prononce pas à DC, y a foot en ce moment à la télé.

En ce qui concerne les deux nouveautés de la semaine du 8 juin, elles ont donc, comme on le disait en intro, bien du mal à tirer le BO vers le haut. Pourtant, Bienvenue à Marly-Gomont ne semble pas moins attractif que Retour chez ma mère. Il s’agit là de comédies calibrées pour aller chercher a minima la barre des 500 000 entrées pouvant éventuellement permettre de faire tremplin vers le million. Il faut donc croire que Bienvenue à Marly-Gomont soit bien sorti la mauvaise semaine. Une faute de goût bien rare cette année chez Mars Distribution. Encore que l’on se dit que certains ont pu croire qu’il pouvait s’agir là de la parfaite contre-programmation en ces temps footballistiques. Pari perdu.

Quant au cas The Neon Demon, tout porte à croire que football ou pas football, le nouveau Winding Refn aurait capitalisé sur le même nombre de spectateurs. C’est que le bougre en avait refroidi plus d’un avec son Only God Forgives qui du haut de ses 451 635 entrées cachaient en fait une réalité bien plus retorse qu’il pouvait sembler. Le film avait en effet engrangé 247 780 entrées dès ses sept premiers jours d’exploitation pour ensuite s’effondrer à coup de 50% de spectateurs en moins à chaque nouvelle semaine. Le film cristallisait ainsi les attentes déçues d’une grande partie des 1,5M spectateurs qui avaient accouru dans les salles pour découvrir le phénomène Drive. Avec The Neon Demon, le message est donc clair. On ne les y reprendra plus d’autant que le film s’est avancé dans les médias depuis Cannes comme une proposition de cinéma encore plus radicale que Only God Forgives « reléguant » du coup Refn au rang de cinéaste d’auteur qu’il n’avait en fait jamais quitté. Drive étant une sorte de quiproquo magistrale et l’œuvre d’un faussaire génial. Au final, The Neon Demon ne devrait même pas dépasser les 180 000 entrées. Pas certain que Wild Bunch remette la main à la poche pour son prochain film.

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