Mission: Impossible - Rogue Nation

Mission: Impossible – Rogue Nation : Comme un faux air de 007

Rogue Nation est la suite directe de Protocole fantôme. Et bien que Tom Cruise ait institué lui-même la valse des réalisateurs pour chaque nouvel opus, on ne pourra s’empêcher de comparer tant le film de Brad Bird avait marqué les esprits et monté d’un cran le mètre étalon de la franchise. On ne voyait pas trop comment en effet faire aussi spectaculaire et aussi bien troussé. Le fait est que ce Rogue Nation ne cherche même pas à rivaliser, comme battu d’avance. Fatalement un cran en dessous, il remplit toutefois avec l’application du bon élève tous les critères et les obligations de ce que doit être un film Mission Impossible. Mais là où il détonne avantageusement, c’est dans sa propension à revenir aux sources de la série originelle et par extension  au premier film signé De Palma tout en ne cachant pas son admiration pour ce que le Skyfall de Sam Mendes  a dernièrement apporté au genre.

Affiche française - Mission Impossible - Roge Nation

D’autres pourront aussi parler des moult clins d’œil à Hitchcock. Et comme l’on a cité De Palma plus haut, la boucle est bouclée serait-on tenté de dire. Elle est surtout visible au moment de la course poursuite dans les rues de Londres ou encore lors de l’épisode de l’Opéra de Vienne. On n’en dévoilera pas plus, histoire de laisser le suspense justement. Mais il y a bien d’autres morceaux de bravoure. Comme la poursuite en moto qui enterre quelque peu celle chorégraphiée par John Woo. Autre temps autres mœurs. Ou encore le décollage d’un avion cargo avec un Tom Cruise sans filet qui tente de s’y introduire. Ça c’est pour essayer de concurrencer la formidable séquence du Burj Khalifa de Dubaï. Et puis la belle pépé de service vue dans le Hercule de Ratner (Sic !). Elle s’appelle Rebecca Ferguson et sa plastique forcément avantageuse ainsi qu’un rôle qui lui permet de tenir tête à Cruise la fait entrer instantanément dans le bestiaire des meilleures James Bond Girls.

Ben oui. Parce que l’on y pense sans cesse à 007 quand on voit MI : Rogue Nation. La mise en scène faite de mouvements de caméras généreux d’abord, le montage qui sait se faire discret tout en imprimant sciemment son tempo ensuite, et enfin le jeu des acteurs qui s’amusent à l’évidence d’une histoire où il est question d’un « Syndicat » (le Rogue Nation du sous-titre en quelque sorte) rappelant à n’en pas douter une autre organisation connue sous le nom de SPECTRE. Reste que le film de Christopher McQuarrie qui ne doit cette promotion, lui le scénariste reconnu, au seul fait d’avoir été le réalisateur de Jack Reacher avec déjà Tom Cruise, n’est pas exempt de défauts majeurs. Comme justement cette histoire qui tourne un peu en rond et qui surtout use et abuse des mêmes recettes vues et revues dans les précédents opus. Une redite qui lasse bien entendu et qui peut aller jusqu’à ennuyer. On sent bien que le tout a des envies d’ailleurs alors même qu’il faut contenter les fans et ne pas les perdre. Un exercice type grand écart qui finit tout de même par retomber sur ses pattes tel un félin à qui on ne la fait pas.

En tête un Tom Cruise toujours aussi vert et qui mène la franchise d’une main de maître tout en polissant une image d’acteur pas encore has been. Une gageure qui devrait perdurer encore quelque temps, le tout au service d’une des rares sagas blockbusteriennes qui tiennent encore la route.

Mission: Impossible – Rogue Nation – de Christopher McQuarrie – 12 août 2015 (Paramount)

L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat.

Note : 3,5/5

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