Archives de catégorie : Critiques Ciné

007 Spectre : L’espion qui m’aimait

Forcément, après la claque Skyfall, les attentes étaient élevées et forcément, la déception est de mise. Non que ce 24ème opus soit honteux. On peut même affirmer qu’il est dans la filiation d’un Casino Royale avec de multiples clins d’œil appuyés vers des aventures bondiennes qui ont marquées la franchise. Non, ce qui est gênant c’est le bricolage au niveau de l’histoire, une James Bond girl un peu fadasse mais surtout un Méchant pris en flagrant délit de cabotinage perpétuel. Heureusement que la mise en scène de Sam Mendes sauve les meubles et que Daniel Craig, même en prenant de moins en moins de recul sur son personnage iconique, continue de crever l’écran.

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Le Fils de Saul : Requiem pour un massacre

László Nemes, jeune réalisateur hongrois de 38 ans et ancien assistant de Béla Tarr, réalise avec Le Fils de Saul un premier long qui fera tout simplement date. On aurait pu aussi sortir d’autres adjectifs tout aussi laudatifs du genre, film coup de poing, chef-d’œuvre instantané, film qui va marquer l’histoire du cinéma… Mais on sait que tout cela aujourd’hui ne fait plus vraiment sens au sein d’une critique et pis, aide de moins en moins le lecteur à se projeter dans une salle pour juger sur pièce. Et pourtant.

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Le Conformiste : Dernier Tango en terre fasciste

Quand on (re)voit Le Conformiste, impossible de ne pas penser à Lacombe Lucien de Louis Malle. Bien que chez Bertolucci, le cadre historique de l’Italie fasciste ne soit pas l’acteur principal du film, il n’en demeure pas moins le rouage incontournable d’une histoire qui voit son personnage central s’y fondre à la recherche obsessionnelle d’une normalité qui en devient maladive. Ce que quelque part et certainement inconsciemment au début, le paysan Lacombe créé par Louis Malle tentait d’atteindre. Une forme d’intégration sociale par le haut mais au mauvais moment de l’Histoire.

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Notre petite sœur : Printemps précoce

Hirokazu Kore-eda fait partie de cette nouvelle génération de réalisateurs japonais qui à l’instar de Naomi Kawase, Sono Sion ou encore Kiyoshi Kurosawa semblent enfin prendre la relève de leurs illustres prédécesseurs qui ont fait l’âge d’or du cinéma d’auteur japonais. On a ainsi coutume de comparer Kore-eda à Ozu ou à Naruse pour la dimension sociale et familiale de ses films. Mais si Notre petite sœur s’inscrit bien entendu dans cette filiation, ce serait à la fois lui infliger une pression énorme mais aussi le réduire à ce qu’il n’est finalement que partiellement.

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The Lobster : Cuit à l’étouffé

Yorgos Lanthimos, cinéaste de nationalité grecque, s’est fait connaître en France en 2009 avec Canine, film qui décrivait l’enfermement d’une famille vu surtout par le prisme des trois enfants qui, un peu à la manière du Village de Shyamalan, ne se doutent pas qu’il y a autre chose de l’autre  côté des murs grillagés de leur villa. Canine interpellait par la radicalité de son discours et la discrétion d’une mise en scène qui savait pourtant emmener certaines séquences aux confins d’une absurdité jouissive. Une sorte de roublardise visuelle systémique qui finissait toutefois par débarquer le film en des contrées absconses limitant dès lors la portée de sa démonstration. Avec The Lobster, le réalisateur change de braquet en adoptant par exemple un casting international et semble vouloir se rapprocher d’une écriture plus linéaire, plus immédiate. Mais avec Yorgos Lanthimos, il ne faut jamais se fier aux premières impressions.

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