Archives de catégorie : Critiques Ciné

Mon Roi : Mais que fait la Polisse ?

On pourrait faire un raccourci facile en rapprochant Mon Roi à Pardonnez-moi, le premier long de Maïwenn Le Besco. Tous deux sont en effet quelque peu autobiographiques et se construisent sur le mode du « Moi je » qui va en agacer encore plus d’un. Tous deux racontent une destruction puis une reconstruction tel un mouvement perpétuel qui irrigue finalement toute la filmo de la réalisatrice. Sauf qu’entre les deux il y a eu Le Bal des actrices, comédie un peu branlante mais qui se sauvait par une très belle énergie communicative et surtout Polisse qui restera un film extrêmement couillu dans sa façon d’exposer ses névroses sous la forme d’une naïveté à la limite de la condescendance. Un film magique par accident ?  Mon Roi tend à le prouver sans que pour autant et comme bien souvent chez Maïwen, tout soit à jeter aux orties.

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Seul sur Mars : The Alien martian

On avait laissé Matt Damon plus mort que vif dans Interstellar, le voici pourtant à nouveau en plein syndrome de Robinson Crusoé dans le nouveau Ridley Scott. À la différence tout de même que dans Seul sur Mars, on a plus envie de croire aux théories scientifiques exposées avec force et détails ou de suivre la démarche d’un réalisateur dont la mise en scène plus ascétique que jamais confirme que l’homme sait où il veut emmener son cinéma depuis la formidable expérience Cartel. Ce qui, paradoxe novateur, n’en fait pas pour autant ici un bon film. Explication de texte et vous êtes priés de prendre des notes.

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Crimson Peak : HellToro

Guillermo del Toro est un cinéaste protéiforme à plus d’un titre. Capable d’accoucher de blockbusters qui s’inscrivent dans la mouvance du Hollywood actuel mais aussi de continuer à explorer un sillon plus intime, il est sans aucun doute l’homme des extrêmes et par là-même excitant à suivre. Crimson Peak est plutôt à ranger (oui le critique adore classer, ranger, mettre en boîte… ça le rassure, que voulez-vous) dans la deuxième catégorie. Celle au demeurant qui lui permet d’affirmer à chaque fois un peu plus son univers si particulier entre identité visuelle forte et thématiques audacieuses. Encore que…

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L’Homme irrationnel : Woody le robot

On s’était un peu vite résigné avec Magic in the moonlight sur le cas Woody Allen. C’est que l’on pensait le réalisateur de retour sur des bons rails avec Blue Jasmine qui fut un uppercut salvateur au sein d’une filmographie d’où n’émergeait plus grand chose de notable depuis Match Point (2005) et dans une moindre mesure Whatever Works (2009). Quand on sait que le réalisateur enquille un film par an depuis des lustres, cela fait beaucoup de croix à biffer dans la case « à oublier » quand cela n’est pas « indigne de la part du cinéaste qui nous a donné Manhattan ». Pour autant, Magic in the moonlight n’était à ranger dans aucune de ces deux colonnes sans que toutefois l’on ne puisse en penser autre chose qu’une friandise sans autre ambition que de profiter du doux climat de l’arrière pays niçois. Une pré-retraite bien méritée en quelque sorte…

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The Visit : Signes d’un nouveau départ ?

Pour les petits jeunes avec juste un début de sébum aux abords du pif qui découvriraient le cinoche cette année, le nom de Shyamalan ne devraient pas leur dire grand chose. C’est que le réalisateur américain d’origine indienne n’a plus fait grand chose qui vaille la peine d’être vu depuis disons Le Village en 2004 (même si l’auteur de ces lignes à un faible pour Phénomènes. Oui je sais !). Une éternité pour nos pré-boutonneux qui, et c’est bien normal, carburent à la nouveauté plutôt qu’à l’histoire du cinéma. C’est dire aussi si le soldat Shyamalan s’est un peu perdu dans les méandres de son cinéma devenu pour le moins vaporeux, sinon une caricature ethnocentrée sur un système qui ne fonctionne plus. The Visit est du coup une agréable surprise même si tout est loin d’être parfait.

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