Archives de catégorie : Critiques Ciné

Tale of Tales : Reality

Le grand public connaît (enfin, on l’espère) le nom de Matteo Garrone depuis Gomorra qui obtint le Grand prix au festival de Cannes en 2008. Depuis, Reality et ce Tale of Tales ont eux aussi les honneurs d’une sélection cannoise. Le premier enquillant sur à nouveau un Grand Prix, le second repartant broucouille. Une sorte de coup d’arrêt un peu illogique tant Tale of Tales est beaucoup plus ambitieux dans la forme comme dans le fond sans que pour autant on puisse parler d’un film qui emporte totalement l’adhésion.

Continuer la lecture de Tale of Tales : Reality

Entourage : Version longue

À voir l’affluence en ce mercredi de sortie à 9h20 dans la salle 14 du Gaumont Montparnasse (6 à tout casser), on se dit que le ou la responsable du multiplexe avait malheureusement raison de programmer Entourage dans ce qui ressemble plus à une grande pièce avec des fauteuils rouges (moins de 100 à vue de nez)  qu’à un endroit dédié à envoyer du rêve en 24 images par seconde. C’est donc lors d’une première séance à quasi huit clos que l’on prend véritablement conscience de la faible notoriété en France de cette série créée par Doug Ellin, à l’inverse des États-Unis où sa popularité n’a eu de cesse de s’affirmer, au point de devenir une des créations télévisuelles phares des années 2000 et une des réussites parmi tant d’autre de la chaîne HBO.

Continuer la lecture de Entourage : Version longue

Un Moment d’égarement : Le Mal(e) du siècle

Si ce n’était qu’un moment. Que l’on aimerait que le cinéma français ne traverse qu’un moment d’égarement. Que l’on aimerait se dire que la production actuelle, à l’exception notable de quelques merveilleuses pépites, nage en eau claire avec pour credo l’envie de raconter des histoires en reflet d’une époque, de mœurs, d’une société… d’en donner quelques clés de compréhension et d’essayer de se projeter vers un éventuel futur. On ne demande pas la lune. Au lieu de cela, on se prend pleine poire cette nouvelle « création » Langman, relecture sciemment incomprise et foncièrement inutile (pour ne pas dire nauséeuse), d’un film de son père qui avait au moins pour lui le mérite d’aller jusqu’au bout de sa démonstration.

Continuer la lecture de Un Moment d’égarement : Le Mal(e) du siècle

Un français made in France

Il est des films comme cela dont on se demande bien comment et pourquoi ils ne sont pas une évidence pour le plus grand nombre. Pourquoi ils ne sont pas à Cannes par exemple. Le Festival du même nom qui se targue pourtant de faire l’écho à un instant T du meilleur de la production cinématographique mondiale a « oublié » de regarder dans son propre jardin et de sélectionner Un français. Aurait-il tant détonné que cela ce film signé Diastème face à un Audiard ou un Donzelli ? N’avait-il point sa place dans le gotha cannois ? À tel point d’ailleurs qu’il peine même à trouver le chemin des salles obscures. Sujet trop sulfureux avec troubles collatéraux à la clé semble être le message que les exploitants veulent nous faire gober. Les temps sont ainsi faits qu’aujourd’hui il ne faut pas compter sur les directeurs de cinémas et encore moins sur les grands réseaux tels que UGC, Gaumont et consorts pour avoir les couilles de diffuser l’un des films les plus importants de la décennie (1) (2).

Continuer la lecture de Un français made in France

La Loi du marché : Violence des échanges en temps de crise

Alors que La Tête haute d’Emmanuelle Bercot vient tout juste de sortir dans les salles et de faire par la même occasion l’ouverture du Festival de Cannes, voici qu’arrive La Loi du marché, prétendant quant à lui à la Palme d’or, dont l’ambition est de rendre compte d’une société en perte dégénérative de repères. Si pour Bercot cela prend les traits d’un ado rejetant en bloc l’avenir sans avenir qu’on lui propose, Stéphane Brizé veut lui se coltiner pleine face la maladie endémique de notre économie et ses conséquences humaines qu’est le chômage. Pour ce faire, il va s’appuyer une nouvelle fois sur un Vincent Lindon toujours aussi minéral mais à l’humanité intacte.

Continuer la lecture de La Loi du marché : Violence des échanges en temps de crise