Rétrospective John Ford à la Cinémathèque

On ne sait pas ce que vous faites ce soir, mais nous on sera à l’ouverture de la rétrospective John Ford qui débute donc ce mercredi 3 décembre par la projection des Deux Cavaliers avec James Stewart, Richard Widmark et Shirley Jones. Des festivités qui dureront jusqu’au 23 février à la Cinémathèque française.

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D’abord pourquoi une rétrospective ? Tout simplement car une intégrale est aujourd’hui impossible du fait de films irrémédiablement perdus (53 exactement sur une filmo de 142 films) du temps du muet. La Cinémathèque propose quelque choses comme 80 titres qui vont permettre bien entendu de prendre toute la mesure d’une carrière monumentale. Celle-ci s’échelonne sur plus de 50 ans et symbolise presque à elle seule plus d’un demi siècle de l’histoire du cinéma américain alors que dans le même temps le cinéma de Ford a balayé deux siècles d’Histoire (le 19ème et le 20ème). Il va surtout raconter sans nostalgie aucune la fin d’un monde rural remplacé par un capitalisme industriel triomphant qui va changer la nature même de l’homme. Son cinéma parlera aussi du traumatisme de la seconde guerre mondiale à laquelle il a d’ailleurs activement participé en réalisant des documentaires depuis différents théâtres d’opérations militaires au sein de la Naval Field Photographic Unit qu’il a créée et qui fut composée de nombreux cinéastes et talents hollywoodiens.

Bien entendu Ford c’est aussi les westerns, l’armée glorifiée du temps des Tuniques bleues sans oublier la reconnaissance du génocide indien avec Les Cheyennes en 1964. Mais le film qui symbolise à lui seul le cinéma de Ford et dont la modernité intacte est une évidence cruelle à chaque nouvelle vision est L’homme qui tua Liberty Valance. Réceptacle à la fois de l’Histoire d’un pays dont on ne veut retenir que la Légende et réflexion en majuscule d’une société au bord du gouffre vietnamien, ce presque film testament d’un cinéaste revenu un peu de tout est d’une violence divinatoire plus que jamais d’actualité. Accessoirement il est certainement l’un des plus grands films jamais commis à Hollywood.

En marge de ce que l’on peut appeler un événement, La Cinémathèque organise trois conférences qui apporteront des éclairages nouveaux sur l’homme et son cinéma alors que sortent dans le même temps trois ouvrages consacrés au cinéaste.

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Nous avons eu la chance de pouvoir découvrir celui intitulé John Ford – L’homme et ses films dont l’auteur Tag Gallagher (on peut croiser sa plume aux Cahiers du cinéma ou à Positif) est l’un des plus grands spécialistes du cinéaste à qui l’on doit aussi un ouvrage de référence sur Roberto Rossellini. Sans jamais s’écarter du diptyque classique biographie / analyse des films, l’auteur en profite pour tordre le cou aux préjugés et aux raccourcis fumeux qui veulent que Ford fut un conservateur doublé d’un réactionnaire et d’un raciste. Sa connaissance approfondie de l’œuvre mais aussi de l’homme lui permet de dresser une personnalité plus complexe que Jean-François Rauger, à l’initiative de cette rétrospective, qualifie de méfiance vis-à-vis d’un monde moderne dont l’homme à de moins en moins la maîtrise. Le livre donne surtout envie de revoir certains films que l’on croyait mineur et d’enrichir la perception sur d’autres plus connus.

Ce que la rétrospective va donc nous permettre d’effectuer…

Liste des films présentés

Calendrier des projections

Bonne(s) toile(s)

 

2 réflexions sur « Rétrospective John Ford à la Cinémathèque »

  1. Il faudra simplement vérifier la durée de la copie de son classique STAGECOACH [La Chevauchée fantastique] :

    Toutes les sources écrites que j’ai consultées concernant ce titre :

    – Georges Sadoul, Dictionnaire des films ; éd. du Seuil, coll.  » Microcosme « , Paris 1965 augmentée en 1978, p. 50

    – Philippe Haudiquet, John Ford, éd. Seghers, coll.  » Cinéma d’aujourd’hui  » n°46, nouv. éd. remaniée et mise à jour, Paris 1974, p. 167

    – Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma — vol. 3 : les films, éd. Robert Laffont, coll.  » Bouquins « , Paris 1992 , p. 275

    – Programme officiel du 48ème Festival de Cannes 1995, § « Rétrospective John Ford », p. 186 et suivantes

    indiquent tous une durée de 96 ou 97’ alors que le DVD des Editions Montparnasse ne durait que 91’ ou 90’45’’ à une second près. Même en tenant compte de la réduction mécanique due au transfert vidéo PAL à 25 images par secondes au lieu de 24, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il manquait 5 bonnes minutes quelque part.

  2. Le Blu-ray Criterion indique très exactement 96min10s. Ce qui à mon sens est le timing exacte du film vu que l’on est en 24i/s.
    Le site de la cinémathèque indique 97min.

    Peut-être as-tu raison pour les Éditions Montparnasse mais en même temps un tel écart ne m’étonne pas avec un encodage en 25i/s.

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