Sorties Ciné du 20 juillet : Retour vers le futur

C’est encore dans les « vieux » films que l’on va trouver son bonheur en ces sorties ciné de la semaine. Trois films proposés en version restaurée qui raviront autant les petits que les grands plein de poils ou les dulcinées en mal de sensations fortes à coup de broyeur à bois. Car pour le reste on a bien le dernier Spielberg qui s’adresse aux moins de 10 ans mais qui ennuie poliment ceux qui auront E.T. dans le coin de la tête, la resucée ID4 qui nous a laissé entre « on s’y attendait » et « pas à ce point là » et enfin la troisième purge. Bref, on nage en plein retour vers le futur sauf que la place est à plus de 10 euros maintenant.

Top 30 Box office France du 20 au 24 juillet 2016Top 30 – Box office France du 20 au 24 juillet 2016 – Sources CBO

Le Bon Gros Géant - Affiche defLe BGG – Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg (USA) – 1h55 (Metropolitan)

L’incroyable histoire d’une petite fille et du mystérieux géant qui va lui faire découvrir les merveilles et les dangers du Pays des Géants. Mais lorsque les méchants géants dévoreurs d’hommes envahissent le monde des humains, la petite fille, la reine d’Angleterre et le bon gros géant (le BGG) se lancent dans une grande aventure afin de les arrêter.

Lors de la promotion du BGG, Spielberg dressait certains parallèles avec son giga-carton planétaire E.T. et notamment la relation qui se noue entre une poupette et une gentille créature. Le parallèle s’arrêtera toutefois là car autant le joyau E.T. n’a rien perdu de son aura visuelle aux multiples niveaux de lecture (on déconseille la version retouchée numériquement sortie en 2002), autant Le BGG se limite à un gentil petit conte pour enfants sans le même genre de plus-value. En résulte donc un spectacle certes merveilleux sur le plan visuel (merci WETA), parfois drôle (la scène du repas), parfois touchant mais surtout beaucoup trop long (presque 2h) pour le peu que l’on en retiendra à l’arrivée. 3/5 – Stéphane Argentin

On a quand même du mal à croire qu’il s’agit là d’un long signé Steven Spielberg. Mais bon, pour avoir vu le film avec mes minis moi dont celui de trois ans qui est tombé du canapé de rire à la scène de prout devenant à ses yeux instantanément culte, on se dit que tonton Steven a certainement voulu faire plaisir à la famille et aux proches. On ne voit pas sinon car Le BGG manque tout de même cruellement d’ambitions tant dans la mise en scène que dans l’histoire, et même sur un plan purement visuel on est sur la réserve. Ceci étant dit, il faut définitivement voir Le BGG accompagné de petiots qui seront beaucoup moins sceptiques que les grands et qui finiront par nous/vous convaincre que c’est Spielberg qui est dans le vrai car lui a su garder son âme d’enfant. Allez, une soupe et au lit ! 3/5SG

Independence Day Resurgence - AfficheIndependence Day : Resurgence de Roland Emmerich (USA) – 2h01 (Twentieth Century Fox France)

Nous avons toujours su qu’ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. 

« Houston, we have a problem !  ». En dépit d’un gros déséquilibre entre une première partie rondement menée et une seconde plus poussive, le premier ID4 avait au moins le mérite d’aboutir à un spectacle pop-corn divertissant dont les séquences d’action et les effets spéciaux ont fait date dans l’histoire. À vouloir jouer la surenchère (inévitable ?) d’une suite (attendue ?), ID4 n°2 se plante dans les grandes largeurs. Les nouveaux personnages sont taillés à la serpe, les anciens cabotinent, les scènes d’action, pour aussi spectaculaires soient-elle, ne nous éblouissent plus (autant revoir le n°1), le film pompe à tous les râteliers, à commencer par le chef-d’œuvre de James Cameron, Aliens, et à l’arrivée tout part en sucette. À tel point qu’il ne sera pas interdit de mourir de rires devant certains dialogues et autres revirements de situation qui donnent à cet Independence Day Resurgence des allures de film à la limite du ZAZ. 2/5 – SA

En fait, il faut surtout tendre l’oreille aux répliques attribuées à Jeff Goldblum. Chacune de ses saillies peuvent en effet s’interpréter comme celles de l’acteur découvrant avec horreur le scénario. Et là, cela devient vraiment drôle. À se demander d’ailleurs si Emmerich n’aurait pas voulu ainsi se dédouaner ou se venger ou alors c’est que l’on veut encore donner trop de profondeur à quelque chose qui n’en a point et qui n’en a jamais eu au demeurant. SG0/5

American Nightmare 3 - AfficheAmerican Nigthmare 3 : Elections (The Purge : Election Year) de James DeMonaco (USA) – 1h50 (Universal)

Une sénatrice américaine se lance dans la course à l’élection présidentielle en proposant l’arrêt total de la Purge annuelle. Ses opposants profitent alors d’une nouvelle édition de cette journée où tous les crimes sont permis pour la traquer et la tuer…

Moins pire que le 2 mais comme on partait de très loin… Au-delà, il y a quand même la volonté de faire échos avec la période électorale que vie actuellement l’Amérique. Ô que l’on se rassure la réflexion est vite abandonnée en route mais pendant quelques minutes (au début et à la toute fin), on entrevoit ce qu’aurait pu devenir cette franchise. Un petit brûlot politique utilisant le genre façon contrebandier. Dommage. 2/5 – SG

Elvis & Nixon - AfficheElvis & Nixon de Liza Johnson (USA) – 1h26 (Warner Bros. France)

En 1970, Elvis Presley se rend à Washington dans le but de convaincre le président Nixon de le nommer agent fédéral. Se présentant à l’improviste à la Maison Blanche, la rock-star réussit à faire remettre une lettre en mains propres au président pour solliciter un rendez-vous secret. 

Disponible dans toutes les bonnes crémeries outre-Atlantique en vidéo physique et dématérialisée (légale et bien entendu illégale). Il est vrai sans VF ni STF. Donc pour anglicistes avertis.  On ne saurait dire du coup si cette sortie valait le coup d’encombrer encore plus les salles de cinoche de notre beau pays. Ses 21 873 entrées sur 100 copies atteints à dimanche semblent répondre par la négative. Quant au film, que l’on a bien entendu point vu, on remarquera juste, comme tout bon quidam, que décidément Kevin Spacey se complaît dans son costume de président des États-Unis quand il ne conduit pas une Renault Espace à nous raconter sa life d’acteur. SG

Little Big Man - AfficheLittle Big Man (1970) de Arthur Penn (USA) – 2h19 (Carlotta) – Première sortie France le 31 mars 1971

Un journaliste vient recueillir le témoignage de Jack Crabb, 121 ans, dernier survivant de la bataille de Little Bighorn qui vit la victoire des Indiens sur les troupes du général Custer. Le vieil homme se met à raconter l’histoire de sa vie : le massacre de ses parents par les Indiens pawnees, son adoption par les Cheyennes où il reçut le surnom de « Grand Petit Homme », puis son retour parmi les Blancs en pleines guerres indiennes…

Little Big man - Affiche France 1970Riche idée de la part de Carlotta que de ressortir (sur 20 copies quand même) ce film d’Arthur Penn qui se doit d’être vu au moins une fois dans sa vie dans une salle de cinoche ne serait-ce que pour son format scope grandiose. Et puis on a affaire là à rien de moins qu’à un des films les plus importants de la décennie 70. De ceux qui vont bien au-delà de leur genre assigné. De toute façon le western a su s’arracher très rapidement de ses racines et de ses codes pour devenir quelque chose de protéiforme et toujours en échos avec son temps. En ce début des années 70 où la guerre du Vietnam fait encore rage, Little Big Man revient sur certaines légendes de l’Ouest pour mieux les tordre tout en s’attardant sur le point de vue indien de la conquête de la Frontière. En cela Penn fustige les velléités expansionnistes inscrites dans les gènes de la nation américaine tout en donnant une vision frontale de ce que fut le génocide indien. Jeremiah Johnson et Le Soldat bleu en feront autant l’année suivante avec encore plus de dureté.  C’est que Little Big Man est aussi l’histoire d’un homme (Dustin Hoffman déjà au plus haut), un anti héro, dont la vie aventureuse qui lui fera connaître à la fois la culture des blancs et celle des indiens est traitée par Penn comme un récit initiatique entre farce, tragédie et démystification. Du grand art.
Pour prolonger le plaisir, Carlotta prévoit de le sortir en Blu-ray en octobre au sein de sa très belle collection de coffrets estampillés « Ultra Collector ». Il s’agira du même master utilisé par Paramount pour son Blu-ray édité aux States en 2011.  4/5SG

Fargo - Affiche 1996Fargo (1996) de Joel et Ethan Coen (USA) – 1h37 (Ciné Sorbonne) – Première sortie France le 4 septembre 1996

Un vendeur de voitures d’occasion endetté fait enlever sa femme par deux petites frappes afin de toucher la rançon qui sera versée par son richissime beau-père. Mais le plan ne va pas résister longtemps à l’épreuve des faits et au flair d’une policière Fargo - Affiche 2016enceinte…

Que ceux qui veulent faire l’acquisition d’une déchiqueteuse à bois prennent la peine de voir ce film des frères Coen plutôt que d’aller demander conseil au Castorama du coin. Vous y trouverez un mode d’emploi détaillé et surtout la meilleure façon de l’utiliser en dehors de ses attributions premières. À part cela, pour ceux qui voudraient découvrir le film (comme on les envie) titillés par une curiosité bien légitime suite (au hasard) à la vision de la série au titre éponyme, foncez, c’est du pain béni. Pour les autres qui auront vu ce petit bijou en salles à l’époque ou plus tard en DVD et/ou Blu-ray, le film ressort en version restaurée 4K (même master utilisé pour le nouveau Blu-ray édité par la Fox en septembre 2014) sur 4 copies. C’est pas bézef mais si par chance une d’entre elle avait atterri ou avait prévu d’atterrir près de chez vous et que vous êtes en manque de neige rouge vif… 4/5SG

L'été de Kikujiro - Affiche 1999L’Été de Kikujiro (1999) de Takeshi Kitano (Japon) – 2h01 (La Rabbia / Bac Films) – Première sortie France le  20 octobre 1999

Masao s’ennuie. Les vacances scolaires sont là. Ses amis sont partis. Il habite Tokyo avec sa grand-mère dont le travail occupe les journées. Grâce à une amie de la vieille femme, Masao rencontre Kijujiro, un yakusa vieillissant, qui décide de l’accompagner à la recherche de sa mère qu’il ne connaît pas. 

L'été de Kikujiro - Affiche 2016L’un de ces films dont on garde un souvenir impérissable quand on le découvre jeune adulte et qui se revoit avec une tendresse infinie une fois devenu papa avec sa progéniture. On est bien entendu très loin ici de l’univers des yakuza qui a fait la réputation de Kitano et on sait aussi que le réalisateur / acteur / artiste japonais avait en tête avec ce film, tourné vers le public occidental, une reconnaissance accrue en dehors de ses frontières. Le film fut d’ailleurs présenté à Cannes en sélection officielle d’où il repartit broucouilles. La Palme d’Or ayant été attribué cette année là à Rosetta des frères Dardenne (la première d’une longue série). Deux films qui se rejoignent au demeurant de par leurs thèmes qui font montre encore plus aujourd’hui d’un cinéma de l’humain et du naturalisme.
Proposé en version restaurée 4K sur 7 copies. Tout comme La Planète des vampires, La Rabbia le sortira en Blu-ray d’ici la fin de l’année. SG4/5

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