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Fiche film : Missing (Porté disparu)

Missing (Porté disparu) est l’adaptation du livre The Execution of Charles Horman: An American Sacrifice écrit par Thomas Hauser et paru quatre ans auparavant, qui revient sur l’histoire vraie du meurtre de ce réalisateur de documentaires américain pendant le coup d’État de Pinochet au Chili. Encore aujourd’hui, Joyce Horman, l’épouse du journaliste, cherche à faire toute la lumière sur la disparition de son mari. Elle a également participé au film.

Missing (Porté disparu) a créé des polémiques en questionnant le rôle des autorités américaines dans la disparition de Charles Horman pendant le coup d’État chilien. Des plaintes ont notamment été déposées, obligeant le film à être retiré un temps des circuits de distribution et de vente.

Missing (Porté disparu) a reçu quatre nominations aux Oscars pour le Meilleur Film, le Meilleur Acteur (Jack Lemmon), la Meilleure Actrice (Sissy Spacek, tout juste oscarisée pour son rôle dans Nashville Lady) et le Meilleur Scénario adapté, qu’il a récolté. Le film a également obtenu la Palme d’Or et le Prix d’interprétation masculine pour Jack Lemmon au Festival de Cannes.

Missing (Porté disparu) – 1982

Réalisateur : Costa Gavras
Acteurs :  John Shea, Charles Cioffi, Richard Venture, Jack Lemmon, Sissy Spacek
Durée : 2h02
Distributeur : Splendor Films (Rep. 2016)
Sortie en salles : 26 mai 1982
Reprise : 26 octobre 2016

Résumé : Charles, un journaliste américain, et sa compagne Beth, se sont installés dans la capitale du Chili, Santiago. Mais suite au coup d’État qui éclate le 11 septembre 1973, Charles disparaît brusquement. Son père, un important homme d’affaires new-yorkais, vient en aide à Beth pour tenter de le retrouver.

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  • Avis express : À l’orée des années 80, Costa Gavras revenait au cinéma politique qui fit sa renommée internationale la décennie précédente avec la trilogie Z / L’Aveu et Section Spéciale. À la différence toutefois qu’en lieu et place de films dossiers s’apparentant quelque part au docu-fiction où par exemple un juge va enquêter pour finir par découvrir les basses manœuvres de son propre gouvernement (Section Spéciale), on est plus dans l’affect et l’émotion puisqu’il s’agit ici d’un père à la recherche de son fils porté disparu au sein d’une ville et un pays qui vient de passer sous pavillon dictature suite à un coup d’État. Le côté un peu clinique que l’on pouvait reprocher jusqu’ici à Gavras est balayé d’un revers de main d’autant que c’est Jack Lemmon qui joue admirablement (à la façon homme de la rue) ce père bourgeois new-yorkais d’abord complètement dépassé par cette ville d’Amérique du sud aux enjeux géopolitiques pour son pays qui lui sont totalement étrangers. Faisant aveuglément confiance aux institutions étasuniennes, il finit par déchanter pour se retrouver seul avec l’épouse de son fils qu’il est venu rejoindre. Cette recherche sera finalement pour lui l’occasion de se rapprocher de son fils et de sa femme dont les motivations sociales et politiques lui étaient jusqu’ici incompréhensibles. Ce mélange grande histoire avec celle plus intime fait toute la réussite de Missing, grand film politique certes mais aussi celui de la maturité pour un cinéaste dont la dénonciation prend ici un poids et une assurance bien plus grande que lors de tous ses précédents films. Il suffit de voir comment la société Universal Pictures et Costa-Gavras furent poursuivis pour diffamation à la sortie du film avec obligation de le retirer des cinémas pour s’en convaincre (affaire qui s’est terminée sur un non-lieu). On rappellera pour finir que Missing obtint la Palme d’Or à Cannes en 1982 et que Jack Lemmon y reçu Prix d’interprétation masculine. Par ailleurs il fut récompensé du meilleur scénario adapté aux Oscars où il fut nommé dans la catégorie meilleur film aux côté de Gandhi de Richard Attenborough qui remporta la statuette, E.T. l’extra-terrestre de Steven Spielberg, Tootsie de Sydney Pollack et Le Verdict de Sydney Lumet.
  • La chronique DVD / Blu-ray : Le film vient d’être édité en Blu-ray chez Arte Vidéo au sein d’un coffret regroupant les 9 premiers films de Gavras. On aurait aimé en dire que du bien mais il s’avère que la master est le même que celui utilisé par Criterion pour son DVD paru en 2008 (Sic !) et que de surcroît on a droit à un encodage en 1080i. Soit un défilement à 25 images par seconde (comme le DVD) alors que justement ce qui fait tout l’attrait du Blu-ray (entre autre chose) est de pouvoir justement visionner les films dans leur défilement originel soit du 24i/s. Franchement on croit rêver…

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