Archives par mot-clé : Palme d’or

Cannes 2023 – Journal de bord d’un festivalier jour 10 et palmarès

En ce Cannes 2023, le dernier jour du festival est généralement celui des départs et, pour les dernières personnes sur place, le moment du palmarès et des rattrapages avant un film de clôture souvent raté – ce qui n’augure rien de bon pour le Pixar. En effet, il est possible, dès 8h30, de (re)voir les films en compétition officielle joués dans les diverses salles du palais. Malheureusement, ce ne sera pas notre cas puisque nous sommes déjà rentré sur Paris. Adieu pluie mer et petits déjeuner sur la plage…

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Palme d’Or en Blu-ray 4K Ultra HD

La 76ème édition du Festival de Cannes s’apprêtent à tirer sa révérence. Mais avant cela, le Jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund dévoilera son palmarès au firmament duquel figurera la très convoitée Palme d’Or, entrainant joie et tristesse parmi les sélectionnés de la compétition officielle mais aussi auprès des journalistes accrédités ou non qui n’auront rien de mieux à faire qu’à donner leurs favoris et à conspuer l’heurux film lauréat. Comme dirait l’autre Some Things Never Change. Quant aux home-cinéphiles et plus spécifiquement ceux équipés de matos Ultra HD, ils pourront continuer à ronger leur frein tant le nombre de films ayant remporté la Palme d’Or disponibles en Blu-ray 4K se compte sur les doigts des deux mains à l’heure actuelle. Et encore, en incluant ceux disponibles uniquement en import (et donc bien souvent dépourvus de piste et de sous-titres français). Oui, ça ne fait pas bézef comme on dit en pareilles circonstances. On se consolera en se disant que de très belles Palmes d’Or en Blu-ray 4K sont déjà disponibles et valent plus que le détour dans leur écrin Ultra HD. Au hasard, Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese (en import et uniquement au sein d’un coffret dit Columbia Classics Collection) ou encore Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola. Il n’en demeure pas moins un vide abyssal à combler pour couvrir les trois quart de siècle de ce que d’aucuns considèrent comme le festival de cinéma le plus prestigieux au monde. Allez, encore un gros effort messieurs les éditeurs…

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Sans filtre – Thérapie de luxe

Avec Sans filtre, Ruben Östlund est rentré instantanément dans la catégorie très fermée des cinéastes ayant obtenu la Palme d’or pour deux films réalisés à la suite. Seuls Bille August (Pelle le Conquérant – 1988 et Les Meilleures Intentions – 1992) et Michael Haneke (Le Ruban blanc – 2009 et Amour – 2012) ont marqué leurs filmographies respectives de ce sceau indélébile. Ce constat validé quid de Sans filtre ? Outre sa Palme d’or qui n’entérine pas forcément le meilleur film d’une sélection (si tant est que la notion même de « meilleur film » ait une signification tangible au sein du raout cannois), Sans filtre marque-t’il déjà de son empreinte le cinéma et pourquoi pas son époque ? On serait tenté de répondre par l’affirmative ne serait-ce que par l’effroyable lucidité de son regard porté envers ses semblables. C’est-à-dire vous et nous.

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Fiche film : Sans filtre (2022)

Le titre original de Sans filtre est Triangle of Sadness, « triangle de tristesse » en français. Cela fait référence à un terme utilisé dans l’industrie de la beauté. Une des amies du réalisateur Ruben Östlund s’est entendue dire par un chirurgien esthétique lors d’une soirée au sujet d’une ride entre ses sourcils : « Vous avez un triangle de tristesse assez profond… Mais je peux arranger ça avec du Botox en un quart d’heure ». Le réalisateur raconte : « En suédois, on appelle ça la ride du souci, elle serait le signe qu’on a eu beaucoup d’épreuves dans sa vie. J’ai trouvé que c’était révélateur de l’obsession de notre époque pour l’apparence et du fait que le bien-être intérieur est, d’une certaine manière, secondaire. »

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Titane – À l’intérieur

Un deuxième long, quand le premier a été si remarqué, discuté pour ne pas dire encensé, est une aventure encore plus ardue. Comment faire mieux ? Comment ne pas se répéter ? Comment continuer à surprendre ? Comment faire abstraction à tout ce qui a déjà été dit sur son premier film (les critiques, les proches, la profession…) ? Y en a qui enchaînent dans la foulée quand c’est possible. Y en a qui s’exilent car la France reste un petit pays et parfois se perdre, au hasard à Hollywood, permet de se confronter à d’autres réalités tout en continuant à forger sa personnalité de cinéma. Julia Ducournau a préféré prolonger son « apprentissage » en France. Pour cela, il lui a fallu près de quatre ans. Elle le dit, elle est passée par toutes les phases à commencer par l’abattement (et certainement une forme de dépression), un blocage engendré par la peur de « mal faire » pour finalement tout bazarder et lâcher les amarres. Et franchement, dès les premières minutes de Titane, un accident de voiture puis un long plan séquence virtuose (tourné dès le premier jour de tournage) dans les arcanes underground d’une expo de bagnoles où se trémoussent des pin-up habillées de peu de choses et d’une photo ultra criarde, on se dit en effet que la cinéaste de Grave a voulu se rassurer tout en nous en mettant plein la gueule.

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