Borderlands the handsome collection

Borderlands the handsome collection : trilogie shadée mais incomplète

Trilogie vidéoludique emblématique s’il en est, Borderlands pouvait difficilement faire l’impasse sur la next gen. Vous escomptiez un épisode inédit ? Raté ! Borderlands the handsome collection est, comme son nom ne l’indique peut-être pas, une compilation des opus déjà disponibles sur la génération précédente de consoles de salon. Quoi de neuf alors sur Pandora version PlayStation 4 / Xbox One ?

Borderlands the handsome collection

Borderlands : un pari artistique couillu ?

Borderlands, kezako ? En deux mots, c’est l’histoire de mecs qui balancent des pruneaux dans les règles de l’art et la finesse caractéristique de tout bon FPS qui se respecte, sur la planète pas forcément très hospitalière de Pandora (aucun rapport avec le lieu de l’action du joyau – c’est vite dit ça quand même / NDSG – réalisé par James Cameron et quadrilogie en devenir, Avatar). Pour autant, plusieurs partis pris, à tout le moins couillu à défaut d’originalité, valurent au titre de se démarquer du tout-venant du genre dès son épisode inaugural en 2009. Sur le fond tout d’abord où Borderlands ne se contente pas de livrer un nième FPS désincarné mais un titre mâtiné de hack and slash et saupoudré d’une bonne dose de RPG puisqu’il est en effet possible de faire progresser armes et compétences à foison sous couvert d’explorer plus ou moins intensément les lieux alentours. Sur la forme ensuite où Borderland arbore une parure tout en cel-shading. Un pari particulièrement osé pour un genre où le photoréalisme est la norme en vigueur et où le but est avant tout de montrer qui a la plus grosse (performance graphique) à grand renfort de bécanes coûtant la bagatelle d’un, voire deux, voire même trois SMIC.

Borderlands the handsome collection

Et pourtant, correctement exploité, le cel-shading peut donner lieu à des choses très sympas. Au Septième Art, le procédé est assez peu voire très rarement employé. De courte mémoire, on pourra citer A scanner darkly en 2006, adaptation sous acide du roman éponyme d’un auteur lui aussi sous influence de psychotropes. Et si en matière de jeux vidéo, le cel-shading sied à la perfection à certains titres de par son approche cartoonesque, le marier à un FPS était une autre paire de manches. Dans le cas de Borderlands, la forme est toutefois un prolongement parfait du fond. Et le cel-shading d’aller comme un gant à l’approche azimutée d’une violence à l’humour tarantinesque / série B (cf. le trailer en fin d’article accompagné d’une chanson, How you like me now ?, qui là encore aurait parfaitement sa place sur la B.O. d’un film du bonhomme). Un humour symbolisé par la mascotte de la saga : CL4P TRAP, croisement entre un R2D2 et un Nono le petit robot, jouable par ailleurs dans la préquelle avec des résultats pour le moins « singuliers » auxquels s’ajoutent des gunfights en apesanteur digne du final de Moonraker. Les saillies de cette amusante boîte de conserve sont contrebalancées par les nombreux sarcasmes du bad guy introduit dans le deuxième opus, Beau Jack, à la gouaille qui là encore ne sera pas sans rappeler le verbiage des personnages de l’univers de Tarantino. Une filiation parfaitement exploitée au cours de la trilogie Borderlands.

Borderlands the handsome collection

Borderlands the handsome collection : une trilogie incomplète

Oui mais voilà, à date, Borderlands est constitué de deux épisodes et une préquelle, soit trois jeux au total sortis respectivement en 2009, 2012 et 2014. Par conséquent, proposer en 2015 une compilation intitulée The Handsome collection (soit littéralement « la collection attrayante ») impliquait a minima de retrouver les trois volets en question. Alors certes, tous les DLC parus jusque-là sont bel et bien de la partie mais quid du tout premier opus ? Son âge plus avancé nécessitait-il un travail d’upgrade trop important pour l’élever aux standards minimums attendus d’un titre next gen, lui qui avait déjà souffert de quelques lacunes lors de son portage PC ? Un problème de place insuffisante pour tout faire tenir sur un seul disque (et alors qu’un patch day one de 8Go était disponible) ? Toujours est-il que l’écueil reste très difficilement compréhensible et mériterait quelques éclaircissements. Les home cinéphiles pourraient-ils décemment accepter un coffret Alien, Terminator ou La Planète des singes, pour ne citer que quelques unes des sagas phares de la SF cinématographiques, dépourvu du tout premier film, celui à l’origine du mythe ?

Borderlands the handsome collection

Cette absence regrettable sinon incongrue mise à part, Borderlands n’en offre pas moins un univers riche et décalé qui, derrière son apparente simplicité visuelle (l’upgrade next gen est appréciable sans être prégnant pour autant), garantit plusieurs dizaines d’heures de plaisir vidéoludiques… À condition d’adhérer au parti pris graphique suscité.

Borderlands the handsome collection est disponible depuis le 27 mars 2015 sur PlayStation 4 et Xbox One.

Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version éditeur
Testé en version : 01.01
Taille occupée sur le disque dur : 36,95Go

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