Night Call - Une

Night Call en Blu-ray : La nuit lui va si bien

Quelques mois après sa sortie dans les salles, revoir Night Call en Blu-ray fait toujours autant de « bien » et accentue ce sentiment d’avoir eu affaire à un film à part dans la production ambiante d’Outre-atlantique. Le fait est que peu de films américains ont affiché depuis une telle maturité ainsi que cette force de caractère indéniable propre à leur ouvrir les portes de la postérité. Certains s’y sont essayés, au hasard A Most violent year, et s’y sont cassés les dents. D’autres y sont arrivés, comme Whiplash (même boîte de prod que pour Night Call, comme par hasard) et It Follows, mais par des moyens détournés. En b(i)aisant magistralement un système ou un genre.

Le premier long de Dan Gilroy ne s’embarrasse pas de ce type de considérations et aborde son sujet de front emportant avec lui son interprète principal dans les méandres de sa folle déconstruction sociétale. Il faut d’ailleurs l’entendre au sein du commentaire audio que propose ce Blu-ray pour sentir immédiatement que l’homme est passionné. Son débit y est juste impressionnant comme s’il avait toujours peur d’oublier quelque chose à dire, comme si une douce folie imprégnait tout son travail. Accompagné de ses deux frères, John Gilroy qui s’est chargé du montage et Tony Gilroy à la production, ils nous gratifient d’une piste de haute volée entre anecdotes d’importance, informations essentielles et considérations pertinentes.

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Night Call-Jake Gyllenhaal

On y apprend par exemple que Jake Gyllenhaal leur a imposé sa maigreur (l’acteur s’était affamé sur plus de deux mois) alors qu’initialement Dan Gilroy (qui est aussi le scénariste. Au passage son premier métier pour lequel on lui doit entre autre le dernier épisode de la saga Bourne) voulait un personnage à l’apparence le plus neutre possible. La perte de poids semblait à priori rendre plus difficile cette volonté première car le visage de Jake en devenait inhumain, plus dure et plus rugueux. Il est étonnant de voir ainsi s’étaler au grand public les doutes d’un réal qui se sentait ainsi pris en otage au début du tournage. Pour autant, le résultat fut heureux car si cet aspect révèle d’entrée le caractère de prédateur de la nuit du « héros », il permet au spectateur de s’impliquer plus rapidement dans ses intentions maladives et à cette histoire de « success story ». Un exemple patent d’une linéarité qui n’empêche pas au personnage d’acquérir une profondeur et une épaisseur tout au long du film.  La « faute » à un scénario brillant écrit en très peu de temps et dont surtout la mise en boîte fut très rapide à en croire le frère producteur. Preuve s’il en est qu’à Hollywood les bonnes histoires ne courent pas tant les rues, au point que pour s’assurer le rôle, Jake Gyllenhaal a participé au financement du film.

Que l’on aurait aimé du coup trouver un pendant vidéo à tout cela via un making-of ou un doc dans le genre. En lieu et place on a droit à une featurette de 5 minutes mais dont on appréciera l’ADN non promotionnelle. Elle nous permet  d’entendre brièvement Jake Gyllenhaal, Rene Russo et Riz Ahmed nous parler de leur personnage mais aussi Austin et Howard Raishbrook, deux vrais Nightcrawler consultants pour le film, qui donnent quelques détails quant à leur « profession ».

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Night Call-Générique

D’un point de vue technique c’est juste parfait. Le transfert rend compte à merveille de cette photo diurne magnifique qui donne au film son tempo visuel. Revoir pour cela le générique du début avec ses plans fixes de Los Angeles la nuit à la colorimétrie jaune orangée comme pour compenser la froideur clinique de l’histoire et la représentation anxiogène d’une ville devenue fantomatique. Le constat est idoine niveau encodage son où l’on a droit à du DTS-HD MA 2.0 stéréo et 5.1 tant en VO qu’en VF. Une configuration assez rare de nos jours puisque le 5.1 est généralement décodable en 2.0 sans perte de qualité. Quoi qu’il en soit la VO 5.1 est magnifique de transparence, d’équilibre et de profondeur. Les explosions soudaines de violence et autres courses-poursuites en voiture détonnent parfaitement dans un environnement où les dialogues sont prépondérants. Petite précision sinon. La jaquette au dos ne mentionne pas la piste anglaise et indique dans le même temps une piste française en audio description. On la cherche encore.

Au final, voici une édition en tout point respectable qui prolonge grâce à son commentaire audio passionnant la vision d’un film appelé à devenir une marque blanche dans la décennie cinématographique actuelle.

Image : 4,5/5
Son : 4/5
Bonus : 2,5/5

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Night Call – Édition Blu-ray

Éditeur : Orange Studio
Date de sortie : 7 avril 2015

Spécifications techniques :
– Image : 2.35:1 encodée en VC-1 1080/24p
– Langues : Anglais & Français DTS-HD MA 5.1 et 2.0 stéréo
– Sous-titres : Français & Français pour sourds et malentendants
– Durée : 1h58
– 1 BD-50

Night Call-Jaquette Blu-ray

Bonus :
– Commentaire audio de Don Gilroy, John Gilroy (montage) et Tony Gilroy (producteur)
–  Featurette : If It Bleeds, It Leads (5min15s, 1080p, VOST)
– Teaser virale (49s, VOST)
–  Bande annonce (1min29s, 1080p, VOST)
– Galerie de photos (1min21s, 1080p)

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