La Vie très privée de Monsieur Sim

Sorties Ciné du 16 décembre 2015 : SW7, what else ?

Cette semaine dans sorties ciné il y a bien entendu Star Wars – Le Réveil de la Force et puis le reste. Des films qui ont osés braver une déferlante sur 1 093 copies, la plus grosse combinaison de la sorte jamais vue en France. Des films qui ont assumés crânement leur côté contre-programmation. Des films intrigants que pour certains nous sommes allés voir et qui, cerise sur le gâteau, ne déméritent pas au box-office du 1er week-end d’exploitation (1). Plus que jamais, notre petit tour d’horizon hebdo se justifie car de bonne foi ou non, il permet de remettre au centre du village non pas le clocher mais l’idée d’une certaine pluralité encore bien vivace chez nous. Notion qui a semble-t-il disparu un peu partout ailleurs.

Star Wars - Arclight TheatreCinéma Arclight à Los Angeles

Star Wars : Épisode 7 – Le Réveil de la Force
Le Goût des merveilles
La Vie très privée de Monsieur Sim
Le Grand jeu
Le dernier jour d’Yitzhak Rabin
My Skinny Sister

Star Wars 7 - Le Réveil de la ForceStar Wars : Épisode 7 – Le Réveil de la Force de J.J. Abrams – 2h15 (Walt Disney Studios Motion Pictures France)

Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga Star Wars, 30 ans après les événements du Retour du Jedi.

On a notre critique Spoiler free signée Didier Verdurand ici. On va peut-être se fendre aussi d’une petite analyse bourrée de spoilers cette fois-ci. Mais on va attendre que cela se calme un peu pour se la ramener avec des choses à dire. Parce que là bof quoi. On est très clairement en face d’une entreprise de réconciliation avec les fans de la première heure en tous points initiée par une campagne marketing diaboliquement maîtrisée. C’est d’ailleurs à ce jour l’angle d’analyse le plus passionnant à développer. Le film n’étant plus qu’une sorte de réceptacle de fantasmes accomplis ou non que l’environnement, initie, sacralise et pérennise à l’aune du Dieu Dollar. Dans l’absolu rien de nouveau dans tout ce tremblement si ce ne sont les répliques et leur magnitude respective qui impressionnent. 3/5SG

Si l’énergie d’antan est retrouvée, ce nouveau Star Wars s’avère trop nostalgique pour offrir quelque chose de vraiment nouveau. Néanmoins, le divertissement de l’aventure sont bien là et des éléments sont déjà placés pour être développés dans les prochains épisodes. À suivre donc… 3,5/5Flavien Bellevue

Le Goût des merveilles - Affiche Le Goût des merveilles de Eric Besnard – 1h40 (UGC Distribution)

Au cœur de la Drôme provençale, Louise élève seule ses deux enfants et tente de préserver l’exploitation familiale. Un soir, elle manque d’écraser un inconnu au comportement singulier. Cet homme se révèle vite différent de la plupart des gens.

D’aucuns argueront que Le Goût des merveilles dégouline de simplisme et de bons sentiments mièvres à souhait mais force est de constater qu’après les très dispensables Ca$h et 600 kilos d’or pur et le déjà plus acceptable Mes héros, Éric Besnard nous livre un véritable petit bijou de sensibilité et d’émotions derrière ce qui s’apparente de prime abord à un Rain Man version rurale dans le Rhône-Alpes. Ou la rencontre aussi impromptue qu’improbable entre deux individus qui, de prime abord, n’ont rien en commun. Pour autant, grâce à une véritable finesse d’écriture, de mise en scène et d’interprétation où le duo Virginie Efira / Benjamin Lavernhe fait, sans jeu de mots, merveille, le film se joue de toutes les chausse-trappes inhérentes au feel good movie et autre comédie romantique pour aboutir in fine à une tranche de vie bigger than life, tour à tour drôle et bouleversante, qui ne pourra laisser totalement insensible. Cerise sur le gâteau, Le Goût des merveilles dont la tagline pourrait tout aussi bien être « le goût des choses simples » nous gratifie de l’une des plus bouleversantes vraies / fausses déclarations d’amour qu’il ait été donné de voir sur grand écran. 4/5Stéphane Argentin

Monsieur Sim - AfficheLa Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc – 1h42 (Mars Distribution)

Monsieur Sim n’a aucun intérêt. C’est du moins ce qu’il pense de lui-même. Sa femme l’a quitté, son boulot l’a quitté et lorsqu’il vient voir son père à l’autre bout du monde, il n’a pas le temps de déjeuner avec lui. C’est alors qu’il reçoit une proposition inattendue…

Bande annonce qui donne envie. Un jean-Pierre Bacri à l’évidence en roue libre. Le réalisateur du surprenant Le Nom des gens mais du décevant Télé Gaucho… Bref, séance dès que possible de rattrapage. SG

Edit 14 juillet 2016 : Et franchement on regrette de ne pas l’avoir rattrapé plus tôt. Michel Leclerc est décidément un cinéaste à suivre avec attention. Certes le bonhomme n’en est pas à son coup d’essai puisque dès 2005 il se fait remarquer avec J’invente rien, une fable urbaine qu’il réalise et scénarise où Kad Merad jouait une sorte de Géo Trouvetou assez génial. Il est depuis l’auteur de toutes ses réalisations. Ce Monsieur Sim n’y déroge pas même s’il s’agit de l’adaptation réussie d’un bouquin du génial auteur britannique Jonathan Coe qui raconte la dépression reconstructive d’un homme perdu dans les méandres de sa vie. Traité comme un Road movie avec au volant un Bacri tout simplement parfait, cette Vie très privée de Monsieur Sim nous emmène sur un mode tragi-comique en des contrées à la limite de la fantasmagorie. On est littéralement subjugué par la façon plutôt doucereuse adoptée par le cinéaste pour aborder ses thèmes de prédilection (la solitude dans un monde hyper connecté, se perdre pour se retrouver…) qu’il contrebalance par une mise en scène assez sèche et une photo évolutive qui colle sans cesse aux tourments intimes de son personnage principal. Une véritable réussite qui aura tout de même été repérée par 262 245 spectateurs beaucoup moins limités du bulbe que la rédaction de DC. 4/5SG

Le Grand jeu - AfficheLe Grand jeu de Nicolas Pariser – 1h39 (Bac Films)

Pierre Blum, un écrivain de quarante ans qui a connu son heure de gloire au début des années 2000, rencontre, un soir, sur la terrasse d’un casino, un homme mystérieux, Joseph Paskin. Influent dans le monde politique, charismatique, manipulateur, il passe bientôt à Pierre une commande étrange…

Là par contre, et même avec toute la bonne volonté du monde, non cela ne va pas être possible ! Mais que cela ne vous empêche pas de nous dire en commentaires ce que cela vaut. SG

Le Dernier jour d'Yitzhak Rabin - AfficheLe dernier jour d’Yitzhak Rabin de Amos Gitaï – 2h30 (Sophie Dulac Distribution)

4 novembre 1995. Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, l’homme des accords d’Oslo et Prix Nobel de la paix, est assassiné sur la place des Rois d’Israël à Tel Aviv après un long discours contre la violence et pour la paix.

Un doc de 2h30 en face de SW7, il fallait oser et Sophie Dulac (qui dispose d’un réseau de cinoches qui la suit coûte que coûte), l’a fait. Ce qui donne 12 561 entrées sur 29 copies pour son premier week-end d’exploitation comme le montre le tableau en fin de ce papier. Pas si mal et donc bien joué. Quant à nous, on le rattrapera sur son canapé. On vieillit que voulez-vous. SG

My Skinny sister - AfficheMy skinny sister de Sanna Lenken – 1h35 (Urban Distribution)

Stella, 12 ans, rondelette et pas très sportive, voudrait ressembler à sa grande sœur Katja que tout le monde admire. Mais celle-ci cache un secret que Stella va découvrir et qui va bouleverser leur complicité.

Un film sur l’anorexie en provenance d’un pays froid d’Europe. Dis comme ça, cela ne donne pas envie, on en convient. Mais il suffit de jeter un œil à la bande annonce pour se rendre compte que forcément c’est poignant tout ça tout ça. Suffisant pour aller le découvrir en salles ? Nous en tout cas on en profite pour saluer le courage et la pugnacité d’un distributeur comme Urban Distribution… SG

(1)

Classement Week-end France du 16 au 20 décembre 2015 - Sorties CinéSources : CBO

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