Julien Seri - Image Une

Discussion avec Julien Seri, réalisateur de Night Fare [VIDEO]

Mieux qu’une critique qui n’aurait pas forcément été très positive, on a voulu aller à la rencontre du réalisateur Julien Seri pour qu’il nous parle de Night Fare, son dernier film que le bonhomme défend bec et ongle. Et pour cause, Night Fare est une aventure en soit qui procède plus de l’accouchement aux forceps qu’une mise au monde par voie naturelle. C’est que le cinéma français d’aujourd’hui ne prend plus beaucoup de risques. Encore moins quand il s’agit de films de genre. Appellation qui s’apparente plus à un gros mot dans la bouche d’un réalisateur adepte de la chose qui est bien obligé de battre sa coulpe pour continuer à faire des films. Le dernier exemple en date n’est-il pas Florent Emilio-Siri avec l’exécrable Pension Complète. Et on ne parle même pas de ceux qui veulent intégrer le sérail. L’exemple de Dealer produit par Dan Bronchinson se pose malheureusement là.

Nightfare - Affiche

Mais pour être tout à fait transparent, l’idée de rencontrer le réalisateur de Yamakasi avant de se faire virer comme un malpropre du tournage par Luc Besson, des Fils du vent puis de Scorpion, ne nous est pas venue spontanément. Elle nous fut soufflée par un ami commun avec comme angle d’approche une discussion avec un réalisateur tout à fait ouvert d’esprit pour confronter ses idées avec un scribouillard peu convaincu par Night Fare et surtout sa fin. Une démarche finalement assez rare pour ne pas dire précieuse dans la profession de nos jours où tout est contrôlé, markété, muselé même, par des entités qui veulent atteindre le degré zéro du risque afin d’optimiser au maximum le fameux retour sur investissements. Mais justement Night Fare se distingue de ce marasme ambiant. Son réalisateur a trop galéré pour ne pas attraper au bond la possibilité de parler de son film. En mal ou en bien mais pourvu que l’on en parle. Le pire serait de le mépriser et de le ranger dans une sorte de bas-côté de la production ambiante qui lui serait fatale.

On a donc eu cette chance. Celle de rencontrer un homme investi et passionné par son métier. Convaincu par la démarche de son film. Par les idées qu’il véhicule mais aussi pas peu fier des 32 salles françaises qui l’accueillent ce mercredi. Une chose impensable au début de l’aventure. Et franchement comment lui donner tort ? Comment ne pas s’incliner devant tant d’énergie et d’enthousiasme ? Si dans l’absolu on reste incrédule qu’il faille déployer tant d’efforts pour sortir un film, on est admiratif du travail accompli. Et même si Night Fare ne nous convainc pas, il reste à n’en pas douter une proposition dans le genre certes maladroite mais on ne peut plus sincère et en rien complaisante à l’image de ce que l’on a pu voir ces derniers mois (au hasard Les Enragés pour ne citer que celui-là). Il nous a semblé juste donc de lui donner la parole, de le challenger un peu sur cette fin que nous rejetons, mais aussi d’aborder un petit peu le paysage de la production de films de genre en France. Quatre segments en vidéo que l’on vous laisse découvrir ci-dessous.

Un grand merci à Julien Seri donc mais aussi à Yann Danh pour avoir joué l’entremetteur et à Paul Ferré qui n’a pas fait que jouer (très bien d’ailleurs) le spectateur d’un match de tennis. Enfin, merci à Flavien Bellevue pour sa captation qui ne s’est pas fait sans douleurs du fait d’un matériel capricieux et pour son montage comme toujours inspiré… Sans oublier la salle du Max Linder qui, une nouvelle fois, nous a accueilli chaleureusement.

Julien Seri Copyright Flavie Bellevue pour Night Fare© Flavien Bellevue

I – Aux origines du projet

II – Quelle distribution ?

III – À propos de la fin [ATTENTION SPOILERS]

IV – L’état du cinéma de genre en France

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