Le Justicier du Minnesota - Blu-ray

Collection Blu-ray Gaumont Découverte – Vague 13 (mars 2016)

Pour sa deuxième vague Blu-ray Gaumont Découverte de 2016 (la treizième depuis le lancement de la collection), l’éditeur à la Marguerite a opté pour un tir groupé chronologique. Soit quatre longs-métrages issus des années 1960 où de nouveaux venus côtoient les usual suspects.

Signalons pour commencer que La Boum (1980) de Claude Pinoteau, par ailleurs seul long-métrage de cette nouvelle vague Blu-ray Gaumont découverte ne s’inscrivant pas dans les 60s, fait l’objet d’un article dédié. Ceci étant dit, commençons par La Famille Fenouillard (1960), adaptation d’une série de bandes dessinées à succès datant de la fin du 19ème siècle. Un succès toujours d’actualité comme nous le rappelle les interviews durant le tournage de Jean Richard et Yves Robert et remis au goût du jour par l’entremise de cette adaptation cinématographique qui sut elle aussi trouver son public (1,3M d’entrées). Fidèle à son statut d’amuseur de foules dont il ne se départira jamais tout au long de sa filmographie, Yves Robert signe là un périple « involontaire » autour du globe de la famille-titre dans une comédie bon enfant qui s’inscrit volontiers dans le sillage du burlesque muet à la Buster Keaton et autre Charlie Chaplin, non sans égratigner au passage quelques stéréotypes fermement ancrés quant à une certaine image de la petite bourgeoisie. Le tout ne mange pas de pain comme on dit mais se laisse suivre sans déplaisir. Les amateurs apprécieront d’autant plus que, hormis La Boum, les autres titres de cette treizième vague Blu-ray Gaumont Découverte n’offrent pas spectacle aussi enjoué.

Cliquez sur les captures ci-dessous pour les visualiser dans leur format natif

La Famille Fenouillard - Blu-ray Gaumont Découverte

Comme en atteste Le Justicier du Minnesota (1964). Soit le tout premier western à faire son apparition au sein de cette collection initiée en juin 2014 (oui oui, on a vérifié dans notre giga dossier récap). Et non des moindres puisque, comme nous le rappelle Jean-François Giré au sein de la petite présentation disponible en guise de supplément, le film est réalisé par rien moins que Sergio Corbucci. Soit l’un des trois Sergio, maître es western italien aux côtés de Sergio Leone et Sergio Sollima, qui signait là son tout premier film du genre en solo ; son précédent, Massacre au Grand Canyon (1964), ayant été co-réalisé avec le producteur Albert Band. Un long-métrage où l’on retrouve par ailleurs la triangulaire thématique de toute l’œuvre de Corbucci : les deux bandes rivales, la lâcheté collective et un héros handicapé (sur le point de perdre la vue). L’occasion également pour Cameron Mitchell de s’offrir une « deuxième jeunesse » dans les studios Cinecittà, comme tant d’autres acteurs américains à la carrière en berne. On ne pourra alors que plussoir à l’appréciation de Giré qui évoque un western qui n’atteint certes pas le perfectionnisme de la mise en scène d’un Leone mais qui ne s’inscrit pas moins à mi-chemin entre le western traditionnel hollywoodien et le baroque à l’italienne qui brillera au cours des années suivantes. Soit un long-métrage qui permet d’appréhender d’autant mieux les deux joyaux que Corbucci réalisera peu de temps après : Django (1966), qui inspira faut-il le rappeler un certain Tarantino pour son Django Unchained (2012), et Le Grand silence (1968).

Le Justicier du Minnesota - Blu-ray Gaumont Découverte

D’inspiration il n’en est point question mais d’adaptation plutôt avec Roger la honte (1966). Soit la troisième transposition sur grand écran du roman éponyme signé Jules Mary après les versions réalisées par Gaston Roudès en 1933 et André Cayatte en 1946. Comme quoi, ceux qui tancent à l’envie Hollywood pour son manque d’originalité dans les nombreux remakes à tire-larigot feraient bien de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur du cinéma hexagonal de temps à autre. Pour autant, le réalisateur Riccardo Freda qui concède bien volontiers avoir accepté le poste sur l’insistance des producteurs, préfère déclarer que « chaque nouvelle version est inédite » dans les très courtes interviews d’époque réalisées à même le plateau de tournage pour recueillir le ressenti des deux têtes d’affiche que sont Georges Géret et Irène Papas. Soit un réalisateur italien et une actrice grecque pour un film d’époque situé dans les années 1870/1880 sur fond de machination et qui fait sien la fameuse doctrine « la vengeance est un plat qui se mange froid ». Les amateurs de longs-métrages en costumes à tendance polard nimbé d’un soupçon de dramaturgie romancée apprécieront le spectacle à sa juste valeur d’autant que les comédiens, Géret en tête à la carrière déjà bien assise, campent des personnages plutôt convaincants.

Roger la honte (1966) - Blu-ray Gaumont Découverte

Tout aussi convaincant est Louis Jourdan dans le premier rôle de Peau d’espion (1967) réalisé par un Édouard Molinaro qui aura décidément tâté moult genres cinématographiques au cours de sa carrière et adapté du roman signé Jacques Robert qui avoue bien volontiers aimer tout ce que fait Molinaro. Ce dernier précise toutefois au cours des interviews d’époque qu’il ne s’agit pas d’un nième film d’espionnage pour la simple et bonne raison que le personnage principal n’est pas un espion. Tout du moins pas au début de l’histoire. Une précision fort à propos pour tous ceux qui escompteraient un long-métrage qui s’inscrit au cours d’une décennie qui vit fleurir des noms aussi emblématiques que James Bond ou encore OSS 117. Peau d’espion s’inscrit davantage dans la mouvance de récits d’espionnage plus « réalistes » à la Ipcress, danger immédiat (1965). En dépit de la présence d’une « espionne girl » (campée par la sublime actrice autrichienne Senta Berger) qui va séduire l’aspirant agent secret, d’une pseudo course-poursuite dans les rues de Paname et d’une ou deux empoignades (dont un très réussi mano à mano au couteau), le long-métrage d’Édouard Molinaro s’illustre avant tout par son intrigue plutôt rondement menée. Le résultat n’est certes pas au niveau d’exigence scénaristique d’un John le Carré (au hasard), mais n’en constitue pas moins une alternative fort appréciable aux deux célèbres espions cinématographiques sus-cités.

Peau d'espion - Blu-ray Gaumont Découverte

Tout aussi appréciable est le travail de restauration effectué par l’éditeur sur chacun des titres de sa collection Blu-ray Gaumont Découverte avec une nouvelle fois des films qui, tant en termes d’image que de son, ne laissent nullement transparaître le demi-siècle qui nous sépare d’eux. Les masters vidéo affichent comme toujours une propreté immaculée et proposent des longs-métrages dans leur format d’origine respecté (depuis le 1.66:1 jusqu’au 2.35:1 en passant par le 1.85:1) comme en attestent les différentes captures de cet article. Même constat de limpidité en matière de son avec des pistes françaises DTS-HD Master Audio 2.0 mono. Seul Le Justicier du Minnesota propose en sus une piste italienne dans le même format. Mais sachant qu’une très large majorité des westerns italiens de l’époque étaient doublés en post-prod, il ne sera pas interdit d’opter (exceptionnellement) pour la version française, d’autant que Cameron Mitchell y est doublé par un certain Georges Aminel, connu pour avoir doublé à maintes reprises Yul Brynner, notamment sur le chef d’œuvre de John Sturges Les Sept Mercenaires. À noter également du côté des actrices que Diana Martin est doublée par Martine Sarcey, connue entre autres des fans du petit écran pour avoir prêté sa voix en français à Elizabeth Montgomery dans Ma sorcière bien-aimée. Et pour rester sur le long-métrage de Corbucci, nous nous montrerons une nouvelle fois quelque peu circonspect quant au dégrainage assez prononcé effectué sur l’image pour les besoins de cette édition Blu-ray. Une édition qui est par ailleurs la seule à proposer une présentation en bonne et due forme concoctée tout spécialement pour la sortie HD alors que les autres titres reprennent des reportages d’époque qui, s’ils demeurent fort agréables à découvrir, ne serait-ce que par leur valeur patrimoniale, ne sauraient masquer leur statut de featurette promo à la durée de surcroît bien trop courte. Le rythme effréné d’une nouvelle vague Blu-ray Gaumont Découverte tous les mois serait-il incompatible avec la confection de présentations circonstanciées auxquelles cette collection nous avait habituées jusque-là ?

Collection Blu-ray Gaumont Découverte – Vague n°13

Éditeur : Gaumont Vidéo
Date de sortie : 23 mars 2016

La Famille Fenouillard (1960)
Spécifications techniques :
– Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
– Durée : 1h 21min 37s

Bonus (en HD) :
– Interview de Jean Richard et Yves Robert (4min 32s)
– Bande-annonce (2min 40s)

Captures Blu-ray – La Famille Fenouillard

La Famille Fenouillard - Packshot Blu-ray Gaumont Découverte

Le Justicier du Minnesota (1964)
Spécifications techniques :
– Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Italien & Français DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français & Français pour sourds et malentendants
– Durée : 1h 31min 53s

Bonus (en HD) :
– Présentation du film par Jean-François Giré (12min 08s)
– Bande-annonce (3min, VOSTF)

Captures Blu-ray – Le Justicier du Minnesota

Le Justicier du Minnesota - Packshot Blu-ray Gaumont Découverte

Roger la honte (1966)
Spécifications techniques :
– Image : 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
– Durée : 1h 45min 59s

Bonus (en HD) :
– Interviews de Riccardo Freda, Irène Papas et Georges Géret (3min 25s)

Captures Blu-ray – Roger la honte

Roger la honte (1966) - Packshot Blu-ray Gaumont Découverte

Peau d’espion (1967)
Spécifications techniques :
– Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues : Français DTS-HD Master Audio 2.0 mono
– Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
– Durée : 1h 30min 39s

Bonus (en HD) :
– Interviews de Edouard Molinaro et Louis Jourdan (2min 04s)
– Interviews de Edouard Molinaro, Jacques Robert et Senta Berger (2min 25s)
– Bande-annonce (3min 28s)

Captures Blu-ray – Peau d’espion

Peau d'espion - Packshot Blu-ray Gaumont Découverte

 

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