Good luck Algeria

Sorties Ciné du 30 mars 2016 : Good Luck le stagiaire

On ne va pas se plaindre car si l’on zieute sur ce qui nous arrive dans les prochaines semaines, les sorties ciné de cette huitaine vont peut-être très vite s’apparenter à une sorte de Xanadu regrettée. L’effet Cannes sans doute. Entendre par là que c’est en ce moment que se décide les derniers sélectionnés au festival de Cannes. Et que du coup si beaucoup de sélectionnables retiennent leur souffle, cela entraîne forcément une raréfaction de sorties attendues ou majeures dans les salles pour les prochaines semaines. Chose qui se décantera sans aucun doute dès le 15 mai prochain avec pour certains, des arrivages dans les cinémas en même temps que les présentations cannoises. En attendant on va se contenter d’un tout venant certes qualitativement encore à la baisse mais qui recèle néanmoins quelques pépites.

Kung Fu Panda 3
Five
Mariage à la grecque 2
Good Luck Algeria
Quand on a 17 ans
13 Hours
Soleil de plomb
Panique

Top 30 Box-office - Week-end du 30 mars au 3 avril 2016Top 30 Week-end France du 30 mars au 3 avril 2016

 

Kung Fu Panda 3 - AfficheKung Fu Panda 3 de Jennifer Yuh et Alessandro Carloni – 1h35 (20th Century Fox France)

Lorsque le maléfique Kaï décide de s’attaquer aux plus grands maîtres de kung-fu à travers toute la Chine, Po va devoir réussir l’impossible : transformer tout un village de pandas maladroits et rigolards en experts des arts martiaux, les redoutables Kung-Fu Pandas !

Ce qui est plaisant avec cette dorénavant franchise est que l’on ne recherche jamais la surenchère d’un opus à l’autre. On s’attache plus en fait à essayer d’enrichir la personnalité de Po en lui forgeant à chaque fois des racines concrètes ou comme ici familiales. Cela lui donne de l’épaisseur et contribue sans aucun doute à le rendre encore plus proche des enfants. Pour autant, ce troisième épisode manque de flamboyance et de véritables séquences climax. On a l’impression que tout le monde est en roue libre. Une sensation que seuls les adultes ressentiront soi dit en passant, car pour les moins de 12 ans, la magie et le fun opèrent toujours. 3/5SG

Les différents films DreamWorks Animation se suivent et se ressemblent et la franchise Kung Fu Panda ne fait pas exception à la règle. Dans ce troisième opus, Po retrouve son papounet, donnant lieu à de nouvelles situations remplies d’action, d’émotion et de gags en tous genres mais, comme pour les deux précédents, dans les jours qui suivent, on a déjà totalement oublié ce qui s’y passe. 3/5Stéphane Argentin

Five - AfficheFive de Igor Gotesman – 1h42 (studioCanal)

Cinq amis d’enfance rêvent depuis toujours d’habiter en colocation. Lorsque l’occasion d’emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n’hésitent pas une seule seconde, surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! 

Quand je mate mon mur facebook, il y en a pour dire que c’est le meilleur film de potes depuis des années, et d’autres pour affirmer, je cite : « Jamais rien vu d’aussi nul depuis des lustres ». Je me propose donc de faire le ménage parmi mes « amis » après l’avoir vu.

Edit 16/08 : De ménage je ne ferai point car voilà un film qui m’assigne le cul entre deux chaises. D’un côté des dialogues et des acteurs percutants. Des situations quelque fois très drôles et une dynamique d’ensemble franchement pas déplaisante. Mais de l’autre on a droit à une histoire plus que banale (pour rester poli), une mise en scène tout simplement inexistante et au final un film aux enjeux et à la caractérisation des personnages plutôt poussifs. Ce qui est dommage quand on est en face d’un film à la limite chorale. Il y avait clairement ici le potentiel pour Igor Gotesman, dont c’est le premier long, de marquer son territoire. Au lieu de cela on a droit à un pétard mouillé vite oublié. SG2,5/5

Mariage à la grecque 2 - AfficheMariage à la grecque 2 de Kirk Jones – 1h34 (Metropolitan FilmExport)

La famille Portokalos est de retour. Un secret de famille longtemps dissimulé va réunir tout le monde pour un mariage encore plus grand, encore plus délirant et encore plus inoubliable !

Le premier avait réalisé 471 685 entrées en France et un carton à l’international. Avec 18 576 entrées pour son premier week-end d’exploitation, Metro ne devrait pas revoir la couleur de l’argent investie dans la promo. Ah, un stagiaire qui me colle au derche depuis lundi me demande tout de go : « Quelle promo ? ». Pas faux mon gars mais fais gaffe à tes roustons quand même car chez les Hadida on n’aime pas trop les jeunes culs terreux qui se la jouent. Et encore moins les vieux cons qui retranscrivent la bonne parole. SG

Good luck Algeria - Affiche Good Luck Algeria de Farid Bentoumi – 1h30 (Ad Vitam)

Sam et Stéphane, deux amis d’enfance fabriquent avec succès des skis haut de gamme jusqu’au jour où leur entreprise est menacée. Pour la sauver, ils se lancent dans un pari fou : qualifier Sam aux Jeux Olympiques pour l’Algérie, le pays de son père. Au-delà de l’exploit sportif, ce défi improbable va pousser Sam à renouer avec une partie de ses racines.

Un ami qui se reconnaîtra et dont j’aime les positions de cinéma a posté cela sur sa page FB : Après une traversée du désert de comédies françaises ratées dont il faut sauver les soldats La Vache, Dieu Merci et Le Nouveau, on a quand même eu la lie de l’humour ces derniers mois, et tout à coup BAAAAAM!!! pas une mais deux comédies… Good Luck Algeria et Five, mais le même jour bordel. Bon quand tu as deux comédies qui sortent et que dedans y’a une bouse c’est bien, mais là c’est du lourd pour les deux. Évidemment l’un ne s’en relèvera pas et vue le contexte politique actuel celui qui a Algérie dans son titre et le drapeau algérien sur son affiche ne va pas s’en remettre. Good Luck Algeria ou l’histoire d’un « binational » (oui il y a des binationaux gentils) qui est un Lannister et veut donc payer ses dettes, pour cela il va participer aux JO d’hiver. Une sorte de Rasta Rockett qui aurait couché avec Ken Loach.  Bref, je suis de tout cœur avec Ad Vitam et que Allah vous prothèse (attention ceci est une vanne / NDSG) pour la soirée chiffre.

En tout cas les chiffres du premier week-end ne lui donnent pas tout à fait tort ni tout à fait raison d’ailleurs car la comédie signée Farid Bentoumi ne se gaufre pas, mais ne réalise pas non plus un taux de remplissage propre à inciter les exploitants à laisser le film vivre sa vie sur la durée (Cf le tableau en début de cet article). Espérons que les vacances lui donnent un coup de booste propre à les faire réfléchir.

Quand on a 17 ans - AfficheQuand on a 17 ans de André Téchiné – 1h54 (Wild Bunch Distribution)

Damien, 17 ans, fils de militaire, vit avec sa mère médecin, pendant que son père est en mission. Au lycée, il est malmené par un garçon, Tom. La violence dont Damien et Tom font preuve l’un envers l’autre va évoluer quand la mère de Damien décide de recueillir Tom sous leur toit.

Le petit regret de la semaine. Ne pas s’être bougé l’occiput pour aller découvrir le dernier Téchiné en projo de presse. C’est pas qu’on avait adoré L’Homme que l’on aimait trop, son dernier film, mais depuis plus de 40 ans que le réalisateur écume les routes du cinéma national en l’ayant pavé de quelques titres marquants comme Ma saison préférée, Les Roseaux sauvages ou encore Les Témoins, on se doit de porter un regard autre que par dessus la jambe à chacun de ses nouveaux films. D’autant que l’homme sait humer l’air du temps pour mieux en rendre compte. Quand on a 17 ans ne semble pas déroger à cette règle avec de plus une sorte de retour aux sources façon Roseaux sauvages. Qui a dit séance de rattrapage ? Putain mais tu fais chier le stagiaire. SG

13 Hours - Affiche13 Hours de Michael Bay – 2h24 (Paramount France)

Benghazi (Libye), 11 septembre 2012. Face à des assaillants sur-armés et bien supérieurs en nombre, six hommes ont eu le courage de tenter l’impossible. Leur combat a duré 13 heures. Ceci est une histoire vraie.

Par contre celui-là, on aurait mieux fait de rester au lit. C’est que pour la petite histoire perso, j’ai dû me farcir deux projos pour le voir. La première ayant été annulée à la dernière minute, il m’a fallu toute la journée pour sécher. Car je suis un warrior moi Monsieur et ne me déplace qu’en scoot et que ce jour là il tombait des cordes. Résultat des courses… à vous de le découvrir ici. En même temps la note qui suit devrait vous orienter… Et non cette petite aventure ne m’a absolument pas énervé. Ta gueule le stagiaire. 1/5SG

Soleil de plomb - AfficheSoleil de plomb de Dalibor Matanic – 2h03 (Bac Films)

Soleil de Plomb met en lumière trois histoires d’amour, à travers trois décennies consécutives, dans deux villages voisins des Balkans marqués par une longue histoire de haine inter-ethnique. Soleil de Plomb est un film sur la fragilité – et l’intensité – de l’amour interdit.

Voici ce qu’en disait Nicolas Thys lors du festival de Cannes 2015 où Soleil de plomb y a glané le Prix du jury dans le cadre de la Sélection Un Certain regard : Le film propose trois histoires d’amour sur fond de tensions ethniques et politiques à trois époques différentes et autant de mondes parallèles : si les lieux sont les mêmes et que les acteurs reviennent de l’une à l’autre, ils ne campent pas les mêmes personnages comme si différents mondes s’entrecroisaient. Le premier récit a lieu en 1991, au début de la guerre en Ex-Yougoslavie, la seconde a lieu en 2001, alors que les plaies n’ont pas encore été pansées et la suivante en 2011 où un espoir peut enfin renaître malgré les divergences toujours présentes. Une grande idée a été d’éviter le film de guerre, la tragédie à grande ampleur et les habituels charniers pour aller au delà des combats. En effet, même sans la montrer comme on le fait trop souvent, elle est présente dans le futur de la première histoire, dans les blessures de la deuxième et les souvenirs de la troisième. L’autre a été de prendre un parti pris radical, proche de la science fiction, sans pour autant jamais y plonger, en partie à la Cloud Atlas ou Un jour sans fin mais en faisant au final une œuvre réaliste où l’amour est partout présent. Il faut que les deux jeunes protagonistes amoureux, d’origines différentes et donc sujets à des tensions constantes de la part des autres, parviennent à entrevoir un futur possible ensemble pour qu’enfin la vie puisse reprendre son cours… Entre chaque histoire, le cinéaste nous propose des paysages croates : maisons détruites, ruines d’écoles, routes à l’abandon, tunnels lugubres aux lumières qui feront penser au condensé d’une rave party comme pour montrer à travers la pierre et la lumière tout le mal que l’irrécupérable incompréhension et idiotie des gens cause autour d’eux. Mais ce qu’on apprécie encore plus dans ce film c’est l’incroyable maîtrise formelle dont fait preuve Matanic. Pas un plan en trop, des cadrages parfaits et pensés au millimètre, une gestion du temps, des silences et du rythme impeccable et surtout la même lumière étrange déjà présente dans La Virée qui, lui aussi, appelait le surnaturel. Cette lumière orangée et jaune donne l’impression d’un soleil perpétuellement en train de se coucher dans laquelle viennent s’immiscer des plans sous marins qui se répètent d’une histoire à l’autre comme le motif d’une nouvelle naissance. Aimer pour survivre.

Panique - Affiche 1946Panique de Julien Duvivier – 1h31 (Les Acacias)

Le bizarre et presque inquiétant Monsieur Hire est soupçonné d’un crime. La foule déchaînée traque l’homme qui n’a d’autre choix que de se réfugier sur le toit d’un immeuble.

On s’est fendu d’une critique à découvrir ici. Et on y court fissa. Dis-donc le stagiaire, maintenant que mon papier est terminé, j’ai deux trois bricoles à te dire. Viens on sort.  4,5/5SG

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