Blu-ray 4K Ultra HD - MacGyver

Blu-ray 4K : Notre matos actualisé ou le doux rêve du HDR

En juin 2016, nous vous faisions part de notre matos nouvellement acquis (téléviseur, lecteur, connectique, etc.) et des réglages effectués en vue de chroniquer les Blu-ray 4K Ultra HD, ce nouveau format qui venait tout juste de débarquer sur le marché trois mois plus tôt avec comme objectif de remplacer, à terme, le support Blu-ray. Début 2017, nous avons décidé d’upgrader quelque peu ledit matos. Loin de nous l’idée de casser à nouveau la tirelire mais simplement d’améliorer ce qui pouvait l’être. Résultat : un tout nouveau lecteur Blu-ray 4K et un téléviseur désormais réglé aux petits oignons en SDR et HDR… ou presque !

Lecteur Oppo UBD-203 EU

Si, au lancement du format, le nombre de lecteurs Blu-ray 4K UHD se comptait sur les doigts d’une seule main (voire même de deux doigts : le Panasonic DMP-UB900 et le Samsung UBD-K8500), l’offre en la matière s’étoffe lentement mais sûrement avec notamment la Xbox One S sortie en août dernier tandis que d’autres constructeurs suivent à leur tour le mouvement. Mais le modèle que nombre de home-cinéphiles attendaient avec impatience est sans conteste le tout nouveau lecteur Oppo, fabricant qui s’est taillé une belle réputation dans l’univers du home-cinéma au cours de ces dernières années. Sa nouvelle bête de course répond au matricule UDP-203 et est actuellement affichée à 849€ dans sa déclinaison européenne (identifiée sous la référence UBD-203 EU) ; un tarif qui grimpe à 999€ si vous choisissez le modèle multizones DVD et Blu-ray (pour rappel, les Blu-ray 4K UHD ne sont pas zonés). C’est pour ce dernier que nous avons opté en remplacement du Samsung précité. Un choix qui permet par la même occasion de faire d’une pierre plusieurs coups puisque, de par sa conception versatile, le Oppo UBD-203 EU remplace le lecteur DVD multizones, le lecteur Blu-ray Zone A et le lecteur Blu-ray Zone B.

Un gain de place qui s’accompagne également d’un bond qualitatif puisque, fidèle à sa réputation, Oppo n’a pas lésiné sur les composants embarqués à bord de son UDP-203 comme le stipule sa fiche produit. Après avoir parcouru l’ensemble des réglages disponibles, nous avons décidé de conserver ceux d’origine qui répondent parfaitement à tous les besoins et permettent de bénéficier d’une restitution de l’image et du son tout ce qu’il y a de plus remarquable sans altérer le moins du monde la qualité du rendu (colorimétrie, grain, etc.) ; sachant de surcroît que le constructeur effectue des mises à jour régulières du firmware afin de peaufiner tout cela. Comme précédemment, nous avons opté pour une séparation des flux audio et vidéo (le Oppo UBD-203 EU disposant à cet effet de deux sorties HDMI), faute d’ampli à même de faire transiter un flux vidéo 4K HDR (l’achat est prévu mais pas pour tout de suite).

Calibration du téléviseur 4K…

Pour l’heure, désormais équipé de cette nouvelle bête de course à même de fournir quantité d’informations bien utiles (cf. illustration ci-dessus) : débit audio et vidéo, codec vidéo (HEVC, AVC, etc.), encodage audio (Dolby Atmos, DTS-HD MA, etc.), vidéo SDR ou HDR, espace colorimétrique (Rec.2020, Rec.709, etc.), luminance min/max, etc. le second « upgrade » de ce début d’année 2017 a consisté à faire calibrer notre téléviseur 4K (modèle LG 55UH950V). Pour cette tâche de longue durée (comptez deux à trois heures) et de haute précision requérant un matériel de pointe (et forcément onéreux), nous avons fait appel aux services d’un professionnel certifié en la personne de Sylvain Bartoli, qui officie dans le milieu depuis de nombreuses années. Au programme : un réglage approfondi de tous les paramètres de l’image (le son étant géré par l’ampli) avec comme objectif une restitution la plus pointue possible (balance des blancs, piqué, etc.) aussi bien en mode SDR que HDR, permettant in extenso d’apprécier d’autant plus le bond qualitatif (ou non) entre un programme encodé en 1080p (SDR) et le même programme encodé en 2160p (HDR).

Outre les réglages SDR et HDR inhérents au visionnage de films et autres séries TV en Blu-ray et en Blu-ray 4K, nous avons également décliné lesdits réglages pour les jeux vidéo, notamment pour nos tests de titres compatibles HDR sur PlayStation 4 Pro (en attendant l’arrivée de la Scorpio de Microsoft en fin d’année), en boostant « légèrement » certains paramètres : luminosité, couleurs, contraste, etc. Des modes dédiés qui nous permettront là encore d’apprécier d’autant mieux le travail accompli par les créateurs de jeux vidéo.

Pour ceux que ce genre d’informations serait susceptible d’intéresser, voici le matériel utilisé au cours de cette séance de calibrage ainsi qu’un comparatif avant (graphiques de gauche) / après (graphiques de droite) :

LG 55UH950V - Calman

… ou le doux rêve du HDR

Malheureusement, certains réglages se sont avérés totalement inaccessibles en mode HDR sur notre téléviseur 4K, à commencer par la balance des blancs. Contacté à ce sujet, le support technique de LG nous a répondu :

Le [mode] « HDR Standard » ne permet pas de modifications poussées, seules quelques options sont disponibles. Le mode expert [i.e. « ISF Expert » en cas de visionnage d’un programme SDR] vous permet au contraire d’avoir plus d’options afin de calibrer l’image ou de la paramétrer comme bon vous semble.

Précisons que la réponse ci-dessus a été obtenue après trois mois d’une quantité proprement hallucinante de relances hebdomadaires et autres mails pour tenter d’expliquer la situation (nous vous ferons grâce de ce chemin de croix pour lequel nous disposons d’une copie de l’ensemble des retranscriptions). En définitive, il s’avère donc qu’outre un support technique des plus calamiteux, les constructeurs, et à fortiori dans le cas présent LG, nous vendent bien chèrement (2 000€ le téléviseur tout de même !) un rêve qui est encore loin d’être aussi merveilleux que ce que les publicités (mensongères) voudraient bien nous le faire croire. Que les home-cinéphiles les plus exigeants qui souhaiteraient faire l’acquisition d’un diffuseur 4K, indépendamment de la marque, se renseignent donc a minima avant leur achat afin de prendre connaissance de l’étendu des réglages possibles selon que l’image affichée soit SDR ou HDR. Dans l’absolu, en dehors des early adopters, nous ne serions que trop conseiller de patienter avant de faire l’acquisition d’un diffuseur 4K. Et ce pour plusieurs raisons : tarif élevé, contenu famélique mais aussi et surtout, comme pour toute technologie naissance, l’énorme marge de progression à venir. Pour preuve, le fameux HDR si souvent mis en avant à tire-larigot et qui, dans les faits, s’avère un peu plus compliqué que ce que les as du marketing voudraient bien nous le faire croire.

Pour la faire courte (et simple), sachez qu’il existe deux standards : le Rec. 2020 (également connu sous le nom de BT.2020) dévolu aux téléviseurs Ultra HD et le DCI-P3 destiné à la projection en salles. Dans les faits, si la plupart des téléviseurs UHD actuels sont bien compatibles avec ces deux standards (là encore, renseignez-vous), en revanche ce que les constructeurs (et leurs marketeux) se sont bien gardés de mettre en avant jusqu’à maintenant est le fait que ces mêmes téléviseurs couvrent rarement plus de 60% de l’espace colorimétrique du Rec. 2020 et 90% du DCI-P3. Et encore, pour les meilleurs d’entre eux (comprendre par là les plus onéreux). À titre de comparaison, Sylvain Bartoli nous a ainsi précisé que le meilleur téléviseur actuel qui couvre 97% du Rec. 2020 est un modèle Sony de 40 pouces dévolu aux professionnels (et donc introuvable dans le commerce) qui coûte la bagatelle de 30 000€ (non, il n’y a pas un zéro de trop) ! Autant dire qu’un téléviseur 4K de 55 ou 65 pouces couvrant 100% de ce fameux Rec. 2020 à un tarif « abordable » pour le grand public, ce n’est pas encore pour tout de suite. Ce n’est donc pas un hasard si les nouveaux modèles LG OLED dévoilés au cours du dernier CES annoncent une foultitude de compatibilité en matière de HDR : HDR10, LJG, Dolby Vision, Technicolor HDR (oui, ça fait beaucoup de choses !) mais aussi une couverture intégrale du DCI-P3 et de 78% de l’espace colorimétrique Rec. 2020. Tout ceci pour un tarif qui reste encore relativement élevé pour la plupart des consommateurs puisqu’il faut compter à l’heure actuelle environ 3 000€ pour le modèle d’entrée de gamme en 55 pouces (55B7) là où il faudra débourser quelques 8 000€ pour le haut de gamme (65W7).

Demain : Téléviseur OLED et ampli 4K

La technologie OLED semble toutefois être la voie à suivre pour tous les constructeurs puisque, outre LG, Sony (qui avait sorti un premier modèle il y a dix ans de cela avant d’abandonner le concept) et Panasonic (qui avait tout misé sur le plasma) ont eux aussi dévoilé leurs tous nouveaux modèles de téléviseur OLED Ultra HD au cours de ce même CES 2017. Couplé à un perfectionnement de la technologie, cette démocratisation du OLED devrait donc déboucher sur des modèles proposant une restitution de l’image toujours plus probante à un tarif plus abordable dans les mois / années à venir là où Samsung (l’autre géant coréen avec LG) mise sur la technologie dite Quantum Dot. En toute logique, c’est donc dans un de ces futurs modèles OLED que votre humble serviteur investira dans un avenir plus ou moins proche ainsi que le remplacement de son vieil ampli home-cinéma pour un modèle plus récent et là encore compatible avec les dernières normes vidéo (4K, HDR, etc.) et audio (Dolby Atmos, DTS:X, etc.). La suite au prochain épisode…

Une réflexion sur « Blu-ray 4K : Notre matos actualisé ou le doux rêve du HDR »

  1. Perso avec ma télé LG 65UH770V 4K + platine LG UP970 + home-cinema ONKYO HT-S7805 (dont ampli HT-R695), je m’en suis sorti pour 2600€ au total…et je profite pleinement des bluray 4K avec son ATMOS/DTS-X, HDR et DOLBYVISION. Un vrai plaisir des yeux et des oreilles.

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