Voyage au bout de l'enfer (1978) de Michael Cimino – Blu-ray 4K Ultra HD

Voyage au bout de l’enfer : La 4K du paradis ?

Pour la sortie en Blu-ray 4K Ultra HD de Voyage au bout de l’enfer, Studio Canal a, comme le veut l’expression consacrée, « déroulé le tapis rouge ». Pour l’occasion, Digital Ciné a décidé d’en faire de même. Ce n’est donc pas un mais trois articles circonstanciés que nous allons consacrer au joyau de Michael Cimino. Dans ce premier article, nous nous attarderons sur les qualités techniques pures en vue de répondre à cette question : que valent l’image et le son de cette nouvelle édition Blu-ray 4K Ultra HD ? Éléments de réponse.

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Voyage au bout de l'enfer - Édition 40e anniversaire - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Blu-ray bonus + CD bande originale + Livret + Script original

Éditeur :StudioCanal
Sortie le :18 septembre 2018  
Catégorie :Collector

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Voyage au bout de l'enfer en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

NB : Les captures de cet article sont issues des Blu-ray 1080p.

À écouter pendant la lecture

Qualité du master

Avant tout, précisons que l’image de cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Voyage au bout de l’enfer est proposée dans son format d’origine 2.40:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K. Mais à y regarder de plus près et notamment en comparant cette nouvelle édition au précédent Blu-ray paru en 2009 au sein de la StudioCanal Collection, certaines questions se posent. Concernant la propreté du nouveau master, si pas mal de petits défauts ont bel et bien disparu, quelques scories traînent toujours ici et là, notamment des petites taches blanches. Rien de bien dommageable en soi puisque ces défauts sont le plus souvent trop brefs pour être décelés. À l’exception de deux plans bien précis qui sautent déjà davantage aux yeux, a fortiori avec le surplus de précision de l’image conféré par la 4K mais qui, après étude minutieuse de la chose, ne sont pas à proprement parler des défauts de copie et participent tout au contraire à l’expérience « root » de Voyage au bout de l’enfer. À 1h 33min 10s, on aperçoit ainsi une auréole noire persistante en bas de l’image sur l’intégralité de ce plan d’un hélicoptère qui s’envole au loin. Il s’agit là d’une goutte d’eau ayant séchée sur l’objectif. Quoi de plus normal puisque la scène en question prend place juste au-dessus d’une rivière. À 2h 54min 57s, un trait blanc vertical est là encore bien visible à gauche de l’image pendant environ trois secondes. Il s’agit cette fois d’un reflet ou une luminosité fantôme générée par l’objectif lui-même. Ces deux « marques » (ou défauts, appelez-les comme vous voudrez) étaient déjà présents sur le master de 2009 et se retrouvent donc sur celui de 2018. Les puristes apprécieront donc à sa juste mesure le fait que la restauration effectuée n’ait pas gommé ces deux éléments bien précis qui ont donc été laissés en l’état.

En haut : Blu-ray – Édition 2009
En bas : Blu-ray – Édition 2018 (Master 4K)

Voyage au bout de l’enfer 2009 vs 2018

Et puisque nous venons de traiter des similitudes entre les masters de 2009 et de 2018, abordons à présent ce qui les différencie. Même si dans son ensemble le rendu vidéo présente un très beau grain argentique et une image bien mieux définie, plus précise, le recours au DNR nous est également apparu un peu plus prononcé sur le rendu de 2018. Rien d’outrancier mais certaines portions de l’image nous ont néanmoins semblé plus floues, moins nettes que sur le rendu de 2009. Comme par exemple cette banderole « Serving God and country proudly » qui apparaît à plusieurs reprises à l’arrière-plan au cours de la séquence du mariage. Nous avons également constaté par endroits des changements assez flagrants en termes de cadrage comme par exemple ce convoi funéraire à la toute fin du film (2h 52min 26s) où un cinquième véhicule apparaît désormais à gauche de l’image, véhicule absent du cadre en 2009. Mais la différence la plus flagrante est sans conteste à mettre au crédit de la luminosité globale de ce master, très nettement revue à la baisse. Autant dire que toute la partie vietnamienne du film, dans des teintes déjà très sombres à la base, nécessitera un diffuseur à même de restituer des séquences en si basse luminosité. Aucun problème nous concernant grâce à notre téléviseur LG OLED 55C7V calibré par un professionnel qui permet de restituer des noirs bien denses et très rarement bouchés. Mais même avec du bon matos, nous ne saurions que trop vous conseiller de (re)découvrir cette nouvelle édition de Voyage au bout de l’enfer dans une pièce la moins éclairée qui soit, voire même, si possible, dans le noir le plus total afin de profiter de tous les bienfaits que cette nouvelle image Ultra HD a à nous offrir.

Couleurs et définition

Car dans son ensemble, le rendu est tout de même de grande qualité. Une grosse partie du mérite en revient à cet encodage Dolby Vision qui laisse apparaître des couleurs somptueusement renforcées mais sans pour autant dénaturer la photographie 70s que l’on doit à Vilmos Zsigmond, illustre chef op du Nouvel Hollywood qui travaillera à nouveau avec Michael Cimino sur La Porte du Paradis (1980). Et ce ne sont pas les opportunités qui manqueront pour en profiter. La très longue scène du mariage qui occupe une bonne partie de la première heure propose ainsi moult occasions de s’en délecter depuis les noirs profonds des smokings jusqu’aux blancs immaculés de la robe de la mariée, des demoiselles d’honneur ou encore des chemises. Plus furtifs mais tout aussi plaisants sont ce plan de trois femmes portant des robes verte, rouge et violette à 31min 40s et celui du bleu nocturne du ciel à la fin de la fiesta à la 50ème minute. Au sein des suppléments, Zsigmond évoque par ailleurs la volonté de faire une photographie « noir et blanc en couleurs », s’attachant ainsi à désaturer les couleurs au maximum. Si cette approche est bien entendu prégnante dans la partie vietnamienne de Voyage au bout de l’enfer, elle concerne également la première heure. Seuls quelques plans bien précis sont là pour accentuer ce sentiment, comme par exemple les vitraux dans l’église.

Outre les bienfaits de l’encodage HDR Dolby Vision qui s’est donc attaché à respecter les intentions photographiques originelles, le bond en termes de définition et de précision de l’image est lui aussi plus qu’appréciable par rapport à 2009. D’autant plus lors des plans larges avec une profondeur de champ vraiment appréciable. Deux exemples parmi tant d’autres : cette scène à la 60ème minute où la bande d’amis se prépare pour partir à la chasse avec les montagnes enneigées à l’arrière-plan et celle à 1h 55min où De Niro observe à bonne distance ses amis quittant la petite fête préparée en l’honneur de son retour au pays avec cette bannière étoilée flottant au vent tout de bleu, blanc, rouge au-dessus de la banderole « Welcome Home Michael ».

Quelques zones de flou

Il traine bien ici ou là quelques plans moins nets que les autres mais ceux-ci restent très brefs et étaient déjà présents sur le Blu-ray de 2009 : De Niro reprenant connaissance en pleine guerre du Vietnam (70min 15s), des G.I. descendant d’un hélicoptère (71min 20s) ou encore une série de plans d’un Saigon à feu et à sang (2h 37min). Un rendu qui là encore respecte les intentions originelles de Michael Cimino et de son directeur de la photo qui ont tourné ces plans en 16mm en vue d’obtenir un rendu craspec et bien granuleux. Dans le même ordre d’idée, on remarquera également un bruit vidéo très prononcé par endroits, comme ce plan à l’extérieur d’une maison à 8min 40s là encore identiques à l’image de 2009. En dépit de ces quelques passages qui en surprendront peut-être quelques-uns lorsqu’ils (re)découvriront le film sur le support, il faut reconnaître que l’image de ce Blu-ray 4K Ultra HD offre le rendu le plus probant et abouti qui soit à l’heure actuelle et in extenso la plus belle des manières de (re)découvrir Voyage au bout de l’enfer. Reste toutefois ces quelques interrogations énumérées un peu plus haut concernant les changements observés : recours plus prononcé au DNR, différence de luminosité ou encore de cadrage à certains endroits. D’où l’inévitable question : qui a supervisé et surtout approuvé ce nouveau master 4K ?

Et le son dans tout ça ?

Si l’image a significativement progressé entre 2009 et 2018, les pistes sons n’ont quant à elles pas bougé d’un iota. Ou si peu. Sur l’édition 2009, la VF était proposée en DTS-HD Master Audio 2.0. Sur l’édition 2018, la piste française est désormais en DTS 2.0. Dans les deux cas, il sera préférable de laisser de côté ces pistes monophoniques tant le rendu se révèle étouffé, voire nasillard (cf. les musiques lors du mariage). Côté anglais, deux options sont proposées : une piste DTS-HD Master Audio 5.1 et l’autre en DTS-HD Master Audio 2.0 Stéréo. En sélectionnant la première, le message suivant s’affiche alors :

L’audio 6 pistes est issu du magnétique original 70mm en 6 pistes stéréo ayant servi pour la fabrication des copies pour les projections en 70mm Dolby Stéréo. En raison des avancées technologiques, nous ne pouvons pas reproduire à l’identique le son d’origine, cependant tous les efforts ont été faits pour s’en approcher.

À l’écoute, cette piste six canaux laisse entendre une magnifique ouverture musicale mais des voix qui nous ont semblé par endroits très légèrement en retrait par rapport à la piste stéréophonique 2.0 même si dans les deux cas les dialogues demeurent d’une limpidité parfaite. La piste 5.1 l’emporte également à partir de la deuxième heure de film, en plein bourbier vietnamien avec, tout comme pour la musique, une ouverture plus prégnante mais sans pour autant verser dans les effets sonores appuyés à outrance. La bande son de Voyage au bout de l’enfer n’a clairement pas vocation à nous en mettre plein les oreilles façon Chevauchée des Walkyries à la Apocalypse Now (1979). Que votre choix se porte sur la VO 5.1 ou 2.0, l’écoute sera donc d’une grande qualité acoustique et file toujours autant la chair de poule à chaque fois que retenti ce Cavatina, thème mythique signé Stanley Myers et immortalisé à la guitare par un certain John Williams, de son nom complet John Christopher Williams, à ne pas confondre avec le maestro John Towner Williams. À noter une jolie petite boulette dans les sous-titres français à 39min 48s : « J’aimerais denser avec elle ». Une faute d’orthographe absente de l’édition Blu-ray de 2009. Signalons également que les chapitres au nombre de dix-neuf sur cette dernière ne sont plus que douze désormais. Un chiffre un peu « léger » pour un film de trois heures.

Notre deuxième article décortiquera en détails les bonus de cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Voyage au bout de l’enfer ainsi que l’image stricto sensu du Blu-ray issu là aussi du nouveau master (rare pour être souligné). Enfin, notre troisième et dernier article reviendra sur ce joyau du Septième Art qu’est le film de Michael Cimino.

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080 (Édition 2009)

 

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080 (Édition 2018 – Master 4K)

Voyage au bout de l’enfer (1978) – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : Dans une petite ville industrielle de Pennsylvanie, cinq ouvriers de l’équipe de nuit se retrouvent dans un bar, après leur travail. Ils s’apprêtent à fêter le mariage de l’un d’entre eux et le départ de trois autres appelés au Vietnam. Quand ils reviendront, leur esprit restera marqué à jamais par les horreurs qu’ils y ont subies.

Disque 1 : Le film en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 2.40:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 & 2.0 Stéréo, Français DTS 2.0 Mono
  • Sous-titres : Français, Anglais pour sourds et malentendants
  • Durée : 3h 03min 46s

Bonus :

  • Aucun

Disque 2 : Le film en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 2.40:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1 & 2.0 Stéréo, Français DTS 2.0 Mono
  • Sous-titres : Français, Anglais pour sourds et malentendants
  • Durée : 3h 03min 46s

Bonus (VOSTF) :

  • Commentaire audio de Michael Cimino
  • Commentaire audio du directeur de la photographie Vilmos Zsigmond et du journaliste Bob Fisher

Disque 3 : Le Blu-ray de bonus (HD et VOSTF)

  • Interview du critique de cinéma David Thomson (24min 03s)
  • Interview de Michael Cimino dans le South Bank Show (1979 – 17min 40s)
  • Realising The Deer Hunter : Entretien avec Michael Cimino (2003 – 23min 33s – SD)
  • Shooting The Deer Hunter : Entretien avec Vilmos Zsigmond, directeur photo (2003 – 15min 31s – SD)
  • Playing The Deer Hunter : Entretien avec John Savage (2003 – 15min 39s – SD)
  • Six scènes coupées et étendues (16min 57s)

Disque 4 : Le CD de la bande originale du film

  • Livret de 64 pages : la genèse du film par l’écrivain Jay Glennie et le critique de cinéma David Jenkins
  • Le script original du film : The Man who came to play

Voyage au bout de l'enfer (1978) de Michael Cimino – Packshot Blu-ray 4K Ultra HD (Ouvert)

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.
  • Voyage au bout de l’enfer (1978) de Michael Cimino – Édition Steelbook – Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Blu-ray Bonus
Éditeur : StudioCanal
Sortie le : 07 juillet 2021  
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  • Voyage au bout de l'enfer (1978) de Michael Cimino - Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Blu-ray 4K Ultra HD
Éditeur : StudioCanal
Sortie le : 01 mars 2023  
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  • Packshot absent
Éditeur : StudioCanal
Sortie le : 20 août 2018  
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  • Packshot absent
Éditeur : Shout! Factory
Sortie le : 26 mai 2020  
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3 réflexions sur « Voyage au bout de l’enfer : La 4K du paradis ? »

  1. Bonjour. Quand vous dites que votre tv lg oled est calibrée par un professionnel, auriez-vous les réglages à partager svp?

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