Les 3 jours du condor (1975) de Sydney Pollack - Blu-ray 4K Ultra HD

Les 3 jours du condor : 4K sur écoute

Sur la vingtaine de long-métrages réalisés par Sydney Pollack au cours de sa carrière, c’est donc Les 3 jours du condor qui a l’insigne honneur d’ouvrir le bal des parutions en Blu-ray 4K Ultra HD pour une édition globalement convaincante mais pas exempte de quelques petites frustrations.

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Les 3 jours du condor - Édition Limitée SteelBook - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :StudioCanal
Sortie le :18 novembre 2020  
Catégorie :Steelbook

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Les 3 jours du condor en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.

En 1974 éclate le fameux scandale du Watergate. Une date à jamais gravée dans les annales de l’Histoire américaine qui ébranla tout l’Establishment de l’Oncle Sam. C’est dans ce contexte que sort un an plus tard un film devenu le marqueur de cette défiance parfois limite paranoïaque vis-à-vis des instances gouvernementales : Les 3 jours du condor. Un long-métrage qui, comme tant d’autres avant lui, doit son intemporalité à son approche résolument axée sur ses personnages et non ses gadgets (de « simples » écoutes téléphoniques) ou ses scènes d’action (deux dans tout le métrage), le tout baigné dans un climat de paranoïa permanente (à qui faire confiance ?) particulièrement anxiogène.

Le Condor du titre, c’est Robert Redford, brillant analyste mais désemparé face à la situation, qui retrouve ici pour la quatrième fois le réalisateur Sydney Pollack après Propriété interdite (1966), Jeremiah Johnson (1972) et Nos plus belles années (1973). À ses côtés, on trouve Faye Dunaway, new-yorkaise lambda embarquée malgré elle dans cette affaire d’État, qui enchaînait alors les rôles emblématiques : Bonnie et Clyde (1967), L’Affaire Thomas Crown (1968) ou encoore Chinatown (1974). Lancé à leurs trousses, on trouve Max von Sydow, acteur suédois que l’on ne présente plus disparu il y a tout juste un an de cela, dans le rôle du tueur à gages d’une efficacité redoutable (la scène de l’ascenseur face à Redford est à vous glacer les sangs) qui porte un regard d’une incroyable lucidité sur le milieu au sein duquel il opère. À ce titre, la discussion finale avec ce même Redford démontre bien, si besoin était, combien les individus ne sont ni plus ni moins que de simples pions sur ce gigantesque échiquier des intérêts politico-économiques qui se trament en coulisses. Et si l’ultime séquence tend à démontrer qu’une solution existait encore, à l’époque, du côté du Quatrième pouvoir, afin de dévoiler au grand jour de telles exactions, l’avenir a depuis démontré que ces mêmes médias sont bien souvent eux-mêmes sous la coupe de dirigeants aux intérêts similaires.

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition Paramount 2009
  • Blu-ray – Édition StudioCanal 2009
  • Blu-ray – Édition StudioCanal 2020 (Master 4K)
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition StudioCanal 2020 (Master 4K)

En 2020, Les 3 jours du condor fêtait son 35ème anniversaire. Et bien qu’il ne soit pas fait mention d’une telle célébration sur la jaquette de l’édition Blu-ray 4K Ultra HD, cette première incursion dans le monde de l’Ultra Haute Définition n’en fut pas moins l’occasion pour le long-métrage de Sydney Pollack d’une « version restaurée 4K » annoncée par le communiqué de presse. Une mention pour le moins sibylline qui peut vouloir tout et rien dire à la fois et pour laquelle nous avons demandé quelques éclaircissements à l’éditeur StudioCanal qui nous a apporté pour le coup les très nombreuses précisions suivantes :

La restauration du film Les trois jours du condor a été menée par le laboratoire Hiventy à Joinville-le-Pont, dans un workflow 4K HDR et SDR. Nous sommes partis du négatif original 35mm stocké aux États-Unis. Le scan a eu lieu chez Technicolor L.A. et a été fait en tiff 16 bits. La restauration image a été effectuée sur station Diamant. Nous nous sommes attachés à retirer tous les défauts liés à l’usure du temps, notamment des plans poussiéreux et de fines rayures sur certaines séquences. Nous avons été confrontés à quelques plans « contretypés » dans le négatif surement insérés suite à des casses dans l’élément. Ces derniers avaient pris une teinte rouge qui a été traitée par un travail additionnel entre l’étalonnage et la restauration numérique pour l’incorporer au mieux dans le corps du film.
L’étalonnage 4K a été effectué sur Resolve en DCI P3 avec projecteur Christie 4K. Afin d’être le plus fidèle à la photographie d’origine du film, nous avons travaillé avec une copie 35mm de référence, projetée en parallèle à l’image numérique. Puis un étalonnage en HDR a été fait sur moniteur Sony BVMX 300, avec sortie Dolby Vision. In fine, nous avons fabriqué un DCP 4K SDR du film, ainsi que des fichiers prores UHD HDR et SDR à 24fps. Toutes les datas (scan brut, images restaurées) ont été conservées sur support LTO7. 

Crédits :
Directeur commercial : Benjamin Alimi
Chef de projet : Audrey Birrien
Responsable restauration : Jérémie Oukrat
Étalonnage : Jérôme Bigueur

Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un scan 4K du négatif original. Et puisque nous avions les deux précédentes éditions Blu-ray sous le coude, la Paramount et la Studio Canal, toutes deux sorties en 2009 respectivement aux États-Unis et en France, nous avons procédé à un petit comparatif en bonne et due forme des trois éditions.

Premier constat : l’image de 2020 présente une légère différence de cadrage. Attention, nous ne parlons pas ici d’un recadrage mais bel et bien d’une différence de cadrage avec une image désormais légèrement décalée sur la gauche. Rien de bien dommageable en soi puisqu’il n’y a pas à proprement parler de « perte » d’image.

Deuxième constat : le gommage des défauts évoqué ci-dessus par l’éditeur porte effectivement ses fruits puisque de nombreuses petites scories visibles sur les précédentes éditions ne sont désormais plus que de l’histoire ancienne et le master de 2020 est de ce point de vue d’une propreté remarquable.

Troisième constat : la granulosité de l’image argentique (tournage 35mm oblige est-il besoin de le rappeler à notre époque où le mot pelloche est désormais révolu) est parfaitement préservée comme le démontre ce générique d’ouverture, granuleux à souhait, tout comme le reste du film.

Vient ensuite la précision du rendu, aussi appréciable lors des gros plans (cf. ce plan sur le visage de Max Von Sydow en train de peindre ses miniatures à 84min 25s) qu’en termes de profondeur de champ lors des plans larges (cf. cette scène de dialogue en extérieur entre Higgins et Condor à 85min).

Enfin, le rendu des couleurs, encodées en HDR Dolby Vision est lui aussi globalement très réussi, sans chercher à nous en mettre plein les yeux. Les exemples sont légions pour le démontrer : le jaune si caractéristique des taxis new-yorkais alors que Condor ressort des locaux (20min), cette réunion de toutes les grosses huiles de l’Agence dans une salle aux murs orangés (38min), le rouge du pullover de Faye Dunaway après leur nuit torride (72min). La séquence qui précède (65min) où les corps et les visages de Redford et Dunaway se rapprochent lentement alors que l’intensité lumineuse diminue peu à peu démontre que lors des différentes scènes nocturnes ou en basse luminosité, le rendu conserve une parfaite lisibilité grâce à une magnifique gestion des contrastes.

Reste alors le dernier sujet : celui de la teinte générale tirant vers le jaune. Une tendance en retrait par rapport à l’édition StudioCanal de 2009 mais qui reste néanmoins visible, notamment en comparaison de l’édition Paramount de la même année. Un point sur lequel l’éditeur nous a donc précisé avoir « travaillé avec une copie 35mm de référence, projetée en parallèle à l’image numérique » afin « d’être le plus fidèle à la photographie d’origine du film ». Une photographie pour rappel confiée à un certain Owen Roizman qui venait auparavant de signer celle de French Connection (1972) et de L’Exorciste (1973), excusez du peu. Et si le bonhomme n’exerce plus depuis 1995, il serait sans doute le seul à pouvoir valider ou non ce nouveau master et la colorimétrie qui va avec. Quant à ceux qui se poserait la question de l’édition Master of Cinema parue en 2017, sachez que celle-ci reprend stricto sensu le même master que l’édition Paramount de 2009.

Si l’image a pas mal évolué entre les éditions 2009 et 2020, la partie sonore quant à elle est peu ou prou demeurée inchangée. On trouve donc une piste anglaise en DTS-HD Master Audio 5.1 ainsi que des pistes anglaise et française en PCM 2.0 stéréo. Si les puristes se jetteront à n’en pas douter sur ces dernières (la piste VF nous est apparue un peu plus criarde que son homologue VO), la version anglaise 5.1 présente tout de même un certain nombre d’avantages sans pour autant verser dans l’avalanche d’effets multicanaux à même de défigurer totalement l’expérience acoustique. Les différentes musiques jazzy du film composées par Dave Grusin, autre collaborateur récurrent de Sydney Pollack, à commencer par celle du générique d’ouverture, bénéficient ainsi d’une belle amplitude et de basses bien rondes tout comme cette chanson, I’ve got you where I want you, de Jim Gilstrap qui claque joliment lorsque Condor s’introduit chez Atwood (101min). Plusieurs autres passages du film profitent également des bienfaits de l’ouverture multicanale comme cette pluie que l’on entend jusque dans les Surrounds lorsqu’arrive le camion de livraison (6min 45s) ou ce petit coup de tonnerre qui se déplace dans les différentes enceintes (10min 52s).

Côté bonus enfin, c’est un peu la douche froide. L’on retrouve bien le commentaire audio de Sydney Pollack. À noter toutefois une curiosité : lorsqu’on active ce bonus, le visionnage du film recommence depuis le début mais en HDR10 et non plus en Dolby Vision et il est impossible de basculer du commentaire audio aux autres pistes sonores à la volée. Un nouveau doc en compagnie de Jean-Baptiste Thoret et Rafik Djoumi baptisé Le cinéma paranoïaque des années 70 permet quant à lui de contextualiser cette décennie au sein de laquelle s’inscrit Les 3 jours du condor. En revanche, les trois autres suppléments de l’édition StudioCanal 2009 sont totalement passés à l’as :

  • CIA : Guerres secrètes (1947 – 1977) (53min 04s) : un documentaire d’Arte datant de 2003
  • Portrait de Sydney Pollack (59min 05s) : un documentaire datant de 2004
  • À propos du condor (24min 56s)

Décision éditoriale ou bien fin de droits ? Toujours est-il que ces trois absences de taille sont plus que dommageable. À noter que l’édition Master of Cinéma propose quant à elle le reportage The Directors Sydney Pollack tandis que l’édition Paramount est à fuir sur le plan interactif puisqu’elle ne propose qu’une simple bande-annonce.

Au final, Les 3 jours du condor bénéficie d’une édition Blu-ray 4K Ultra HD fort recommandable à défaut d’être irréprochable. En espérant que les autres films du cinéaste disparu en 2008 suivront prochainement… qui a dit Tootsie qui vient par ailleurs de bénéficier d’une nouvelle restauration 4K si l’on en croit Carlotta qui l’a proposé au sein d’un coffret Ultra Collector Blu-ray et Out of Africa ?

Les plus

  • Un film emblématique du cinéma d’espionnage / parano des années 70.
  • Une restauration 4K globalement très convaincante.
  • Le Blu-ray 1080p propose lui aussi le nouveau master 4K. C’est assez rare pour être signalé.
  • Un boîtier Steelbook, c’est toujours plus classe.

Les moins

  • Une colorimétrie qui tire toujours un peu trop vers le jaune.
  • De nombreux bonus se sont fait la malle depuis l’édition Blu-ray de 2009.
Les 3 jours du condor – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : Joseph Turner travaille dans une cellule clandestine de la CIA, à New York. Son emploi consiste à rechercher, au sein des écrits publiés dans le monde entier, aussi bien de nouvelles idées que d’éventuels complots, sens cachés et codes secrets. Un jour, alors qu’il est parti en pause déjeuner, tous ses collaborateurs sont froidement abattus. Après avoir dé- couvert le massacre, Turner, dont le nom de code est « Condor », contacte sa section dans l’espoir d’être rapidement mis en sécurité. Mais il ne tarde pas à comprendre qu’il ne peut pas se fier à tous les membres de l’organisation. Paniqué, il kidnappe une inconnue nommée Kathy Hall, et se réfugie chez elle en attendant d’y voir un peu plus clair. À l’aide de sa perspicacité et des connaissances accumulées à travers ses lectures, Turner va tenter de comprendre et de survivre par la même occasion…

Disque 1 : Les 3 jours du condor en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Anglais & Français PCM 2.0 Stéréo
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 57min 27s

Bonus (VOSTF) :

  • Commentaire audio de Sydney Pollack

Disque 2 : Les 3 jours du condor en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 2.39:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Anglais & Français PCM 2.0 Stéréo
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 57min 27s

Bonus (HD et VOSTF) :

  • Commentaire audio de Sydney Pollack
  • Le cinéma paranoïaque des années 70 (18min 58s)

Captures Blu-ray – Édition Paramount 2009
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Captures Blu-ray – Édition StudioCanal 2009
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Captures Blu-ray – Édition StudioCanal 2020 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Captures Blu-ray 4K Ultra HD –Édition StudioCanal 2020 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 3840×2160

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.
  • Les 3 jours du condor (1975) de Sydney Pollack - Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Blu-ray 4K Ultra HD
Éditeur : StudioCanal
Sortie le : 01 mars 2023  
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  • Packshot absent
Éditeur : StudioCanal
Sortie le : 19 novembre 2020  
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2 réflexions sur « Les 3 jours du condor : 4K sur écoute »

  1. Sur vos captures, on voit bien à la colorimétrie que le nouveau blu-ray est issu du même master que le disque 4k mais alors que l’UHD est censé avoir comme avantage une dynamique plus importante en HDR, les captures 4k semblent toutes avoir un contraste en retrait, c’est sombre et davantage bouché que le blu-ray 1080. Très étonnant ! Une explication ?

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