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Le Grand chantage en Blu-ray chez WildSide

On l’avoue bien volontiers, avant que Criterion aux États-Unis ne se décide à sortir Le Grand chantage  (Sweet Smell of Sucess) en Blu-ray en février 2011, voici un film dont nous ne soupçonnions même pas l’existence. On avait même du mal à penser que le réalisateur de Whisky galore, de L’Homme au complet blanc ou encore de Tueurs de dames, soit la fine fleur de la comédie so british d’après guerre, puisse être celui qui était derrière ce thriller noir yankee avec en tête de gondole Tony Curtis et Burt Lancaster. Un changement de continent et de braquet dont cette sublime édition explore le cheminement, mais pas que puisque l’on y retrouve bien entendu le film issu d’une belle restauration et beaucoup d’autres joyeusetés en forme de feu d’artifice éditorial.

Le Grand chantage

Le Grand chantage explore un bestiaire peu montré jusqu’alors au cinéma. Celui qui régissait les relations entre les attachés de presse et les chroniqueurs installés au cœur du Broadway des années 50. De ceux qui faisaient la pluie et le beau temps avec leur dizaine de millions de lecteurs. En son centre on trouve Sidney Falco, un « publicist » prêt à tout pour gravir les échelons de la notoriété et du pouvoir afin de se constituer un carnet de clients prestigieux. Pour se faire, il colle sans cesse aux basques de J.J. Hunsecker, le chroniqueur le plus influent et redouté de New York. Mais quand Hunsecker décide de l’engager pour briser l’idylle naissante entre sa sœur et un musicien de jazz, une machine infernale va se mettre en place et très vite broyer tout sur son passage.

Le Grand chantage - Affiche

A priori sur le papier voilà une histoire dont on se dit qu’elle a dû prendre un peu de plomb dans l’aile avec le temps. Il faut dire que nous sommes dans les années 50 et que depuis de l’eau a coulé sous les ponts. Le binôme attaché de presse / journaliste ne suscite plus du tout le même intérêt et encore moins un tel rapport de force sinon pour l’attaché de presse au vu de la déliquescence actuelle du journalisme. Mais en fait non car si Le Grand chantage demeure ce formidable pamphlet à même de mettre à nu toutes les bassesses dont peut se rendre coupable l’être humain, il le doit à son formidable duo d’acteurs ainsi qu’à son rendu totalement naturaliste qui use des décors in situ de New-York comme jamais auparavant.

Tony Curtis en attaché de presse véreux et Burt Lancaster en chroniqueur totalement imbu de sa personne, cela donne un bon départ qui va culminer très vite en des joutes oratoires et psychologiques dantesques. Il faut d’ailleurs s’accrocher quelque peu aux branches pour saisir du premier coup les ramifications de tels dialogues ou ces jeux de regards derrière les lunettes triple épaisseur fièrement portées par un Lancaster méconnaissable dans sa prestation toute en retenue telle une bête en cage sur le point de vous sauter à la gorge. La seule chose qui pourrait lui faire de l’ombre est ce New-York filmé quasi exclusivement de nuit un peu en contre-plongée histoire de magnifier une ville portée par la verticalité de ses gratte-ciels. Il faut ici mentionner le scénariste (et dramaturge) Clifford Odets qui reprendra le scénario originel d’Ernest Lehman (le film adapte sa nouvelle) et le célèbre directeur de la photo James Wong Howe à qui l’on doit ces magnifiques plans de nuit d’un Broadway grouillant de vie qui donne quelque part une nouvelle définition plastique au film noir.

Le Grand chantage - Affiche US

Pour autant, Le Grand chantage n’est pas un film noir au sens strict du terme. On y trouve bien l’arc narratif forcément tragique mais point de gangsters par exemple ici, même si les procédés de chacun peuvent y faire penser. Jusqu’à cet inspecteur de police à la solde du chroniqueur exécuteur des basses œuvres mais aussi pourvoyeur de ragots qui sentent bon le caniveau. Non, le film d’Alexander Mackendrick fait plus la part belle à un drame psychologique où il est question d’inceste d’un côté ou de pratiques proches du maquereau de l’autre. On comprend que le film ne rencontra pas son public à sa sortie et ce malgré ses deux stars. Mais pour Curtis, il s’agit là sans aucun doute de l’un de ses meilleurs rôles, de celui qui l’imposa dans la sphère des acteurs à la palette infinie. Et pour Lancaster du meilleur film qu’il produisit au sein de la société renommée Hecht-Hill-Lancaster qui sortait tout juste du succès critique et public de Marty (Oscar du meilleur film édité lui aussi par WildSide).

Marty - Scéno Blu-ray

C’est d’ailleurs l’une des grandes réussites de cette édition. Arriver à passionner le cinéphile sur l’histoire de cette production en apparence mineure pour en faire un jalon essentiel de l’histoire du cinéma américain. Ou en tout cas de le repositionner ainsi alors qu’il y a encore une vingtaine d’année, il n’apparaissait sur aucun radar de la cinéphilie française. On le disait plus haut, Le Grand chantage n’est pas un film noir à proprement parler mais il aurait pu figurer sans problème dans le livre de Brion consacré au genre publié en 1991. Il n’est même pas cité. Et pour ce faire, le livre signé Philippe Garnier qui accompagne ce beau coffret volumineux est un modèle du genre tout en rétablissant certaines évidences.

Rien ne nous est épargné sur les coulisses d’une production et d’un tournage forcément chaotique (sinon ce ne serait pas drôle). Garnier n’a pas son pareil pour dégotter des infos inédites mais aussi ici ultra croustillantes comme s’il voulait s’adapter au sujet même du film. La fin de son intro donne ainsi le ton : « Tous, à l’exception des deux vedettes, semblent être sortis de l’expérience considérablement secoués. Mackendrick, de façon particulièrement injurieuse, sera renvoyé d’une autre production Hecht-Hill-Lancaster seulement quelques jours après le début du tournage du film qu’il avait préparé pour la compagnie, l’adaptation de The Devil’s Disciple, la pièce de George Bernard Shaw. L’actrice Susan Harrison tentera de se suicider par deux fois. Et Lehman souffrira tellement aux mains de ses terribles co-producteurs qu’il passera toute la durée du tournage new-yorkais de Sweet Smell of Success à… Tahiti, sur ordre de son médecin. »

Le Grand chantageWalter Winchell

Ce qui lui permet de s’attarder d’abord sur Ernest Lehman (scénariste de La Mort aux trousses, West Side Story… entre autres films emblématiques de la période) qui pour écrire sa nouvelle parue dans Cosmopolitan (il était ce que l’on appelle « magazine writer » avant de devenir scénariste) s’était inspiré d’un chroniqueur redouté du nom de Walter Winchell à la biographie peu reluisante et au retournement de vestes plutôt éloquents. Et Garnier d’appuyer ici où cela fait mal en précisant que si cette nouvelle et d’autres qui furent publiées à l’époque firent l’effet d’une bombe à Broadway, elles n’intéressèrent pas tout de suite Hollywood pourtant toujours prompte à acquérir les « bonnes » histoires : « Non seulement les studios risquaient l’ire de Walter Winchell, chroniqueur reconnu par tous comme étant le modèle de Hunsecker, mais de tous temps ils se sont aussi méfiés des histoires juives, sauf débitées par des comiques (et encore). Or, le milieu des agents, attachés de presse, chroniqueurs – bref, celui du show business – était identifié comme spécifiquement juif par le reste du pays. » Voilà qui met les choses au point recta.

Le Grand chantageBurt Lancaster, James Hill et Harold Hecht à New York en 1956

La plume acerbe de Garnier s’enrichit sans cesse de déclarations bien choisies ou d’anecdotes exhumées d’archives dont lui seul ou presque a le secret. Le chapitre suivant est ainsi consacré à la société Hecht-Hill-Lancaster. Une partie passionnante qui donne la possibilité au journaliste et historien du cinéma de disséquer les rapports plutôt conflictuels entre ces trois acteurs devenus majeurs au sein d’un système hollywoodien dont le modèle est encore celui des grands Studios et son système de contrats exclusifs avec leurs stars. Hecht-Hill-Lancaster annonce quelque part ce que sera le paysage cinématographique américain dès les années 60. Mais là où on se régale c’est quand il raconte un quotidien qu’il qualifie de nouveau riche surtout après le succès phénoménal rencontré par Marty. « Lorsque Lehman céda finalement les droits de son court roman et intégra les locaux de Hecht-Hill-Lancaster pour écrire le scénario de Sweet Smell of Success, les associés venaient de changer de bureaux et d’emménager dans un luxueux immeuble sur Canon Drive à Beverly Hills, anciennement le siège de l’agence William Morris. Moquettes blanches épaisses, barbier privé à demeure, secrétaires par bataillons, rien n’était trop beau ni trop cher pour ces flambeurs. Les robinets des salles de bain étaient en plaqué or, des Utrillo et des Corot décoraient les couloirs. (…) Dans l’immeuble de Canon Drive la testostérone gouttait du plafond, et c’est cette atmosphère chargée que Lehman découvrit à son arrivée. Atmosphère qui lui a toujours semblé délétère, comme le lui a vite appris son introduction à Burt Lancaster dans les bureaux de la compagnie. Dans le numéro de mars 2010 de Vanity Fair, il raconte :  On était réunis, Hecht, Hill et moi. Burt était en retard. Soudain il ouvre la porte, et avec un grand sourire il annonce à la ronde : ″elle a tout avalé″. Lehman se demandait dans quelle pétaudière il s’était fourré. » Ambiance.

Puis Garnier de s’intéresser au binôme Mackendrick / Clifford Odets dont on a déjà précisé plus haut qu’il remania de fond en comble le scénario de Lehman à la demande express du réal. Ce qui occasionna un tournage sur le fil du rasoir avec un Odets produisant au jour le jour les nouvelles scènes. Les trois producteurs Hecht-Hill-Lancaster ne pouvant se permettre de retarder les dates de prise de vue. Pour la petite histoire, Clifford Odets travaillait sur un autre projet au sein de la société. Il était devenu une sorte de paria à Hollywood et à Brodway pour avoir donné des noms au sein des différentes commissions sénatoriales de la HUAC. Mais Mackendrick connaissait Odets qui fut dans les années 30 un dramaturge engagé et le débaucha donc direct pour réviser le scénario de Lehman. Et Garnier par la suite de donner moult précisions sur le travail d’Odets ce qui est somme toute assez rare au sein de bonus car cela permet juste de lire ce qui est ni plus ni moins qu’un fascinant processus de création.

Le Grand chantageJames Wong Howe

Il était bien entendu impossible ensuite de ne pas s’attarder sur le formidable travail du célèbre chef op James Wong Howe ainsi que sur le tournage à New-York même. Une gageure qui ne sera réitérée que bien plus tard par Scorsese avec Mean Streets puis Taxi Driver. Et Garnier de préciser : « Lancaster avait engagé Howe parce qu’il aimait le travail qu’il avait fait sur Come Back, Little Sheba et The Rose Tattoo, sur lesquels il avait officieusement exercé la fonction de producteur. Sur l’insistance de Mackendrick, et au grand dam de leur employeur, Howe avait fait porter à Lancaster des lunettes avec de grosses montures noires, pour que celles-ci fassent des ombres et donnent à son faciès l’aspect sinistre d’un crâne. Une petite lampe placée très haut au-dessus de lui créait cet effet. L’impression générale était un retour aux années 40 et à l’esthétique du film noir – beaucoup de machines à fumée pour les scènes de clubs et de bars, et beaucoup de scènes nocturnes dans les rues luisantes de pluie. Tout comme il faisait arroser les rues tous les soirs avant de tourner, Howe faisait aussi mettre de l’huile sur les parois de ses décors intérieurs, et de la vaseline sur les verres de lunettes de Lancaster ! »

Le Grand chantageBurt Lancaster et ses fameuses lunettes à grosse monture noire

Les deux derniers chapitres s’attardent d’une part sur l’actrice Susan Harrison qui joue la sœur de Lancaster et dont c’était ici la première apparition dans un long de cinéma et quasiment la dernière. Pour Philip Kemp, auteur anglais d’un fameux bouquin sur le cinéaste, qui intervient avec brio dans les bonus vidéo de cette édition, c’est clairement, avec Martin Milner, le jeune acteur masculin qui interprète le musicien de jazz pour lequel elle tombe amoureuse, les deux gros points faibles du film. Garnier veut lui croire le contraire : « Lors du tournage, tous les témoins s’accordent pour dire qu’elle semblait « hors du coup », ou franchement isolée. Elle avait dix-huit ans. Les publicitaires du film avaient dû avoir recours à ce titre pathétique pour un article sur elle : Susan Harrison attire l’attention en s’effaçant. (…) Sa mère était professeur d’arts dramatiques à Miami, et elle avait donné à sa fille une recommandation pour Clifford Odets lorsqu’elle était partie tenter sa chance à New York (bien avant Sweet Smell). (…) On peut s’interroger sur ce choix, mais Lancaster était déjà coutumier du fait, ayant souvent choisi de jouer en s’effaçant devant de jeunes actrices (et de moins jeunes), leur portant souvent chance : Shirley Booth et Anna Magnani ont toutes deux remporté des Oscars dans des films qu’il a produits et dans lesquels il jouait sans états d’âme les faire-valoir. (…) Dans le film elle semble paumée, comme perdue dans son manteau de vison, mais en même temps elle exsude un érotisme indéniable. Elle est, en fait, très bonne et bien choisie – dans un rôle effacé, difficile, et en même temps crucial pour la réussite du film. Mackendrick, en interview, se souvenait que lorsqu’il préparait la fameuse scène finale avec elle, il lui demanda, « Bon, tu t’enfermes dans ta chambre. Qu’est-ce que tu voudrais faire avant de te suicider ? » Et là, Harrison avait avoué qu’elle était souvent tentée de se jeter par la fenêtre. En fait, elle était déjà passée à l’acte, réellement tombée du deuxième étage d’une maison peu de temps avant le tournage. » Par la suite on ne la reverra quasiment plus.

Le Grand chantageSusan Harrison

Le texte de Garnier se referme forcément sur l’accueil du film, son échec commercial et les conséquences sur la société et ses différents acteurs. Au passage, il précise que le film coûtât au final plus de 2M de dollars sur un budget prévisionnel d’un peu plus de 600 000. On ne peut s’empêcher aussi de jubiler quelque peu avec Garnier quand celui-ci reproduit la critique de Truffaut complètement à côté de la plaque qui de toute façon partait avec un a priori négatif quand il s’agissait du cinéaste Mackendrick. Il est malheureusement celui qui de tous pâtit le plus de l’échec du film.

Le Grand chantage - Bonus Blu-ray

Ce que le documentaire qui lui est consacré par BBC Écosse datant de 1986 détaille d’une fort belle manière car il donne la parole à l’intéressé lui-même. Mackendrick: The Man Who Walked Away que cela s’appelle et qui comme tous les bonus vidéo de cette édition sont repris du Blu-ray paru chez l’anglais Arrow en mars 2015. Il est aussi d’une certaine manière assez touchant car on a en face un homme, un américain faut-il le rappeler mais aux mœurs certainement plus british que les anglais eux mêmes, qui semble prendre avec beaucoup de philosophie une vie de cinéma qui s’est largement étiolée après Le Grand chantage.

Le Grand chantage - Menu Blu-ray

Pour terminer sur le livre de Garnier, on précisera que son texte est plus que richement illustré (quelques exemples caviardent cet article) et que si on ne l’a pas encore compris, il justifie à lui seul l’achat de ce combo Blu-ray + DVD. Mais on s’en voudrait de ne pas s’attarder plus longuement sur le travail effectué par Philip Kemp mentionné plus haut. Son analyse du film en moins de  30 minutes ainsi que son commentaire sur 7 scènes spécifiques relèvent de l’exceptionnel. Bien entendu, il y aura quelques redondances avec le livre de Garnier mais son approche plus analytique donnera de nouvelles clés de compréhension d’un film qui décidément mérite un meilleur sort que le relatif oubli dans lequel la cinéphilie française l’a longtemps cloîtrée.

Enfin, quelques mots sur la partie technique. Sans surprise l’image relève du miracle permanent. La photo hyper tranchée en N&B signée James Wong Howe est magnifiquement retranscrite. Le grain est bien présent même si un tantinet en retrait par rapport au Blu-ray Criterion qui a de toute façon tendance à un peu exagérer en la matière. La définition est palpable au détour de chaque plan ce qui pour un film qui se déroule exclusivement de nuit est juste remarquable. Quant à la partie sonore, on va être franc du collier, on n’a pas osé écouter la VF et on s’est donc contenté de visionner le film en VO. Rien à y redire. C’est un mono encodé en DTS-HD MA 2.0 à la fois claire, sobre et parfois même pêchu quand l’action s’y prête.

Notes :

  • Image : 4,5/5
  • Son : 4/5
  • Bonus : 5/5

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Le Grand chantage - Packshot 3DLe Grand chantage (Sweet Smell of Success) – Édition Collector Combo Blu-Ray + 2 DVD + Livre – de Alexander Mackendrick (États-Unis – 1957) – WildSide Vidéo – Sortie le 7 décembre 2016

Lorsque J.J. Hunsecker, le chroniqueur le plus influent et redouté de New York, apprend que sa sœur est éprise d’un jeune musicien de jazz, il met tout en œuvre pour empêcher leur future union. Vouant un amour inconditionnel à sa sœur, il engage Sidney Falco, un attaché de presse sans scrupules et assoiffé de pouvoir, afin de briser cette idylle.

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Français et Anglais DTS-HD Master Audio 2.0 mono
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 36min 43s

Bonus :

  • Entretien avec l’historien du cinéma Philip Kemp (26min10s, HD, VOST)
  • 7 scènes commentées par Philip Kemp (32min11s, HD, VOST)
  • The Man who walked away : documentaire exclusif sur la carrière de Mackendrick -1986 (42min42s, SD, VOST)
  • Bande annonce (3min09s, HD, VOST)
  • Un livre exclusif de 220 pages sur le film et sa genèse, spécialement écrit pour cette édition par Philippe Garnier, illustré de photos d’archive rares.

2 réflexions sur « Le Grand chantage en Blu-ray chez WildSide »

  1. Le film était passé à la TV dans les années 1970-1980, dans mon souvenir à La Dernière séance d’Eddy Mitchell en seconde partie de soirée… c’est un drame psychologique réaliste et sa description sociologique de la presse américaine est parfois proche, en effet, dans mon souvenir, de celle d’un film noir tel que le WHILE THE CITY SLEEPS [La Cinquième victime] (USA 1956) de Fritz Lang, l’année précédente.

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