Captives - Image de Une

Captives : Un Blu-ray immaculé

Après le décevant Chloé, remake infidèle du film Nathalie d’Anne Fontaine, le réalisateur Atom Egoyan avait quelque peu disparu des grands écrans. S’il signe en 2013, un drame criminel tiré d’un roman basé sur une histoire vraie, Les Trois crimes de West Memphis, ce dernier ne voit en France que le grand écran du festival de Beaune avant de rejoindre les bacs des rayons vidéos. Pourtant, ce film évoquant une enquête sur le meurtre de trois jeunes enfants par trois adolescents, semble prolonger un thème de prédilection chez le cinéaste canadien à qui l’on doit le toujours aussi sulfureux Exotica et le magnifique De Beaux lendemains.

Captives - Egoyan

C’est presque par la petite porte et malgré son passage à Cannes en 2014 que Captives débarqua sur nos écrans le 7 janvier 2015 avec un casting solide et quelques acteurs de renom sur une histoire d’enlèvement d’une jeune patineuse nommée Cassandra. Tourné dans l’Ontario en plein hiver, Captives possède une ambiance lisse et bien froide en apparence pour finalement révéler une histoire sordide dans un coin sans histoire du Canada. Comme pour briser la tranquillité et l’espace des lieux, Egoyan nous raconte son histoire selon un montage déstructuré. Elle se déroule après, pendant et avant l’enlèvement principal (qui ressemble à celui de L’homme qui voulait savoir de George Sluizer) et vice-versa. Tout cela pour mieux raconter ses différents personnages et bien établir les différents enjeux de chacun et de chacune. Un exercice à mi-chemin entre Alabama Monroe et Pulp Fiction en beaucoup moins agité car à l’image de la première séquence (un mouvement panoramique sur une forêt enneigée au bord d’une route ; presque similaire à l’ouverture de son précédent film), le rythme du film est très lymphatique et ne s’emballera qu’à de rares séquences d’action qui surviennent vers la fin du film. C’est à la fois la force et le défaut du film car le spectateur doit s’accrocher tout du long malgré l’intérêt de son intrigue assez faible car déjà vue au cinéma. Ceci étant dit, le film assume ce postulat et maintient son cap coûte que coûte pour livrer une conclusion sans emphase. Loin d’être un grand film, Captives s’en sort plutôt bien grâce à son casting dévoué ainsi qu’à ses petites histoires annexes.

Malgré ses 96 848 entrées sur 181 copies au cinéma, ARP  sort le film en DVD et en Blu-ray, ce qui en soit est déjà à saluer. Pour l’édition HD, l’interactivité semble avoir pris un petit coup de vieux technique. Comme à l’époque du DVD (ou comme sur l’édition DVD du film), lorsque vous voulez changer la langue du film ou passer au commentaire audio, tout se fera via le menu principal. Point de menu en surimpression en bonne et due forme, il faudra obligatoirement quitter le film pour revenir sur le menu qui, lui, vous renverra illico au moment où vous avez quitté le film. Très pratique car il n’y a pas d’accès aux chapitres ; seul votre lecteur pourra vous permettre d’en changer via la fonction chapitre suivant/précédent. On se serait bien passé de cette nostalgie d’un autre support mais il faudra faire avec.

Captives - Reynolds

Au delà, l’édition propose donc un commentaire audio sous-titré du metteur en scène qui, bien qu’il annonce qu’il ne veut pas jouer les professeurs, démontre les mécanismes de son film avec une certaine pédagogie. De ses inspirations venant d’une affaire de pédophilie du réseau Cornwall d’Ontario aux opéras de Mozart La Reine de la nuit et La Flûte enchantée, en passant par ses choix de mise en scène, cet intéressant et instructif commentaire fait office de bonus sur les coulisses du film, vu qu’il n’y a rien d’autre à propos du tournage. Des scènes coupées sont proposées mais elles sont sans grand intérêt mis à part celui d’admirer le talent d’Alexia Fast au piano et au chant ou de voir le personnage de Kevin Durand dans une scène alternative à la prison. Les bonus se terminent avec la bande-annonce du film (DTS 2.0). À noter que l’édition américaine parue chez Lionsgate propose une fin alternative et une vidéo promo sur les coulisses du film d’une durée de 10 minutes.

Concernant l’image et le son de cette édition, le cahier des charges est amplement rempli. Tourné en numérique avec des caméras Arri Alexa, l’image de Captives est propre, claire et nette ce qui sied aux différents décors du film (peut-être un peu trop sur la première discussion entre Vince et Mika vers 10min40s où les arrière-plans des champs-contrechamps donnent l’impression d’incrustations) et aux différents contrastes émotionnels des personnages qu’ils évoluent en pleine lumière, dans une ambiance tamisée ou dans l’ombre. Quasiment à armes égales la version originale et la version française sont toutes deux en DTS Master Audio 5.1. Le film est très axé sur les dialogues et les ambiances extérieures (le vent principalement) dans le grand froid. La VF est légèrement en dessous mais vraiment de peu par rapport à la VO et lorsqu’une course poursuite s’engage, les satellites arrières s’activent, bien qu’il n’y ait pas un déluge tonitruant d’effets. Principalement frontales, ces pistes HD délivrent les dialogues avec précision et permettent à la partition de Mychael Danna de s’installer parfois sur l’ensemble du mixage.

Image : 4,5/5
Son : 4/5
Bonus : 1,5/5

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Captives – Edition Blu-ray
Éditeur : ARP Sélection
Date de sortie: 12 mai 2015

Captives - Jaquette Blu-ray 3D

Spécifications techniques:
– Image: 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
– Langues: Anglais DTS HD MA 5.1 & Français DTS 5.1
– Sous-titres: Français
– Durée: 1h 51min 25s
– 1 BD-50

Bonus (VOSTF)
– Commentaire audio du réalisateur
– Scènes coupées
– Bande-annonce

 

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