Réalisé par Iain Forsyth et Jane Pollard, deux artistes britanniques dont c’est ici le premier long métrage, 20 000 jours sur Terre est un événement pour tous les fans de Nick Cave. Le film promet un voyage de 24 heures dans la vie du musicien mais, loin d’être un simple documentaire qui va suivre le chanteur, on est ici en présence d’un objet étrange qui entrelace fiction et réalité au point de ne plus vraiment savoir ce qui est quoi. Les deux réalisateurs interrogent davantage ce qu’est le processus créatif et ce qui fait de nous qui nous sommes. Sélectionné à Sundance, 20 000 jours sur Terre a reçu un bel accueil, largement justifié et on est heureux de pouvoir le revoir en Blu-ray.
Le festival de Cannes 2015 est terminé mais les films des différentes sélections parcourent les reprises et les festivals. Le Forum des images accueillait 10 jours durant tous les films de la Quinzaine des réalisateurs à l’exception du Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, déjà sorti en salles et dont on vous en parlait ici.
Le dernier jour du festival, pour les accrédités, c’est, d’une part, le moment des rattrapages et d’autre part celui du palmarès. En effet, le dimanche est utilisé pour rediffuser, dans les diverses salles du Palais, tous les films de la compétition officielle, ce qui est plutôt utile tant il est très compliqué de tout voir. On a pu ainsi voir Dheepan, Chronic et Sicariodont on reviendra en détail après le verdict tant attendu et redouté. Et comme d’habitude, on entendra hurler les mécontents du résultat final, pianoter sur facebook leur horreur, crier au scandale et maugréer dans leur coin. Puis quelques uns diront que ce n’est pas si mal après tout. Nous, on pense que ce genre de débat est totalement stérile et on vous laissera juge. Un palmarès ce n’est pas la victoire d’un ou plusieurs films mais plutôt celle d’un jury hétéroclite aux goûts divers et variés par rapport à une sélection qu’ils n’ont pas choisie. Et si on avait changé ne serait-ce que deux membres, on peut être sûr que tout aurait été complètement différent. Nous n’irons donc dire ni du mal ni du bien du résultat final. On vous l’offre, à vous d’en faire ce que bon vous semble.
Alors que le palmarès d’Un certain regard a été dévoilé, nous avons pu voir trois autres films dans la sélection, du très bon comme du moins bon, portant le total d’œuvres vues à onze et avec un sans faute côté résultats puisque nous aurons vu tous les films primés. Pour une fois, nous suivrons sans trop de difficultés le jury sur ses choix tant Soleil de plomb et Béliers nous avaient marqué. Certains pourront être étonnés de ne pas voir Apichatpong Weerasethakul, Naomi Kawase ou encore Brillante Mendoza, souvent en compétition officielle, être couronnés mais on suppose qu’Isabella Rossellini et ses comparses ont choisi de privilégier des méconnus méritants au profit des personnalités habituelles. On les en félicite, d’autant que les films récompensés valent le détour et offrent réellement un certain regard original sur des mondes qu’on connaît peut-être moins.
Après un premier papier sur l’animation avec Pixar et des films du marché, on revient ici avec deux séances qui vogueront du calamiteux au plus réussi. On aura donc vu Le Petit Princede Mark Osborne et la séance de courts métrages en compétition. Et pendant que le réalisateur de Kung Fu Panda détruisait le personnage de Saint-Exupéry, on était un peu plus heureux de voir ce que les courts proposaient en terme d’animation. Le jury court, emmené par Abderrahmane Sissako a d’ailleurs décerné sa palme à un film animé : Waves ’98 d’Eli Dagher.