Tous les articles par Sandy Gillet

Fiche film : Ikarie XB 1

Ikarie XB 1 est l’adaptation d’un roman de science-fiction de l’écrivain polonais Stanisław Lem, The Magellanic Cloud, publié en 1955. Le romancier est également l’auteur de Solaris, transposé à l’écran par Andreï Tarkovski en 1972 puis en 2002 par Steven Soderbergh.

Ikarie XB 1 n’a connu qu’un succès d’estime dans son pays alors que son budget de 5M de couronnes en faisait le film tchécoslovaque le plus cher de l’époque. Mais à l’international ce fut un carton avec des prix dans différents festivals et des acquisitions pour être distribué dans plus de 42 pays. Sauf en France où il restait inédit jusqu’à ce jour. Aux États-Unis, il a été adapté par le producteur Samuel Z. Arkoff dans une version intitulée Voyage to the End of the Universe. Cette version comprenait de nombreuses différences : dix minutes de film en moins, un doublage en anglais et des noms américains au générique. La fin a également été radicalement modifiée avec un autre plan final ajouté.

Présenté au Festival de Trieste en 1963 où il a remporté le Grand Prix ex-aequo avec La Jetée de Chris Marker, Ikarie XB 1 est considéré aujourd’hui comme le meilleur film de science-fiction d’Europe de l’est. S’il a été inspiré par le film américain Planète interdite sorti en 1956, il aurait également été l’une des influences de 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick.

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Fiche film : UTU

UTU est l’un des plus grands succès du cinéma néo-zélandais. À l’époque, son budget de 3 millions de dollars (environ 30 millions d’aujourd’hui) en faisait la production la plus chère de l’histoire du pays.

Il s’agit du premier film néo-zélandais à avoir été présenté au Festival de Cannes en Sélection Officielle, Hors Compétition. En 1983, il était classé deuxième au box-office néo-zélandais, derrière le film précédent de Geoff Murphy, Goodbye Pork Pie.

Après sa sortie en Nouvelle-Zélande, UTU a été remonté et distribué dans le monde dans une version plus courte, notamment aux États-Unis où l’avant-première du film a eu lieu en 1984 à New-York.

Pour effectuer ce nouveau montage, le négatif du film a été coupé. Il n’y avait donc plus de source pour le film original, ce qui mettait en péril son avenir. En 2010, Graeme Cowley, le chef opérateur du film, a constaté avec tristesse la mauvaise qualité de la copie diffusée à la télévision maorie.

Cowley a immédiatement voulu sauver le film. Après en avoir parlé avec Geoff Murphy, il s’est attelé à l’organisation complexe de la restauration de UTU. Avec l’aide de l’équipe du studio de post-production de Peter Jackson, Park Road Post, Geoff Murphy et Graeme Cowley ont entamé un long processus de réparation numérique des éraflures et autres dommages causés aux 156 000 images du film.

Geoff Murphy en a profité pour reprendre le montage en raccourcissant certaines scènes (au total, dix minutes ont été supprimées) afin de resserrer l’histoire. « Le film est plus âpre, plus intelligent, ce qui le rend plus fort, dit G. Murphy. Nous avons retiré des choses qui à l’époque étaient drôles ou pertinentes mais qui, trente ans plus tard, n’ont plus aucun sens. Le travail de Weta Digital sur l’image est incroyable. Elle est plus belle que lors de la sortie initiale du film. »

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Fiche film : Corporate

Avec Corporate, Nicolas Silhol réalise son premier long métrage. Son premier court métrage, centré sur une séance de jeu de rôles dans une entreprise de pompes funèbres, parlait déjà du monde du travail. « C’était plutôt une comédie qui décrivait l’entreprise comme un théâtre où chacun doit jouer un rôle et mettre de côté ce qu’il ressent en tant qu’individu ».

Nicolas Silhol a toujours été intéressé par les rapports humains en entreprise, son père étant professeur de management en école de commerce et consultant en Ressources Humaines. C’est avec la série de suicides chez France Télécom qu’il a découvert qu’une sorte de système de « management par la terreur » pouvait détruire des vies et des individus. Il avance : « Le cynisme du PDG de France Télécom, déclarant qu’il fallait mettre un terme à cette « mode du suicide », m’avait particulièrement choqué. Comme si c’était ceux qui souffrent qui étaient responsables… »

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Fiche film : Demain tout commence

Demain tout commence est le remake de la comédie mexicaine réalisée par Eugenio Derbez, Ni repris ni échangé, tournée en 2013.

Hugo Gélin a voulu intituler son film Demain tout commence en hommage à sa grand-mère décédée : « Il s’agit d’une phrase que ma grand-mère a prononcée toute sa vie. C’était une actrice et une productrice et elle a mené une vie incroyable. Malheureusement, elle a traversé une épreuve terrible puisqu’elle a perdu son fils unique. Malgré tout, elle n’a cessé de répéter tous les jours cette phrase de Bachelard – demain tout commence. J’avais beaucoup d’admiration pour elle. Une semaine avant le tournage, je lui ai annoncé que le film allait s’intituler Demain tout commence. Elle était extrêmement émue et elle est décédée deux mois plus tard. Cet hommage compte beaucoup pour moi. Je souhaitais souligner l’importance du moment présent car, même si on a connu des drames terribles, il faut continuer de vivre et d’offrir amour et générosité à nos proches. »

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