Archives de catégorie : Critiques Ciné

Red Army : Glasnost

Lors du dernier festival de Cannes, deux documentaires ont fait parler d’eux. The Go-Go Boys, sur l’épopée de la Cannon qui nous avait enthousiasmé et ce Red Army à la notoriété jamais démentie depuis mai dernier. Gabe Polsky, son réalisateur, est inconnu du grand public car jusqu’à présent il a surtout occupé le poste de producteur. À ce titre, on lui doit d’ailleurs Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans, remake du film d’Abel Ferrara réalisé par Werner Herzog. Ce même Herzog que l’on retrouve crédité ici avec Jerry Weintraub au rang de producteur exécutif. En fait les deux parrains de ce jeune et talentueux bonhomme d’origine russe.

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Birdman : Oiseau en cage

Birdman va peut-être sortir ce mercredi auréolé d’une foultitude d’Oscars glanés dimanche 22 février lors de la cérémonie ad hoc (1). C’est dire si la branche française de la Fox croit dur comme fer au dernier né signé Alejandro González Iñárritu. Au-delà, il faut dire que depuis la découverte des premières images de sa bande-annonce puis de sa présentation en ouverture du dernier festival de Venise le 27 août 2014, Birdman a littéralement intrigué, passionné et créée une très forte attente. Ce qui peut expliquer la déception à sa vision. Mais pas seulement.

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American Sniper : Eastwood ce héros

L’histoire de Chris Kyle, sous-officier de la marine américaine, membre des SEAL et redoutable tireur d’élite au cours de la Guerre d’Irak, est considéré par beaucoup de ses compatriotes américains comme un héros national. Il est mort en 2013, tué à bout portant par un ancien marine de 25 ans souffrant de stress post-traumatique. Le film adapte son autobiographie au titre éponyme vendu à plus d’un million d’exemplaires. On sait qu’Eastwood ne fut pas le premier réalisateur sur le coup, Spielberg et David O. Russell à qui l’on doit Les Rois du désert dont l’action se déroulait lors de la première guerre du Golfe, avaient été approchés. Mais à la vision de cet American Sniper, qui d’autre que lui pouvait le réaliser avec cet aplomb digne du dernier héritier fordien ?

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OSS 117, rivaux bis des James Bond

Lorsqu’on ouvrait Une Semaine de Paris – PariScope dans les années 1970-1980, il existait encore une rubrique générique au titre savoureux : « Espionnage » ! On y trouvait non seulement le dernier James Bond (la série dont Georges Sadoul avait pu écrire, vers 1967, qu’elle constituait, toutes choses égales d’ailleurs, une version moderne des contes orientaux des Mille et une nuits) mais bien d’autres espions des années 1960-1970, hauts en couleurs bien qu’aujourd’hui un peu oubliés faute de réédition : Matt Helm (interprété par Dean Martin), Flint (interprété par James Coburn), OSS 117 (nombreux interprètes), Coplan (nombreux interprètes) (1), et autres espions américains ou européens (2) sans oublier le tragique L’Espion qui venait du froid joué par Richard Burton. Entre 1955 et 1970, la France (co)produisit une dizaine de films mettant en scène l’espion français OSS 117 imaginé par le romancier Jean Bruce. Ses aventures originales avaient été éditées par les éditions Fleuve noir puis par celles des Presses de la Cité, ensuite prolongées par sa veuve Josette chez ce second éditeur, avec un succès populaire jamais démenti. Continuer la lecture de OSS 117, rivaux bis des James Bond

It Follows : Carrie après le bal

Pour ceux qui ne connaîtrait pas encore David Robert Mitchell, c’est normal. On ne lui devait en effet pour l’instant qu’un long uniquement disponible en nos contrées en DVD chez Metropolitan. The Myth of the American Sleepover racontait avec tact et une apparente légèreté ce moment indicible et vaporeux où l’on passe de l’adolescence à l’âge adulte. Il utilisait pour cela une mise en scène mélangeant Truffaut et Carpenter. Un grand écart apparent qu’il tenait de bout en bout tout en distillant sa propre grammaire visuelle. Une réussite bouleversante qu’It Follows pérennise tout en basculant vers quelque chose de plus gonflé et de non balisé.

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