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Rogue One: A Star Wars Story – Un nouvel espoir !

Ben voilà ! Il fallait commencer par ça et pas nous balancer ce truc tout moisi qui s’appelle Le Réveil de la Force. Alors certes à DC on ne l’avait pas trop descendu à l’époque, trop joasse au final de revoir sur grand écran du chasseur TIE, du sabre laser et du Harrison Ford. Mais franchement comment peut-on aujourd’hui défendre plus que de raison cette entreprise de réconciliation putassière avec les fans de la première heure ? Comme une gifle assénée à Lucas pour avoir réalisé cette pitoyable deuxième trilogie. Pour le coup on avait retrouvé un peu de compassion à l’égard du papa des Jedi. Et puis boum voilà que débarque ce Rogue One: A Star Wars Story. Très clairement le film que l’on aurait aimé voir l’année dernière. Dire qu’il enfonce la vision bisounours de J.J. Abrams est un euphémisme. Il l’enterre littéralement mais assure peut-être le meilleur pour la suite. Qui sait ?

Rogue One: A Star Wars Story - Affiche

Rogue One: A Star Wars Story s’inscrit dans une volonté chez Disney de raconter des histoires à part. Des histoires qui n’ont pas de chapitre car uniques. Des histoires qui viennent éclairer la saga Skywalker en quelque sorte. Car ici on a affaire à des petites gens, des sous-fifres, des ouvriers de l’espace qui vont accomplir de grandes et belles choses. Rogue One s’insère du coup juste avant l’épisode IV. Le Star Wars de 1977. L’originel, le matriciel. Celui qui a défini la génération actuelle des quarantenaires. Mais attention si Rogue One nous parle, il a aussi le bon goût de s’adresser à tout le monde sans que pour autant cette notion de ratisser large vienne affadir son propos. Bien au contraire.

Rogue One raconte donc comment un commando improbable va dérober les plans de L’Étoile Noire (rebaptisée L’Étoile de la mort) afin de pouvoir détruire cette arme absolue capable d’annihiler une Planète entière et donc de donner à L’Empire la possibilité d’asservir définitivement la galaxie. Une épopée évoquée à mots couverts lors des premières lignes qui défilaient au début de l’ép IV : « Des vaisseaux spatiaux rebelles, frappant depuis une base clandestine, ont remporté leur première victoire contre le maléfique empire galactique. Pendant la bataille, des espions rebelles ont réussi à s’emparer des plans secrets de l’arme ultime de l’empire, l’Etoile de la mort ». 2h10 plus tard, on est totalement conquis. Rogue One apportant enfin de la matière à la saga qui pour beaucoup s’est éteinte avec L’Empire contre attaque. C’est de fait le meilleur film depuis l’ép V que tout le monde considère à juste tire comme un Everest mythique. Avec Rogue One il va falloir très clairement revoir notre copie et notre échelle de valeur.

On avait de toute façon jamais vu ça. Voilà un opus fait de chair et de sang (oui de sang même si on reste quand même dans une prod Disney, faut pas pousser non plus). On a droit à des exécutions sommaires et même des tirs dans la tête pour achever des Stormtroopers. Chaque personnage a son histoire qui lui permet de ne pas être tout blanc ou tout noir. On est bien dans cette fameuse zone grise inconfortable pour le spectateur peu habitué à cette approche quand il s’agit d’un blockbuster. Rogue One est de plus un véritable film de guerre appliquant les codes du genre à la lettre. De ceux qui firent les beaux jours des Canons de Navarone par exemple ou mieux des 12 Salopards. C’est dire. Le truc à l’ancienne mais avec une approche quelque peu Soldat Ryan, la véritable boucherie en moins quand même (faut pas pousser bis). C’est tout bonnement vertigineux tant on est peu habitué à de telles libertés / extrémités dans ce que l’on pensait être une saga vouée à conter fleurette pour le reste de son existence (remember Anakin Skywalker se roulant dans les pâquerettes avec Padmé).

Rogue One est un film organique qui prend aux tripes et raconte une histoire haletante. On ne l’espérait plus. On est servi au centuple. Mais ce qui fait aussi et surtout sa réussite c’est l’approche voulue par Gareth Edwards à la fois très éloignée mais aussi très proche de celle d’Abrams. En ce sens que tous les deux ont bien compris les codes et l’héritage laissés par Lucas. La différence et la réussite d’Edwards tient dans le fait qu’il ne fait pas dans la redite naphtalinée. Les décors, les costumes, jusqu’à la façon de jouer des acteurs prennent en compte le référent qu’est l’ép IV tout en s’en éloignant avec subtilité et intelligence. Ce que n’a jamais su faire Abrams. Dans les faits cela donne une profondeur d’écriture qui densifie jusqu’à la réalisation toujours alerte mais qui respecte et rappelle sans cesse la grammaire visuelle (certes un peu rustre) de l’ép IV. Jusqu’au montage qui tout en se permettant de multiples clin d’œil n’en assoit pas moins un film résolument moderne quant à la direction qu’il veut lui donner.

Rogue One: A Star Wars Story

Rogue One se permet aussi d’autres libertés comme celles de faire appel à des acteurs mondialement connus. De Forest Whitaker à Mads Mikkelsen en passant par des comédiens qui ont tous un vécu. On pense au hasard à Riz Ahmed que l’on vient de voir dans la formidable mini série HBO The Night Off. Quant à Felicity Jones, elle crève l’écran en leadeur de ce commando suicide dont les background et les aspérités psychologiques en font un véritable personnage de tragédie. Franchement on est bien loin de celui tenu par Daisy Ridley dans Le Réveil de la Force qui déjà un peu palote à l’époque en devient ectoplasmique aujourd’hui. Et puis il y a Dark Vador doublé à nouveau par la voix de James Earl Jones. Quel plaisir incroyable de le retrouver ainsi. En pleine forme avec en plus une introduction qui rend hommage à la fameuse séquence dans L’Empire contre attaque. En dire d’avantage serait criminel.

Rogue One: A Star Wars Story ne s’inscrit donc pas dans la grande saga. Il n’a pas de chapitre (et pourtant on serait bien tenté de lui coller un 3.5), il est le premier de ces histoires « solitaires » que Disney a souhaité mettre en branle en parallèle se donnant à l’évidence plus de libertés de création et pour le coup, mais certainement sans le vouloir consciemment, plus d’ambition car se détachant in fine de la doxa lucasienne. Et pourtant Rogue One  ne fait rien d’autre que de perpétrer ce qui s’était depuis le temps transformé en mythe que l’on chérissait au coin d’un Blu-ray de préférence issu d’une restauration clandestine. Car découvrir Rogue One, c’est un peu revoir les deux premiers films de la première Trilogie dans leur version d’origine sans retouches, sans SFX numériques et avec les moustaches 70’s des pilotes X-Wing de la rébellion. Rahhh Lovely !

Rogue One: A Star Wars Story (2016) de Gareth Edwards – 2h10 (The Walt Disney Company France) – 14 décembre 2016

Résumé : Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, le film nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.

Note : 4/5

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