Archives de catégorie : Critiques Ciné

Le Prix à Payer : Le Capitalisme et Moi

Au mois d’août 2007 éclatait aux États-Unis et en Europe la plus grave crise financière depuis 1929. Les causes en sont connues de tous : un marché de la dette hypothécaire en Amérique gonflé sous forme de bulle infernale, structurée par des banques d’affaire rapaces et appuyée sur des débiteurs insolvables. La suite ? Tous les contribuables d’Europe et d’Amérique du Nord seront mis à contribution pour sauver presque toutes les grandes banques en risque immédiat de faillite. Mais question. Est-ce que les grandes multinationales privées furent mises à juste contribution pour éponger ces gouffres abyssaux de dettes. La réponse est non – pourquoi ? C’est justement le sujet du Prix à payer qui décortique tel un missionnaire en campagne tous les rouages internationaux de ce qu’on nomme pudiquement l’optimisation fiscale.

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Sur un art retrouvé : la trilogie fantastique de Massimo Pupillo

L’érudition des animateurs d’Artus Films (*) a permis en 2014 au spectateur français d’enfin apprécier le plastiquement très beau La Vengeance de Lady Morgan, dernier volet d’un très curieux triptyque (qui n’est pas une trilogie) fantastique signée en 1965 par Massimo Pupillo, cinéaste italien un peu oublié qui se voulait d’abord… documentariste et néoréaliste. Ce tryptique est composé de :

  • Cimetière pour morts vivants / Le cimetière des morts vivants [Cinque tombe per un medium] (Italie-USA 1965),
  • Vierges pour le bourreau [Il boia scarlatto] (Italie-USA, 1965),
  • La Vengeance de Lady Morgan [La Vendetta di Lady Morgan] (Italie, 1965).

Le cas est étrange et mérite décidément qu’on s’y penche à nouveau (**). Continuer la lecture de Sur un art retrouvé : la trilogie fantastique de Massimo Pupillo

Foxcatcher : KO debout !

Avec seulement deux longs à son actif (si l’on met de côté The Cruise, documentaire datant de 1998), Bennett Miller s’est rapidement imposé dans le cinéma américain comme étant un réalisateur avec qui il faut compter. Foxcatcher confirme que l’homme creuse indéniablement son sillon sans pour autant convaincre qu’il ne va pas très rapidement exploser en vol.

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La Traite des blanches : La Cité des femmes

Dans la conscience collective, Luigi Comencini n’a pas l’aura d’un Fellini, d’un De Sica, d’un Pasolini ou encore d’un Visconti. Pourtant, sa filmographie n’a pas à rougir de ces figures tutélaires du cinéma italien qui lui sont au demeurant contemporaines. C’est que Comencini n’a initié aucun mouvement ni véritablement fait partie d’aucun courant cinématographique. Il n’a jamais été non plus un cinéaste engagé comme a pu l’être le cinéma transalpin des années 70. Comencini a en fait littéralement surfé sur les décennies se servant au gré de ses envies et de ses inspirations pour réaliser ses films.

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La rançon de la gloire : La ruée vers le corps

C’était un sujet en or. Encore fallait-il ne pas le transformer en plomb. Et Xavier Beauvois s’y est collé, en alchimiste du septième art qu’il est. L’anecdote est connue. En 1977, dans le canton de Vaux en Suisse, deux lascars de petite envergure décidèrent de déterrer le corps de Chaplin fraîchement mis en bière afin de « l’enlever » et d’en demander une rançon à la famille…

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