Tops Cinéma 2020 - Image une

Nos Tops (cinéma) 2020

Salut à tous,

On va faire simple cette année. Pas de tops 2020, pas de classements, pas de petites phrases (sauf si vous le souhaitez histoire de justifier synthétiquement vos choix). Juste vos films en vrac découverts au cinéma ou ailleurs qui vous ont tapés dans l’œil. Par films on peut aussi élargir aux séries TV ou aux courts-métrages d’animation (on pense à notre Nico national). Bien entendu on essaie de border le choix sur 2020 mais on peut faire des entorses comme Bodyguard, la série diffusée sur France 2 en novembre et dispo sur Netflix depuis 2018. On fera, à la découverte de vos mails (ou vos laïus), une petite bafouille qui on l’espère reflètera toutes les tendances de la rédac tout en mettant en avant le ou les œuvres qui auront été le plus citées.

Merci MESSIEURS

C’est par ce message numérique sibyllin que la plupart des membres de cette rédac (moins un certain Didier V. qui a déclaré forfait d’entrée) ont été conviés de remettre à l’autorité suprême une petite synthèse de leurs activités de voyeurs patentés sur l’année écoulée. On a voulu faire le plus simple et le plus large possible étant entendu que les 12 derniers mois furent comme on le sait chaotiques pour toutes celles et ceux qui pensent qu’un film se doit d’être dépucelé dans une salle de cinéma. Surtout quand celui-ci a été pensé et prévu ainsi.

Le choix en la matière s’étant réduit à la portion quelque peu congrue, on a donc décidé d’élargir les possibles. Et cela passe donc par les plateformes, les séries TV, les courts-métrages et que sais-je encore. Bref on a fait sauter le carcan du sacro-saint top cinéma pour des tops de tous les horizons. Et on se demande si ce règlement exceptionnel ne va pas devenir la norme à l’avenir. Qui sait ?

Nicolas Thys

Si l’année 2020 aura été moins « cinématographique » que les précédentes avec deux fois moins de films vus en salle, ce n’est pas pour autant qu’elle aura été foncièrement moins bonne. Et à y repenser, rien que dans les films sortis entre le 1er janvier et le 31 décembre, il y a bien une vingtaine de longs métrages qui nous a marquée et un top 10 aurait été aussi difficile à faire que les années précédentes.

La plupart sont des cinéastes aguerris dont le style est encore impressionnant. D’autres, plus jeunes, surprennent agréablement. Et ce que l’on constate, c’est pendant qu’Hollywood déserte les salles, le reste du monde fait des merveilles. Souvent, ces films qui sont noyés par les grosses machines peinent à émerger. Cette fois ci, il n’en était rien et ils deviennent bien plus qu’un certain regard sur le monde…

On y mettrait sans rougir (et plus ou moins dans cet ordre) :

On y ajoutera évidemment Sátántangó (Le Tango de Satan) de Bela Tarr et Agnes Hranitzky qui peut être considéré comme un film de 2020 puisqu’il n’avait, jusqu’à présent, bénéficié d’aucune sortie officielle en salle.

Si on se libère des sorties ciné traditionnelles, parmi les autres films marquants, plus courts et souvent meilleurs encore, on ne saurait que trop recommander : Physique de la tristesse de Theodore Ushev avec Sutherland père et fils qui se remémorent, Souvenir souvenir de Bastien Dubois en quête de mémoire sur la guerre d’Algérie, Maalbeek d’Ismael Joffroy Chandoutis sur une amnésie après un attentat, Rivages de Sophie Racine qui se promène sur une île bretonne et les délires sombres d’Alberto Vazquez et de son Homeless home.

Vivement qu’on puisse retourner en salle !

Stéphane Argentin

Nombre de films vue en salles en 2020 = 1 : Tenet de Christopher Nolan

Un masque sur le visage durant 2h30 n’était pas vraiment les conditions idéales pour découvrir et apprécier comme il se doit un tel long-métrage. Résultat : un abonnement cinéma illimité résilié (en attendant peut-être de le reprendre dans le courant de l’année 2021, voire même, au rythme où vont les choses, en 2022) et un nouveau visionnage du film de Christopher Nolan en Blu-ray 4K Ultra HD dans des conditions déjà nettement plus confortables pour en apprécier toutes les subtilités. Et pendant ce temps-là, dans son home sweet home-cinéma…

Nombre de séries vues chez moi = beaucoup

L’avantage de disposer d’un sextuple abonnement streaming (Canal+, OCS, Netflix, Apple TV+, Disney+, Amazon Prime) pour pas trop cher (40€/mois), le tout avec une connexion internet THD à 2Gb/s, c’est que le choix et la qualité technique sont au rendez-vous.

Apple TV+

Si Apple ne cesse d’étendre sa période d’abonnement offerte aux heureux acquéreurs d’un matériel flanqué du logo à la pomme en raison d’un catalogue bien rachitique comparé à ses concurrents directs, la firme de Cupertino n’en propose pas moins des séries de grandes qualités. Parmi toutes celles que nous avons découvertes jusqu’à présent dans la liste ci-dessus, aucune ne nous a vraiment déçu et l’on attend donc de pied ferme les saisons 2 qui ont été confirmées pour chacune d’entre elle.

Netflix

Avec plus de 200 millions d’abonnés au compteur à fin 2020 à travers le monde et des dépenses astronomiques pour produire du contenu à la pelle, c’est dire si l’on a que l’embarras du choix quand on lance Netflix. Mais au milieu de ce que beaucoup considèrent comme le fast food (au sens le plus péjoratif du terme) du cinéma se cache tout de même quelques belles surprises, certaines rattrapées sur le tard (Bodyguard ou Cobra Kai dont la saison 3 a été diffusée dès le 1er janvier 2021).

Disney+

The Mandalorian S2 créée par Jon Favreau

Si la plate-forme de streaming du studio aux grandes oreilles affole littéralement tous les compteurs un an seulement après son lancement et que Disney a annoncé des projets à ne plus savoir où donner de la tête, un seul a, jusqu’à présent, retenu toute l’attention : The Mandalorian. Et pour cause, en seulement 2 saisons de 8 épisodes chacune, cette série a littéralement ridiculisé les 20 dernières années de longs-métrages Star Wars sortis sur grand écran (exception faite de l’excellent Rogue One). Oubliez donc les films 1 à 3 et 7 à 9, la véritable relève de la saga originelle imaginée par Georges Lucas 40 ans plus tôt est à mettre aux crédits d’un dénommé Jon Favreau.

Canal+

De très nombreux rattrapages de séries produites par le célèbre groupe français sont en cours et de toutes celles découvertes jusqu’à présent, il y a d’abord Hippocrate de Thomas Lilti qui portait ainsi son film au titre éponyme en une première saison plus que prometteuse et dont la deuxième saison initialement annoncée fin 2020 a été perturbée comme beaucoup d’autres par la crise sanitaire. Mais notre plus grand kiff aura été de découvrir les 8 saisons d’Engrenages dont la dernière a été diffusée en 2020. Certes, beaucoup diront qu’elle emprunte énormément à ses mentors étatsuniens tels que, au hasard, NYPD Blue et Sur écoute,  mais elle n’en demeure pas moins une bien belle création qui n’a quasiment rien à leur envier. En attendant d’en découvrir / rattraper d’autres au cours des mois à venir.

Amazon Prime

Amazon apparaît assez clairement à la traîne en matière de contenus « originaux » et les deux seuls qui ont un tant soit peu retenu notre attention ne nous ont pas laissé un souvenir impérissable mais ne s’en laissent pas moins regarder sans déplaisir. Les deux premières saisons de The Boys constituant même une bonne alternative résolument « adulte » aux productions aseptisées estampillées Marvel.

Flavien Bellevue

Mentions spéciales : Mank de David Fincher (Netflix), Mandalorian (Saison 2) créée par Jon Favreau, Jojo Rabbit de Taika Waititi, Soul de Pete Docter et Kemp Powers (Disney+), Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell) de Clint Eastwood, 1917 de Sam Mendes, Tenet de Christopher Nolan, Black Box de Emmanuel Osei-Kuffour (Amazon Prime), The Vast of Night de Andrew Patterson (Amazon), Play de Anthony Marciano, Adieu les cons d’Albert Dupontel, La Dernière vie de Simon de Léo Karmann, Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi et John Wax, Été 85 de François Ozon.

Cédric Le Penru
  • Dix Pour Cent S4 créée par Fanny Herrero (France 2) : Cette bande-là de joyeux Agents (jeunes & anciens, straight & gay, frisés ou « lissés ») me fera toujours marrer. L’esprit Klapish reste et persiste dans cette quatrième (et dernière ?) saison. Les cinocheux parlent aux cinocheux… mais pas que.
  • Bodyguard créée par Jed Mercurio (France 2 et Netflix) : LA mini série (six épisodes avec le dernier au format long) de l’année, très bien jouée, super bien scénarisée et haletante. C’est moderne ET dans l’air du temps (au sens positif du terme). Cela parle de terrorisme urbain & d’ambitions politiques ravageuses. Cette mini-série vous fera l’effet d’une bombe. Trust Me and Mister Gillet. Merci la BBC. À voir & revoir. Création & scénario : Jed Mercurio – Réalisation Thomas Vincent (retenez bien ce nom, vous pourriez le revoir).
  • Drunk (Druk) de Thomas Vinterberg : Là, on est dans le top mondial. Thomas le Danois est un maître tous azimuts & panoramiques & tilts up and down. Pas trop possible de le détrôner ou de le prendre en défaut. Ceux qui contesteraient, vous pouvez zapper la suite de l’éprouvante lecture. « Wer Sorgen hat, hat auch Likör » disent nos voisins germanophones. La traduction ? Celui qui a des soucis a aussi la liqueur. Vinterberg lui, c’est l’ivresse pure du bon cinéma.
  • Été 85 de François Ozon : Il faut suivre Ozon. Il fait toujours des propositions intéressantes tout en maintenant un style reconnaissable au premier coup d’œil.
  • Tenet de Christopher Nolan : Film de Nolan Chistopher (moi aussi je peux tout mettre à l’envers). Un Nolan imbittable & parfaitement invraisemblable mais c’est bien visuellement pour 1/3 de la durée (encore une fois totalement abusive !). Abscons mais presque sans l’ABS – résultat plus personne n’arrête Christopher Nolan qui est en roue libre…
  • 1917 de Sam Mendes : Chef-d’œuvre. Mister Mendes est & reste un des plus grands. Le cinéma lui doit énormément & l’Histoire le prouvera. Comme le pensait Hitchcock avec La Corde (Rope – 1948), un grand film ne doit pas avoir de coupes visuelles & être fluide.  En fait, ce métrage est en tête de ma liste.
  • Cuban Network de Olivier Assayas : Magouilles politiques & gros trafiques. Historiquement intéressant. Film rapide & maitrisé. Penelope est toujours & encore SUBLIME !
  • Adolescentes de Sébastien Lifshitz : Voici un réal avec pas moins de deux films en 2020 puisque Petite fille a été diffusé sur Arte en décembre 2020. Mais autant Adolescentes se doit d’être vu, autant Petite fille est à proscrire tant cela sent l’idéologie à plein nez. Réalisateur qui peut donc produire le meilleur comme le pire teinté de complaisance dans l’air du temps. Quoi qu’il en soit, jamais un top annuel sans aux moins UN documentaire (pour celles & ceux qui me font l’honneur de me lire tous les ans).
  • Les Apparences de  Marc Fitoussi : Vienne est belle, Karin Viard aussi sans oublier une Laetitia Dosch qui est de surcroît pétillante, provocante & libre ; Benjamin Biolay, quant à lui, a toujours une diction & un phrasé impossible (voire inaudible) mais cela convient bien au falot personnage ici joué.
  • JoJo Rabbit de Taika Waititi : Un film américano-allemand par le réalisateur de Thor : Ragnarok – Certain(e)s aiment, warum nicht ? À l’instar du réalisateur, Ils ne connaissent pas l’Allemagne & n’ont pas (ou très mal lu) Anne Franck, pourquoi leur en vouloir.
  • Manhattan Lockdown (21 Bridges) de Brian Kirk : Film prémonitoire dans le titre. Un gangster movie qui commence par une sacré scène de casse, à la sauce New Yorkaise, qui se laisse doucement savourer. Efficace, nocturne & violent.
Sandy Gillet

1 – Charlie Chaplin, le génie de la liberté de Yves Jeuland et Natalie Wood: What Remains Behind de Laurent Bouzereau : Oui je sais le doc sur Chaplin vient tout juste de passer sur France 3 et n’est donc pas éligible dans un top 2020. Mais je m’en fous. C’est certainement ce que j’ai vu de mieux sur ces 12 derniers mois (dépêchez-vous c’est encore visible jusqu’au 6 mars en replay ; Cf. lien URL accolé au titre ci-dessus) avec celui consacré à Nathalie Wood bien diffusé en 2020  sur OCS celui-ci et rattrapable en replay sur MyCanal.

2 – Mandalorian S2 de John Favreau / The Plot Against America de David Simon et Ed Burns (OCS) / Bodyguard de Jed Mercurio / Ted Lasso de Bill Lawrence et Jason Sudeikis : Soit quatre séries qui n’ont rien en commun sinon de proposer ce qui se fait de mieux en matière de production audiovisuelle. Entre le kiff renouvelé à la vision de chaque épisode de Mandalorian à la belle petite claque reçue à la découverte de l’uchronie The Plot Against America adapté du roman de Philip Roth, il y a l’incroyable voyage en terre de foot anglaise administré par Ted Lasso que seules les récentes tribulations observées à la Commanderie olympiennes peuvent faire de l’ombre. La cerise sur le gâteau étant Bodyguard qui dormait sur Netflix depuis 2018 et que France 2 a éveillé en fin d’année au plus grand nombre. Totalement salutaire tant cela démontre que les anglais et la BBC n’ont définitivement rien à envier au reste du monde.

3 – Dark Waters de de Todd Haynes : Un brûlot contestataire et anticapitaliste par le réalisateur le plus sirkien de ces vingt dernières années

4 – Echo de Rúnar Rúnarsson : Un écho cinématographique venu d’Islande parmi le plus évident de l’année (mais pas le moins rassurant).

5 – Kajillionaire de Miranda July : Le cinéma indépendant US à son meilleur.

6 – Madre de Rodrigo Sorogoyen : Sorogoyen dit que pendant l’écriture de Madre il a revu Le Souffle au cœur de Louis Malle, Été 42 de Robert Mulligan ou Mourir d’aimer d’André Cayatte. Trois références totalement assumées ici.

7 – The Perfect Candidate de Haifaa Al-Mansour : La réalisatrice de Wadjda continue son exploration d’un pays (l’Arabie Saoudite) plus que jamais à la croisée des chemins.

8 – Adieu les cons d’Albert Dupontel :  Un film qui nous réconcilie avec l’humanité et sa capacité à patauger dans sa connerie quoi qu’il en coûte.

9 – Drunk (Druk) de Thomas Vinterberg : Par contre une humanité accro à la boisson c’est nettement plus fréquentable quand même.

10 – Play de Anthony Marciano : Et celle qui filme en DV et autre camescope encore plus.

2 réflexions sur « Nos Tops (cinéma) 2020 »

  1. Quel travail ! Bravo aux gars de ce site !
    Quelques avis, Body Guard super série, bon scénario, bons acteurs et actrices, le Body Guarder est énigmatique, sensuel et plus que sexy, un vrai cum, quoi ! Eté 85, deux protagonistes très beaux, l’un au sourire ravageur, à damner un évêque, quoi ? On dit que c’est facile de damner un évêque ? Pfff, mauvaise langue, en tout cas, s’il me dit oui, je ne dis pas non, le sourire ravageur, hein, pas l’évêque ! Anecdotique, dans les bonus, figure un court métrage, à la fin d’ycelui, l’un des garçons virilement pose et assoit son amant sur un meuble bas, et le prend (en simulé) , ça fait très Jules en effet, sauf que c’est absolument impossible de prendre un garçon assis…, je sais de quoi je parle, je suis gay. Tenet, un must, on en prend plein les mirettes et les esgourdes (esgourdes = oreilles, c’est de l’argot). 1917, incontournable, et réussir à faire accroire que c’est un plan séquence du début à la fin, le top !!
    Il me semble qu’il y a une « fote » d’accord dans cette phrase : « il y a bien une vingtaine de longs métrages qui nous a marqués » c’est bien une vingtaine qui marque, donc marqué, pas de « s ». Le « & » ne s’emploie que dans une règle stricte du code typographique, ici, grosse « fote » typographique, là aussi je sais de quoi je parle j’étais typographe dans ma jeunesse déjà bien lointaine. Encore bravo et merci pour tout ce travail !!!

  2. Merci pour votre retour. On a corrigé pour la « fote »… Par contre pour le & on s’était posé la question déjà au moment de la mise en forme de ce papier à plusieurs mains. Mais on a préféré laisser en l’état histoire de refléter au mieux les « intentions » initiales de son auteur… Mais nous lui faisons passer votre remarque bien entendu.

    Bien à vous

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