La Vérité sur l'affaire Audiard - Image une

Michel Audiard au temps de l’occupation

En octobre 2017, le quotidien Le Monde publiait un article intitulé Michel Audiard, collabo impénitent. Celui-ci faisait écho à une enquête extrêmement poussée et exhaustive parue dans le n° 20 de la revue semestrielle Temps Noir. Publiés aux Éditions Joseph K., la revue qui prend à chaque fois la forme de livres bien ventrus (on appelle ça un « mook » de nos jours), se targue d’aborder les littératures policières et ce sans s’arrêter aux écrits puisque rien que dans ce vingtième numéro on y cause de la fameuse collection « Série Noire » fondée en 1945 par les éditions Gallimard qui s’est peu à peu ouverte aux auteurs français renouvelant du même coup le film noir hexagonal. Le point de départ ayant été la publication en 1953 du roman Touchez pas au Grisbi ! d’Albert Simonin devenu immédiatement un best-seller et qui fut dans la foulée adapté au cinéma par Jacques Becker. Évoquer le nom d’Albert Simonin n’est au demeurant pas fortuit de notre part puisque l’homme fut condamné à la libération à cinq ans de prison pour collaboration active avec l’occupant de par ses nombreux écrits ad hoc et antisémites publiés entre autre au sein du journal pétainiste La France au travail. Un passé peu glorieux et peu évoqué jusqu’ici mais dorénavant bien documenté grâce à Temps Noir justement qui dans ses N° 14 et 16 abordaient ces « premiers français de la Série Noire » où aux côtés de Simonin on pouvait aussi trouver une tête d’affiche comme José Giovanni (Le Trou / Le Deuxième souffle / Classe tous risques…), auteur, entre autre, de crimes crapuleux à caractère antisémite durant l’occupation. Par contre, de Michel Audiard on ne savait rien ou presque. C’est ce dont se propose de réparer la seconde partie de ce numéro sous le titre La vérité sur l’affaire Audiard.

La Vérité sur l'affaire Audiard - 1ère de couverture

C’est au cours de ses pérégrinations et recherches pour proposer le plus complet des dossiers sur ces premiers écrivains français ayant intégré la déjà emblématique collection « Série Noire » que Franck Lhomeau fait des découvertes significatives à même de lever définitivement le voile sur la primo jeunesse d’Audiard. Précisons que Franck Lhomeau est écrivain / historien spécialiste de la littérature policière tout en étant le rédacteur en chef de Temps Noir. Et c’est sous la forme d’un entretien au long cours complété et annoté par ses soins qu’il formalise toutes ses découvertes. Que savions-nous jusqu’ici de la façon dont Michel Audiard a traversé la guerre ? Et bien pas grand chose se résumant à ce qu’il avait bien voulu en dire via des interviews ou certains de ses romans façonnant ainsi sa propre légende. Ou encore de ce que Pascal Ory avait découvert et mis en forme dans son livre réédité en 1980 intitulé Les Collaborateurs 1940-1945 (dans la première édition de 1977, Audiard n’y figurait pas). On savait ainsi par exemple qu’il fut alpagué par la police pour le vol d’un vélo. Ce ne fut certainement pas le seul. C’est qu’il fallait bien livrer les journaux qui était alors la seule façon qu’il avait trouvé pour gagner un peu d’argent afin de crouter coûte que coûte alors que Paris crève la dalle sous le joug de l’occupant. Par contre, peu de biographes sont allés au-delà résumant le plus souvent cette période en admettant que s’il n’avait pas commis d’actes héroïques pour ne se soucier que d’un quotidien tout de même passablement compliqué, il n’avait pas non plus à se reprocher d’actes a posteriori répréhensibles ou honteux.

Toutefois, comme le précise Franck Lhomeau, Audiard vit alors chez ses parents adoptifs dans le 14è arrondissement (avenue René-Coty anciennement avenue du Parc-de-Montsouris) et n’a pas de loyer à payer ni de famille à entretenir. Et si la pression du quotidien s’en trouve ainsi allégée, qu’est-ce qui pousse alors Audiard à entrer dans le journal collaborationniste L’Appel ? Il ne pouvait en effet ignorer la ligne édito du canard dont l’une de ses priorités affichées étaient « Que les juifs soient expulsés d’Europe ou envoyés dans des camps de travail ». Sa motivation, il faut certainement la chercher dans sa volonté de s’élever socialement que le fait de devenir journaliste devait sans aucun doute le lui permettre. Sa rencontre au Quartier Latin avec Robert Courtine, critique littéraire puis secrétaire de rédaction à L’Appel, va lui en donner l’opportunité. Franck Lhomeau indique que rien ne permet de connaître aujourd’hui les circonstances de cette rencontre. Mais ce qui est certain c’est que Audiard connait parfaitement le CV de Courtine qui va le prendre sous son aile. À tel point d’ailleurs qu’à la libération de Paris, il lui confiera les clés de son appartement pour s’enfuir d’abord en Allemagne puis en Italie où il sera finalement arrêté en janvier 1946. Ramené en France, il sera jugé et condamné à une peine de dix ans de travaux forcés, réduite en 1948 à cinq ans de prison. Courtine fera ensuite les beaux jours du journal Le Monde (il est engagé par son fondateur Hubert Beuve-Méry lui-même dont on rappelle qu’il fut un éminent résistant symbolisé par son grade de lieutenant dans les Forces françaises de l’intérieur) où il tiendra jusqu’en 1993 sous le pseudonyme de « La Reynière » une des rubriques gastronomiques hebdomadaires les plus influentes et craintes du pays à laquelle s’ajoute un nombre incalculable de publications de livres comme le Guide du Paris gourmand. Son passé collaborationniste ne sera révélé aux lecteurs du journal qu’après sa mort en 1998 provoquant un émoi retentissant puis une colère sourde que le médiateur du journal, Thomas Ferenczi (grand frère du critique cinéma actuel au journal Télérama, Aurélien Ferenczi), aura bien du mal à circonscrire. On ne sait si Audiard et Courtine se sont revus, mais ce qui est certain c’est que c’est à l’intérieur de l’appartement de Courtine  que la police le cueillera en octobre 1944 donnant lieu à une garde à vue suivi d’un procès verbal au commissariat de Colombes que Frank Lhomeau a retrouvé. On lui fait en effet remarquer qu’il possède les clés d’une personne activement recherchée pour ses activités collaborationnistes.

Par la suite, Audiard fera l’objet d’une enquête afin de mieux cerner ce jeune homme qui a écrit à L’Appel mais qui se défend d’avoir publié le moindre texte politique mais plutôt des contes et des nouvelles. L’enquête qui suivra est succincte (le gardien de l’immeuble qui a prévenu la police quelques jours plus tôt affirme que des jeunes hommes se sont introduits chez Courtine à plusieurs reprises pour en ressortir à chaque fois les bras chargés de documents) et ne donnera lieu à aucune poursuite. Les enquêteurs ne prenant pas la peine d’essayer de décrypter ses relations avec Courtine alors en fuite ni de retrouver ou lire ses textes (de toute façon il est alors compliqué de consulter les archives du journal qui ont été brulées avant la Libération). Ce que Frank Lhomeau a du coup effectué laissant par ailleurs la porte ouverte à l’éventualité qu’il ait pu y en avoir d’autres, non encore identifiées à ce jour. De fait, ces contes et nouvelles ne portent pas tous la marque d’un antisémitisme bas du front. Par contre ils sont le plus souvent inspirés de l’univers de Georges Simenon que Audiard admirait déjà énormément. Il n’en reste pas moins que certains se révèlent pour le moins tendancieux à l’égard des juifs. C’est le cas du conte intitulé Le Rescapé du Santa Maria paru en août 1943 où l’un des protagonistes est un juif plutôt veule, fourbe et vicieux… Son troisième texte intitulé La Vérité sur l’affaite Loth peut lui se juger à l’aune de la charge antisémite exprimée sur le ton de la gaudriole pour reprendre exactement le qualificatif que lui donne Frank Lhomeau. Le reste (plus d’une douzaine de textes) est à découvrir sous sa plume justement qui est sans afféteries mais d’une rare précision avec à l’appui la reproduction des textes en question. Parmi ceux-ci on trouve aussi des critiques de théâtre et littéraires ainsi qu’une interview du cinéaste Gilles Grangier dont le premier film, Adémaï bandit d’honneur (1943), lui avait tapé dans l’œil. Comme le dit Frank Lhomeau, les deux hommes ne se sont jamais épanchés sur cette première rencontre, eux qui collaboreront dès les années 50 sur un nombre incalculable de films devenus pour beaucoup des incontournables de notre cinéma. Le dernier article d’Audiard que L’Appel publiera date du 10 août 1944, soit moins de 15 jours avant la Libération de Paris. Il est consacré à Elsa Triolet, la compagne d’Aragon dont il concasse trois publications et qui représente l’intelligentsia de gauche puis, sans le savoir encore, la Résistance communiste. Provocation ou inconscience ? On aurait tendance à dire les deux.

La Vérité sur l'affaire Audiard - 2ème de couverture

Frank Lhomeau évoque par la suite l’image de victime que s’est forgée Audiard au sortir de cette période gardée de toute façon sous silence. Une image de témoin des atrocités de la libération : Épuration violente, femmes tondues pour coucheries avec l’ennemi, résistants de la dernière heure… Une vision de l’humanité qui l’a définitivement convaincu de sa noirceur qu’il distille à partir de 1970 via des interviews ou des textes / livres en partie biographiques qu’il publie. On pense alors à La Nuit, le jour et toutes les autres nuits, roman qui parait en 1978 où Audiard considère que de Libération, il n’y a point eu. Pour reprendre une phrase in extenso écrite par Franck Lhomeau : Les « résistants à la coque » ont seulement remplacé les anciens collabos (les mots entre parenthèses étant ceux d’Audiard). Ce qui lui permet aussi d’enfoncer le clou quant à cette France prétendument majoritairement résistante que le documentaire Le Chagrin et la Pitié réalisé en 1969 par Max Ophüls battait en brèche d’une manière aussi frontale pour la première fois. Audiard précisant alors que le seul mot d’ordre était de pouvoir bouffer quitte à collaborer activement pour cela. Et puis Franck Lhomeau ne passe pas sous silence la convocation que reçoit Audiard en mars 1947 afin qu’il s’explique sur la récente découverte par la Cours de justice de la Seine d’une carte d’adhésion au Groupe Collaboration datée de 1942. Audiard niera en bloc en affirmant qu’il n’a jamais consenti à donner sa signature pour adhérer à ce groupe. Quelqu’un l’a fait à son insu sans que l’on sache qui. Franck Lhomeau laisse entendre toutefois qu’adhérer au Groupe Collaboration a pu permettre à Audiard d’échapper au STO qui avec la bouffe était son autre hantise durant toute la période de l’occupation. L’enquête n’ira là encore pas plus loin. En 1947, l’Épuration se fait moins rude et les peines moins lourdes, quand elles sont prononcées. De plus, comme le dit Franck Lhomeau, on considère à cette époque que l’adhésion à un groupe collaborationniste a pu se faire à « l’insu du plein gré » de son auteur ne serait-ce que pour gonfler artificiellement les effectifs de l’organisation.

La deuxième partie de ses recherches se concentre sur l’immédiat après-guerre où Franck Lhomeau avance qu’Audiard se serait engagé dans l’armée. Chose que certains biographes du dialoguiste avaient déjà avancé mais sans véritable preuve et confirmé du bout de la plume par Audiard dans La Nuit, le jour et toutes les autres nuits. Sauf que Franck Lhomeau nous parle d’une fiche d’identité de solde datant du 3 avril 1945 (soit un peu plus d’un mois avant la fin de la guerre en Europe) correspondant à son entrée dans l’armée en tant qu’engagé volontaire. Une fiche exhumée lors d’une vente de tous ses biens organisée en 2016. Pour Audiard, ne pas en avoir parlé plus que cela est assez cohérent avec sa vision de l’être humain et de son opportunisme chevillé au corps surtout quand il s’agit de sauver sa peau comme ces fameux résistants de la 25ème heure qu’il a toujours fustigé. Ou alors c’est qu’il s’agit d’un faux. La chose reste au conditionnel à ce jour mais Franck Lhomeau prépare un nouveau dossier sur la question à paraitre certainement en 2021. Y devrait aussi figurer un passage en réponse au papier de Valeurs Actuelles publié en décembre 2017 quant à la découverte providentielle par son petit-fils d’un certificat daté du 25 janvier 1946 qui atteste que Michel Audiard appartenait depuis septembre 1943 au réseau Navarre de la résistance intérieure. Franck Lhomeau nous a répondu catégoriquement ici que c’était un faux. Affirmation qu’il compte là aussi étayer bientôt. Quant à nous, cela nous rappelle en creux l’histoire du film d’Un héros très discret (1996) de Jacques Audiard où Mathieu Kassovitz jouait le rôle d’un homme s’inventant un passé héroïque de résistant pour tromper la « bonne » société de l’après-guerre.

Audiard - Chroniques cinématographiques - 1ère de couverture

En attendant ces futurs dossiers à paraître dans un prochain numéro de Temps Noir, la deuxième partie de l’intervention de Franck Lhomeau sur Audiard se concentre sur sa collaboration en tant que critique de cinéma au journal L’Étoile du Soir à partir de mars 1946 puis en 1947 à Cinévie dont la rédactrice en chef n’est autre qu’une certaine France Roche. C’est d’ailleurs deux mois après son premier texte publié à Cinévie qu’il est convoqué par la police pour s’expliquer quant à son adhésion au Groupe Collaboration. Ce travail de Franck Lhomeau trouve un prolongement dans un livre tout juste paru qui rassemble l’ensemble des chroniques cinématographiques écrites durant cette période par Audiard. Dans l’avant-propos, Lhomeau nous rappelle que Audiard signait d’abord sous son nom puis sous le pseudonyme de Richard Potier (emprunté à un ami d’enfance). Audiard s’est en effet vu refuser l’obtention de la carte de presse jusqu’en mars 1947 du fait de son passé de journaliste durant l’occupation qu’il ne pouvait alors oblitérer. Une frustration doublée sans aucun doute d’un sentiment de persécution ou d’injustice qui nous fait dire que Audiard a du préférer par la suite se taire pour ne plus risquer ce genre de désagrément ou de jugements portés par des individus qui feraient mieux de balayer d’abord devant leur porte  avant de s’ériger en épurateur zélé (par exemple). Un sentiment qui dégoulinera de nombre de ses textes où il bénéficie d’une liberté de ton certes dans l’air du temps de cet après-guerre mais qui trouvera un prolongement une décennie plus tard avec les petits jeunes des Cahiers du Cinéma.

Il va ainsi clouer au pilori la plupart des films sur la Résistance qui prolifèrent alors comme Rome, ville ouverte (1945) de Roberto Rossellini ou encore La Bataille du rail (1946) de René Clément. Si aujourd’hui on peut y trouver là comme un manque de discernement incroyable, rappelons encore une fois  toute la considération qu’a alors Audiard envers cette résistance aux méthodes d’épuration qui a ses yeux n’est pas plus noble que ceux de la police française de l’État français. Il n’est pas tendre non plus avec une grande partie de la production yankee qui déferle sur le pays rattrapant plus de 4 ans de disette. Audiard découvre aussi les films hollywoodiens de Renoir ou de Gabin qu’il concasse à l’envie. Plutôt marrant quand on sait que les deux hommes vont devenir inséparables dès Gas-Oil de Grangier en 1955. Gabin, ce véritable héros qui s’est engagé en 1943 dans les Forces françaises combattantes, qui a traversé la France aux commandes d’un char Patton de la 2e division blindée du général Leclerc qui le mènera jusqu’au Nid d’aigle d’Hitler. Mais devant Citizen Kane (1941) c’est une toute autre limonade considérant le film d’Orson Welles « Du cinéma 500% ! ». La suite de l’avant-propos nous emmène sur les traces d’un Audiard écrivant en 1948 son premier scénario (et dialogue) pour le Mission à Tanger d’André Hunebelle. Le reste du livre est ensuite consacré à la reproduction de la plupart des textes critiques d’Audiard qui à leur lecture démontre s’il en était besoin, de l’extrême cinéphilie d’un homme qui s’est finalement éduqué à la seule force du poignet et de ses lectures.

Audiard - Chroniques cinématographiques - 2ème de couverture

Il ressort de tout cela que le Audiard de l’occupation qui n’a que 21 ans en 1941 ne peut être accusé de tous les maux pour des écrits certes nauséabonds mais qui ne méritaient pas l’indignité nationale à vie. Ce que Audiard devait certainement redouter pour avoir ainsi caché ces premières activités journalistiques de son vivant et plus encore puisqu’il a fallu attendre 2017 et ce n° de Temps Noir pour le découvrir totalement. Audiard est un homme issu de son temps où l’antisémitisme ordinaire et décomplexé en France (sans parler du racisme de bon aloi issu de l’Empire colonial) était une réalité. Comme elle l’est encore aujourd’hui d’une manière encore plus violente car s’affichant moins frontalement (encore que depuis quelques années les choses changent au grand bonheur des néo antisémites de moins en moins gênés par le poids de l’histoire des chambres à gaz). Cela ne le dédouane en rien bien entendu. On pourrait même avancer que Audiard aurait pu rejoindre les rangs de la Résistance comme certains de sa génération ont pu le faire d’autant qu’il était alors sans attache familiale aucune. On pense même a contrario que s’il fallait bien croûter, le fait de le faire au sein de journaux collabos n’est pas un choix par défaut et en tout cas qui ne peut pas ne pas laisser une marque (indélébile) sur un CV. Indépendamment même de la portée de certains de ses écrits antisémites. Et puis, à bien y regarder, Audiard a démontré qu’il avait de la suite dans les idées. Plus sa notoriété était grande et affirmée, moins il cachait ses orientations politiques, ses principes moraux en la matière et son jugement sur les hommes. La plus grande de ses victoires est d’avoir convaincu tous les français qu’il était en phase avec eux… et vice versa.

De quoi le conforter encore longtemps dans le statut de monstre sacré du cinéma qu’il est à n’en pas douter.

Temps Noir n°20 (collectif) – La «Série Noire» fait son cinéma / La Vérité sur l’affaire Audiard / Fais pas ta rosière ! aux enchères / DVDthèque – Le film noir britannique 1940 – 1960 / Compléments d’enquêtes – Joseph K. – Octobre 2017

Chaque fois qu’un innocent a l’idée de monter un chef-d’œuvre, le chœur des cafards entre en transe – Chroniques cinématographiques de Michel Audiard (édition établie, annotée et préfacée par Franck Lhomeau) – Joseph K. – Novembre 2020

 

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