George Kennedy

George Kennedy (1925 – 2016)

Mort à 91 ans dimanche 28 février 2016, il fut un excellent acteur de second rôle du cinéma américain durant la seconde moitié du vingtième siècle et sa filmographie (environ 180 films et téléfilms de 1955 à 2015) réserve de belles surprises.

George Kennedy 1975

Soldat engagé durant 16 ans sous les drapeaux, il est un vétéran de la Seconde guerre mondiale. Ce géant de 1,93 mètres débute dans des séries TV populaires de la fin des années 1950 : Rawhide, Colt 45, Maverick, Peter Gunn, Les Incorruptibles, etc. En 1960, il est (non-crédité) le dernier esclave romain criant en gros-plan « Je suis Spartacus ! » à la fin du Spartacus de Stanley Kubrick produit et interprété par Kirk Douglas. Puis il enchaîne les rôles au cinéma où son physique le prédispose à jouer des personnages au caractère simple et déterminé que son intelligence lui permet souvent d’enrichir de nuances inattendues. C’est ainsi qu’il fut shérif dans Seuls sont les indomptés (1962) de David Miller (à nouveau produit et interprété par Kirk Douglas) et dans Que vienne la nuit (1967) d’Otto Preminger, Bandolero ! (1968) d’Andrew McLaglen, major dans Les 12 salopards (1967) de Robert Aldrich, colonel dans Les Prairies de l’honneur [Shenandoah] (1965) d’Andrew McLaglen et dans Première victoire [In Harm’s Way] (1965) d’Otto Preminger, détenu forçat dans Luke la main froide (1967), inspecteur de police dans L’Étrangleur de Boston (1968) de Richard Fleischer. On l’a vu aussi attaquer Cary Grant avec un crochet dans Charade (1963) de Stanley Donen ou aux prises avec la hache de Joan Crawford dans La Meurtrière diabolique [Strait-Jacket] (1964) de William Castle.

La Cible étoilée - Affiche

En 1970, il accède à la popularité grâce à son rôle de Joe Patroni, le technicien compétent, solide et sympathique de Airport (1970), rôle qu’il reprendra dans Airport 1975 [747 en péril] (1975), Airport 77 [Les Naufragés du 747] (1977), Airport 80 Concorde (1979) où il copilote l’avion supersonique avec Alain Delon. Il avait d’ailleurs déjà tâté de l’aviation et de ses accidents dans Le Vol du phoenix (1965) de Robert Aldrich. Ce caractère solide et rassurant est aussi très bien exploité dans la superproduction Tremblement de terre (1974). Son registre est cependant plus étendu qu’on ne le croit. Si on peut oublier son rôle utilitaire dans La Sanction [The Eiger Sanction] de et avec Clint Eastwood, impossible en revanche d’oublier son étonnante composition d’un gangster marginal, idiot mais très brutal et dangereux dans Le Canardeur [Thunderbolt and Lightfoot] (1977) de Michael Cimino aux côtés du même Eastwood. Son personnage du général Patton (sous les ordres duquel il avait réellement servi), dans le très noir thriller en temps de guerre La Cible étoilée (1978) de John Hough, est à la fois virulent et, parfois, presque proche du comique, très différent de celui interprété par George C. Scott en 1970 dans le film homonyme de Schaffner. Si cette seconde veine est franchement exploitée dans la série populaire des Y-a-t’ il un flic pour sauver la reine ? (1988), Y-a-t’ il un flic pour sauver le Président ? (1991), Y-a-t’il un flic pour sauver Hollywood ? (1994), elle n’empêche pas Kennedy d’avoir joué dans des titres B voire C aux sujets nettement plus sombres, relevant parfois du « cinéma-bis » le plus intéressant : terrorisme dans La Guerre des otages [The « Human » Factor] (1975) de Edward Dmytryk et Delta Force (1986) de Menahem Golan, cauchemar résurgent de la guerre du Viêt-Nam dans le thriller L’Exterminateur [Search and Destroy] (1979) de William Fruet, fantastique, science-fiction, horreur et épouvante dans Le Bateau de la mort (1980) d’Alvin Rakoff, Virus (1980) de Kinji Fukasaku, Survivance [Just Before Dawn] (1981) de Jeff Lieberman.

George Kennedy remporta un Oscar de « Best Supporting Actor » pour son second rôle dans Luke la main froide (1967) de Stuart Rosenberg, où son personnage d’abord antipathique, évoluait et devenait sympathique aux yeux du héros (Paul Newman) comme à ceux du spectateur.

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