Douglas Slocombe - Tortillard pour Titfield

Douglas Slocombe (1913 – 2016)

Mort à 103 ans le 22 février, Douglas Slocombe fut l’un des grands directeurs de la photo du cinéma britannique.

Scream of Fear - Affiche UK
Formé par le documentaire (il filme en 1939 un discours de Joseph Goebbels à Danzig / Gdansk, juste avant l’invasion de la Pologne) durant la Seconde guerre mondiale, il collabore dès 1945 au cinéma de fiction comme directeur de la photographie. Sa première signature notable dans le format standard « académique » du 1.37, est sa collaboration au film fantastique collectif à sketches Dead of Night [Au cœur de la nuit] en 1945. Il photographie ensuite certains classiques de la comédie anglaise (Noblesse oblige, L’Homme au complet blanc, Tortillard pour Titfield).

Tortillard pour Titfield a été filmé près de Bath et Bristol pendant l’été 1952. Le directeur de la photo Douglas Slocombe a fait du repérage en couleur sur une caméra Bell & Howell 16MM. Voici un extrait de 2min35s issues des 10min proposées en bonus sur le Blu-ray Studio Canal où l’on entend le célèbre directeur de la photo commenter ces images.

En 1960-1961, c’est le début de son âge d’or, pour l’essentiel tourné aux formats 1.66, 1.85 et 2.35 : Il signe coup sur coup les images de deux classiques du cinéma fantastique : Le Cirque des horreurs (en Eastmancolor) de Sidney Hayers et Hurler de peur (en N.&B.) de Seth Holt. Puis celles des remarquables Freud passions secrètes (1962) de John Huston et du The Servant (1963) de Joseph Losey (Notre test du Blu-ray) où il expérimente, dans le cadre d’un classicisme rigoureux, un certain nombre de recherches sophistiquées (effets optiques de grand angle, variations de profondeur de champ, composition du cadre). Le Crépuscule des aigles (1966) de John Guillermin et L’Or se barre (1969) de Peter Collinson, parmi d’autres productions à gros budget auxquelles il apporte ses compétences entre 1960 et 1970, prouvent qu’il est également à l’aise avec le format 2.35 CinemaScope.

Le Cirque des horreurs - Affiche FR

À partir de la fin des années 1960, sa réputation est faite et il est demandé par une nouvelle génération de cinéastes (Le Bal des vampires de Polanski, Music Lovers de Ken Russel) mais il persiste à collaborer parallèlement au cinéma de genres réglés par des vieux routiers au sommet de leur art, par exemple au remarquable film policier Marseille contrat (1974) de Robert Parrish et au curieux film de science-fiction / politique-fiction Rollerball (1975) de Norman Jewison.

The Marseille Contract - Photo d'exploitation

Entre 1980 et 1990, on trouve sa signature plutôt de l’autre côté de l’océan Atlantique, aux génériques des superproductions hollywoodiennes enfantines de Steven Spielberg (Les Aventuriers de l’Arche perdue, Indiana Jones et le temple maudit, Indiana Jones et la dernière croisade) sans oublier, consécration professionnelle encore plus évidente, un James Bond (Jamais plus jamais).

Il a obtenu trois BAFTA (équivalent anglais des Oscars américains) pour The Servant (1963), Gatsby le magnifique (1974) de Jack Clayton, Julia (1977) de Fred Zinnemann.

NB : l’écrivain et photographe français Romain Slocombe (qui fut aussi le traducteur du Cinéma japonais de Donald Richie) lui est apparenté.

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *