Archives de catégorie : Cinéma

Croix de fer – La guerre selon Peckinpah

Croix de fer est certainement de tous les films réalisés par Sam Peckinpah celui qui porte en lui une schizophrénie latente propre encore aujourd’hui à lui donner un sens et une acceptation qui ne sont absolument pas les siennes. La méprise est originelle. Quand le producteur allemand qui a fait fortune dans le porno même pas chic se met en tête de recruter le plus sulfureux des cinéastes ricains, c’est pour mettre en boîte un film de guerre qui ne pourra que se complaire dans le style ultra violent proche du voyeurisme qui a fait la réputation de Sam Peckinpah. Mais Wolf C. Hartwing n’avait pas compris que si Peckinpah usait et abusait des ralentis et autres procédés propres à styliser la violence, ce n’était pas dans un but d’emphase mais pour mieux en dénoncer les instigateurs.

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Anatomie d’une chute – Une sacrée Palme d’or

Anatomie d’une chute a donc eu les honneurs d’une Palme d’or au dernier Festival de Cannes quand les trois premiers longs de la réalisatrice Justine Triet, tous sélectionnés eux aussi sur la croisette, en sont à chaque fois repartis broucouilles. Il faut croire que le changement radical de style, d’écriture et de mise en situation a su finalement conquérir un jury en adéquation avec cette étude d’un couple à la complexité et à la densité rare pour ne pas dire inédite dans le cinéma. Oui parce que Anatomie d’une chute raconte l’histoire d’un homme et d’une femme par le biais d’un procès. Celui de la femme que l’on soupçonne d’avoir défenestré son mari lors d’une dispute. Entre les deux, un enfant de 11 ans malvoyant qui découvre brutalement une version de ses parents pour le moins sans filtre. Il est donc clair que si le sujet ne vous parle pas ou ne vous attire pas, il vaudrait mieux passer votre chemin car Anatomie d’une chute va très très loin dans cette étude de caractère qui use des codes du film de prétoire (à la française), le tout dans un style quasi documentaire s’étalant sur près de 2h30.

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Oppenheimer – Et Nolan créa la bombe ?

En relisant notre avis sur Interstellar (oui nous cultivons le culte de la personnalité à DC), un bout de phrase nous a frappé : « (…) une sorte de bête de foire en 70MM et IMAX sans fin ». Et de nous dire qu’elle pourrait parfaitement convenir pour Oppenheimer. Est-ce à penser qu’en presque 10 ans le cinéma de Christopher Nolan n’a pas évolué ? Ou plutôt se serait-il obstinément appliqué à creuser ce seul sillon ? Quel que soit le sujet ? On serait tenté de répondre par l’affirmative tout en précisant que le cinéaste a des circonstances atténuantes.

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Le Règne animal – La Planète des Hommes

La première réflexion qui nous vient à l’esprit au moment où le générique de fin remplit son office, c’est la réussite évidente des intentions revendiquées dès les premières images par Le Règne animal. On parle ici de la volonté affichée d’aller chercher dans le cinéma dit de genre un récipiendaire propre à faire évoluer celui dit d’auteur à la française bien trop souvent enfermé dans ses certitudes datées. Il y a en effet dans ce deuxième long de Thomas Cailley un joli mélange des genres (justement) où il use sans en abuser du mode fantastique pour raconter une histoire entre un père et son fils dans un monde en plein bouleversement sociétal et environnemental. On est (enfin) conquis et on va tenter de vous expliquer pourquoi.

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Cannes 2023 – Journal de bord d’un festivalier jour 10 et palmarès

En ce Cannes 2023, le dernier jour du festival est généralement celui des départs et, pour les dernières personnes sur place, le moment du palmarès et des rattrapages avant un film de clôture souvent raté – ce qui n’augure rien de bon pour le Pixar. En effet, il est possible, dès 8h30, de (re)voir les films en compétition officielle joués dans les diverses salles du palais. Malheureusement, ce ne sera pas notre cas puisque nous sommes déjà rentré sur Paris. Adieu pluie mer et petits déjeuner sur la plage…

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