La Confession (2016) de Nicolas Boukhrief

Fiche film : La Confession

« La Confession n’est en aucune façon un remake. Nous n’avons d’ailleurs pas acheté les droits du film, mais seulement ceux du livre. Avec le temps, bien qu’il ait été Prix Goncourt en 1952 et un authentique best-seller, le livre de Beatrix Beck a quelque peu été occulté par le classique de Melville (Léon Morin, prêtre) et c’est dommage car c’est un très beau roman, profond, émouvant et au questionnement très actuel » – Nicolas Boukhrief

La Confession (2016)

Réalisateur : Nicolas Boukhrief
Acteurs : Romain Duris, Marine Vacth, Anne Le Ny, Solène Rigot, Amandine Dewasmes, Lucie Debay
Durée : 1h56
Distributeur : SND Distribution
Sortie en salles : 8 mars 2017

Résumé : Sous l’Occupation allemande, dans une petite ville française, l’arrivée d’un nouveau prêtre suscite l’intérêt de toutes les femmes… Barny, jeune femme communiste et athée, ne saurait cependant être plus indifférente. Poussée par la curiosité, la jeune sceptique se rend à l’église dans le but de défier cet abbé : Léon Morin. Habituellement si sûre d’elle, Barny va pourtant être déstabilisée par ce jeune prêtre, aussi séduisant qu’intelligent. Intriguée, elle se prend au jeu de leurs échanges, au point de remettre en question ses certitudes les plus profondes. Barny ne succomberait-elle pas au charme du jeune prêtre ?

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  • Avis express : Si Nicolas Boukhrief précise avoir pris un certain nombre de libertés par rapport au roman en changeant, entre autres, le style narratif (la confession en flashback sur son lit de mort en lieu et place d’une voix off), la situation de l’héroïne (son veuvage reste une interrogation) ou encore la chronologie des faits (les derniers mois de la guerre et non plus toute sa durée), le cœur même du sujet reste quant à lui inchangé. À savoir un questionnement sur la foi, la religion et in extenso l’amour et la haine de son prochain sur fond de conflit aux racines fondamentalement antisémites. Et si cette toile de fond historique semblait davantage en retrait dans l’adaptation signée Melville, ce dernier ayant déjà abordé cette thématique dans son magistral Le Silence de la mer (1947), la force motrice des deux longs-métrages n’en demeurent pas moins commune, à savoir la confrontation entre l’homme d’église et la femme athée. Et à ce petit jeu, le face à face entre Romain Duris et Marine Vacth n’a pas trop à rougir de la comparaison entre Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva tant les joutes verbales sont d’un niveau qui appellent autant aux nombreux (sou)rires qu’à la réflexion. Alors certes, on en voit certains venir d’ici (y compris à la rédaction de DC) qui argueront que tout ceci s’apparente trop souvent à de la « philosophie de comptoir » tandis que l’illustration de certains passages bibliques flirte parfois avec le très convenu / attendu (« si quelqu’un te frappe sur la joue droite… ») ou encore que certaines scènes revenant sur cette France occupée tiraillée entre collabos et résistants a déjà été vu des milliers de fois auparavant – au hasard dans l’autre joyau de Melville qu’est L’Armée des ombres (1969). Mais comme le souligne là-encore le réalisateur, le propos du livre et in extenso de cette nouvelle adaptation n’en demeure pas moins toujours aussi pertinent à l’aube du nouveau millénaire où toutes ces interrogations restent plus que jamais d’actualité. Boukhrief n’étant de surcroît pas un manche pour ce qui est de tenir une caméra, sa mise en scène (en scope couleurs) n’a elle aussi pas trop à rougir de la comparaison avec le film de Melville (en 1.66:1 N&B). Plus d’un demi-siècle après ce dernier, La Confession se pose donc à son tour comme une œuvre salutaire dans le questionnement qu’elle induit quant à la nature profonde de l’Homme face à ses propres convictions. De là à savoir si cette réflexion résistera aussi bien au temps que le Léon Morin, prêtre de Melville, rendez-vous est pris dans 50 ans… (mais bon, comptez pas sur moi pour revenir vous en parler / NDSG) 3,5/5 – SA

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