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Fiche film : Tunnel

« Une personne ordinaire, n’ayant commis aucune faute, se retrouve prise au piège d’une catastrophe provoquée par des erreurs de la société. Un film est un film, la réalité est la réalité, mais de nos jours de nombreux incidents ressemblent davantage à des films qu’à la réalité. À vivre dans une telle société, je me suis naturellement intéressé à ce genre d’histoire. » Le réalisateur Kim Seong-hun à propos de Tunnel.

Tunnel (Teo-neol – 2016)

Réalisateur : Kim Seong-hun
Acteurs : Ha Jung-Woo, Doona Bae, Dal-Su Oh
Durée : 2h06
Distributeur : Version Originale / Condor
Sortie en salles : 3 mai 2017

Résumé : Alors qu’il rentre retrouver sa famille, un homme est accidentellement enseveli sous un tunnel, au volant de sa voiture. Pendant qu’une opération de sauvetage d’envergure nationale se met en place pour l’en sortir, scrutée et commentée par les médias, les politiques et les citoyens, l’homme joue sa survie avec les maigres moyens à sa disposition. Combien de temps tiendra-t-il ?

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  • Avis express : On avait plutôt bien aimé le premier long de Kim Seong-hun découvert de surcroît à Cannes en 2015. De surcroît car quand on avale en moyenne 4 films par jour, c’est toujours un exploit de sortir du lot et Hard Day était de ce pedigree là allant même jusqu’à imprimer les rétines et la mémoire au-delà du festival. Un exploit que l’on vous dit. C’est que Hard Day avait pour lui une identité visuelle un peu borderline comme seul le cinéma coréen sait le faire mais aussi un traitement vraiment nawack tendance humour noir. Bref que du bon. Avec Tunnel, on a l’impression que le cinéaste veut rentrer dans le rang en se donnant une contenance « macronnienne » (yep, va falloir vous y faire). En voulant dénoncer un certain délitement des édiles et la corruption latente qui va de pair, Kim Seong-hun tape là où ça fait mal avec en point de mire l’actualité douloureuse et récente de la Corée du sud (cf la récente arrestation du vice président de Samsung pour parjure et détournement de fonds ou encore la destitution de la présidente du pays pour corruption et abus de pouvoir. Rien que ça). Pour cela, il utilise le genre du film catastrophe et l’effondrement d’un tunnel tout neuf sur un pauvre automobiliste qui rentrait chez lui. Construit à l’évidence sans respecter les matériaux adéquats et règles de sécurité ad hoc, il symbolise donc cette Corée en pleine déliquescence que le film matraque tout du long entre un gouvernement dépassé mais toujours prompt à tout récupérer d’une manière politique et une société civile voyeuriste et manipulable. Bref, que du vieux chez nous et ailleurs mais qui semble nouveau dans ce pays au voisin totalitariste terrifiant. Le problème c’est qu’avec ce survival en solitaire (l’automobiliste en question un peu MacGyver) où tout tourne autour des secours et une femme au grand désespoir, le traitement laisse peu de place à autre chose qu’un truc un peu bas du front tendance classique et lourdaud. Autant dire que l’on s’ennuie ferme dès la première demie heure passée avec pour seul suspense la question du sauvetage réussi ou non. Et le cinéaste de nous cantonner alors au simple spectateur voyeuriste qu’il dénonce pourtant. C’est peut-être voulu mais c’est quand même peu. 2,5/5SG

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