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Fiche film : 120 battements par minute

Act Up est une association militante luttant contre le Sida ayant vu le jour à la fin des années 80 aux USA. Ce modèle a été suivi en France avec la création d’Act Up Paris en 1989. Le réalisateur Robin Campillo a rejoint cette association en 1992, 10 ans après le début de l’épidémie : « En tant que gay, j’avais vécu les années 80 assez difficilement dans la peur de la maladie. Au début des années 90, je tombe sur une interview télévisée de Didier Lestrade, l’un des fondateurs de l’association. Il y parle de communauté sida composée, selon lui, des malades, de leurs proches et du personnel médical qui affrontent cette épidémie dans une forme d’indifférence de la société. Ce discours rompait un silence qui avait duré presque dix ans. C’est à ce moment-là que je décide de rentrer à Act Up », confie le cinéaste.

Robin Campillo revient sur le choix du titre de son film, 120 Battements par minute : « C’est notamment une référence à la house music de l’époque que j’aimais beaucoup et qui est à 124 battements par minute. Je voulais rendre hommage à cette musique qui accompagnait l’époque. C’était une musique à la fois festive et inquiète, comme la situation vécue par la communauté gay à l’époque. »

120 battements par minute (2017)

Réalisateur : Robin Campillo
Acteurs : Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Antoine Reinartz, Felix Maritaud
Durée : 2h20
Distributeur : Memento Films Distribution
Sortie en salles : 23 août 2017

Résumé : Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale.
Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean.

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  • Avis express : Est-ce que le fait d’affirmer que 120 battements par minute nous a poliment barbé nous catalogue d’entrée comme homophobe ? La question mérite d’être posée non ?  Surtout en ces temps de dictature par les réseaux sociaux où il ne fait pas bon d’avoir une opinion tranchée ou pis d’être en contradiction totale avec l’opinion du moment. Celle qui voit le nouveau film de Robin Campillo comme la très belle sensation au dernier festival de Cannes que le Président du jury Almodóvar a adoubé d’un Grand Prix forcément sous-côté aux yeux d’une presse française en totale pâmoison. À notre décharge, nous avons découvert le film bien après sa présentation cannoise et l’hystérie collective qui s’en est suivie. Pour bien connaître la chose (remember La Vie d’Adèle), on ne va pas jeter la pierre aux journalistes sur place qui la fatigue aidant manquent forcément de lucidité et de quant à soi. Traduction : les nuits au Baron ne sont pas forcément compatibles avec les séances de presse de 8h30 du matin au Grand Théâtre Lumière. Résultat des courses, cette histoire d’Amour (avec un grand A c’est mieux) entre deux militants Act Up Paris au plus fort de son activisme des années 90 n’a fondamentalement rien de transcendant. C’est même plutôt plan plan et ronflant pour ne pas dire pédant. En cause d’abord cette mise en scène qui se veut de prime abord au cordeau et quelque peu naturaliste. En fait c’est comme cela tout du long comme si Campillo avait peur de faire ou de proposer autre chose. Ce qui donne cette impression de surplace permanent émaillé d’une musique techno censée nous réveiller de notre léthargie. En cause aussi les acteurs qui à l’image des Revenants du premier long de Campillo, traversent le film tels des zombies repus de chair où le sexe n’est qu’un passage obligé plutôt tiédasse et non ce que le réalisateur recherche désespérément, à savoir des déclarations d’amour permanentes frappées du sceau de l’urgence. La scène de la branlette hospitalière en est un édifiant exemple entre érection molle et sperme froid. En cause enfin (liste non exhaustive toutefois) cette propension à vouloir à tout prix coller à la sémantique actuelle du cinéma français soi-disant militant qui ne sait que regarder en arrière et non fourbir les armes du présent et, soyons dingo, ceux du futur. D’un film comme 120 battements par minute, on n’attend même pas un semblant de décryptage ou d’informations factuelles mais un tel retranchement, de telles œillères, un tel déni façon autruche provoquent forcément le malaise. Le pire dans tout ça c’est que l’on est persuadé que Campillo n’est pas passé à côté de son sujet. Il a fait exactement le film qu’il voulait. Pas certain cependant qu’à l’instar des Nuits fauves, il ne marque son époque. Quoi qu’en pense la horde de Walking Dead cannoise. 1,5/5SG

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