Laissez bronzer les cadavres - Image une fiche film

Fiche film : Laissez bronzer les cadavres

Laissez bronzer les cadavres est l’adaptation du premier roman au titre éponyme de Jean-Patrick Manchette (coécrit avec Jean-Pierre Bastid), l’un des auteurs les plus marquants du polar français des années 1970 et 1980.

Après avoir tourné plusieurs courts-métrages, auto-produits pour la plupart, Hélène Cattet et Bruno Forzani réalisent Amer en 2009 et L’Étrange couleur des larmes de ton corps en 2012, un diptyque féminin/masculin autour du désir et du giallo. Entre temps, ils participent au long-métrage d’anthologie ABC’s of Death (2012) qui réunit 26 réalisateurs émergents de la scène fantastique internationale avec leur segment fortement érotique O is for Orgasm. En 2016, ils tournent Laissez bronzer les cadavres, toujours accompagnés par le tandem de producteurs Eve Commenge – François Cognard.

Laissez bronzer les cadavres (2017)

Réalisateurs : Hélène Cattet, Bruno Forzani
Acteurs : Elina Löwensohn, Stéphane Ferrara, Bernie Bonvoisin
Durée : 1h30
Distributeur : Shellac
Sortie en salles : 18 octobre 2017

Résumé : La Méditerranée, l’été : une mer d’azur, un soleil de plomb… et 250 kilos d’or volés par Rhino et sa bande! Ils ont trouvé la planque idéale : un village abandonné, coupé de tout, investi par une artiste en manque d’inspiration. Hélas, quelques invités surprises et deux flics vont contrecarrer leur plan : ce lieu paradisiaque, autrefois théâtre d’orgies et de happenings sauvages, va se transformer en un véritable champ de bataille… impitoyable et hallucinatoire !

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  • Avis express : Autant être franc du collier de suite. Oui, car on n’a toujours pas vu les deux premiers longs de Hélène Cattet et Bruno Forzani. Ô, on a bien tenté le coup à de nombreuses occasions et à toutes heures de la journée et de la nuit. Mais cela s’est toujours soldé par un échec cuisant du type ronflements bave aux lèvres au bout de seulement 10 minutes de film. On est pourtant persuadé que l’on tient là une paire de cinéastes aux cojones grosses comme ça dotée de surcroît d’un amour immodéré pour le cinéma. Cela ruisselle par tous les pores des propos que l’on peut glaner d’eux à droite à gauche et au détour de chacun des plans de Laissez bronzer les cadavres. Alors quoi ? C’est là où le critique à la subjectivité éhontée intervient. Hélène Cattet et Bruno Forzani aiment certes le cinéma mais surtout celui qui a eu le vent en poupe dans les années 70 en Europe. Du western dit maladroitement spaghetti au giallo, le néo polar italien en passant par la prod teutonne ou celle qui se tournait dans la province d’Almeria en Espagne. Non que l’on conteste cette forme d’idolâtrie (appelons un chat, un chat) d’autant que quelques films auront marqué de leur empreinte le médium pour ne pas dire leur époque quand tous font montrent d’une liberté de ton et d’une sauvagerie créatrice totalement remisées aujourd’hui sous le tapis d’une morale bien trop pensante. Il y avait en effet là une certaine façon de jouir le cinéma qui n’est plus qu’un lointain souvenir. C’est d’ailleurs justement l’un des propos du tandem de cinéastes belge que de retrouver cette sensation de jouissance certainement vécue depuis l’enfance quand ils ont bouffé à la chaîne toute cette production du Bis et du Z totalement (ré)habilitée depuis plus d’une dizaine d’années. Mais le problème d’une telle entreprise c’est qu’elle ne peut aboutir qu’à un film musée. Une œuvre d’art sans âme. Car dans la forme Laissez bronzer les cadavres est d’une folle maîtrise se permettant des cadrages, une photo, un montage en totale rupture avec le tout venant de la production actuelle. On en prend littéralement plein la rétine et on en ressort ébahi. Mais dans le fond c’est une toute autre histoire. Car si  Laissez bronzer les cadavres se réfère à tout un pan de cette histoire du cinéma évoquée plus haut, celle-ci obéissait justement à la fin d’une époque où il fallait tout remettre en cause et urgemment s’il vous plaît. Ces films ne faisant alors qu’accompagner un mouvement d’ensemble qui leur permettaient d’avoir la justification nécessaire à leur propre existence. Laissez bronzer les cadavres étant décorrélé de toutes ces contingences, il ne peut se raccrocher à rien sinon donc à ce formalisme d’un autre temps (et en aucun cas révolutionnaire, immersif ou visionnaire) que les nostalgiques admireront benoîtement. Mais que les autres auront bien du mal à apprécier autrement qu’en s’ennuyant une nouvelle fois poliment (mais respectueusement).  2,5/5 – SG
  • Nicolas Thys n’a pas le même avis et positionne le film dans son top 10 de l’année 2017.
  • La chronique DVD / Blu-ray : Si un Blu-ray édité par Le Chat qui fume a bien vu le jour en 2018, il est introuvable à un prix raisonnable. On pourra toutefois se tourner vers l’Allemagne (Koch Media) ou les Etats-Unis (Kino Lorber) qui le proposent via des Blu-ray plus que techniquement recommandables et à des prix inférieurs à 15 euros  pour l’édition allemande.
  • Box-office : 5 652 entrées sur 3 copies. À ce niveau là, on est au-delà de la sortie de niche.

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