Gaspard va au mariage - Image une fiche film

Fiche film : Gaspard va au mariage

Pour Gaspard va au mariage, Antony Cordier s’est souvenu d’un livre de son enfance contant la vie de Claude Caillé, créateur du zoo de la Palmyre, qui a en partie inspiré le personnage de Max, le père.

Antony Cordier a tourné, en compagnie de son équipe, pendant six semaines dans le parc animalier du Reynou, dans le Limousin. Il s’agit d’un zoo à la structure modeste dans lequel une vingtaine de personnes travaille.

Après le triolisme dans Douches froides, l’échangisme dans Happy Few, Antony Cordier s’attaque avec Gaspard va au mariage aux relations incestueuses.

Gaspard va au mariage (2017)

Réalisateur : Antony Cordier
Acteurs : Félix Moati, Laetitia Dosch, Christa Théret, Johan Heldenbergh, Guillaume Gouix, Marina Foïs
Durée : 1h43
Distributeur : Pyramide Distribution
Sortie en salles : 31 janvier 2018

Résumé : Après s’être tenu prudemment à l’écart pendant des années, Gaspard, 25 ans, doit renouer avec sa famille à l’annonce du remariage de son père. Accompagné de Laura, une fille fantasque qui accepte de jouer sa petite amie le temps du mariage, il se sent enfin prêt à remettre les pieds dans le zoo de ses parents et y retrouver les singes et les fauves qui l’ont vu grandir… Mais entre un père trop cavaleur, un frère trop raisonnable et une sœur bien trop belle, il n’a pas conscience qu’il s’apprête à vivre les derniers jours de son enfance.

Articles / Liens :

  • Avis express : Il est assez rare de tomber ainsi au débotté sur un film français qui sous des atours de comédie plutôt passe partout, rassemble en son sein plusieurs courants de cinéma pour ne pas dire de genre. Ô que voilà un gros mot d’ailleurs dans le giron aujourd’hui si aseptisé de la prod hexagonale qui depuis belle lurette ne veut plus prendre le moindre risque pour mieux se soumettre au diktat de nos chaînes nationales. Ces mêmes chaînes qui de toute façon s’en carrent plus que jamais le coquillard de diffuser des films en prime time sinon peut-être Les Tuche 3 qui hasard du calendrier sort aussi cette semaine d’ailleurs. Mais on s’égare (ou si peu en fait).
    Car Gaspard va au mariage ne mange donc pas de ce pain là. Non que le troisième long de Antony Cordier tape du côté du cinéma d’auteur type « garrélien » (au hasard. Remarquez que l’on aurait pu aussi mettre galérien. Oui on est trop drôle), autre plaie d’Égypte du cinéma bien de chez nous. Non Gaspard… va plutôt chercher ses inspirations du côté de la comédie italienne des années 70 façon Affreux, sales et méchants avec ses dialogues plutôt corrosifs et ses situations gentiment décalées mais qui expriment un point de vue bien sentie sur la société d’aujourd’hui. Il y a aussi une mise en scène qui rappellent le Woody Allen inspiré et onirique de Manhattan (ce qui par les temps qui courent d’hystérie collective est toujours bon à rappeler) alors que la photo signée Nicolas Gaurin pousse le potard vers des contrées qui ne peuvent que souligner les orientations cinéphiles du cinéaste entre Truffaut (qui ne pense pas à La Nuit américaine dans la très belle séquence soit disant entre chien et loup de quasi fin) et Jeunet pour sa propension à sans cesse habiller sa réalisation plutôt léchée de la plus belle des manières formelles sans pour autant s’y perdre ou s’y cacher.
    Mais Gaspard… ce n’est pas que des emprunts de luxe à une histoire du cinéma prestigieuse, c’est aussi une propension à donner vie à des personnages et à une histoire un peu en dehors du temps utilisant pour cela le décor naturel d’un zoo encore familial avec une générosité qui n’a plus trop lieu d’être dans le cinéma français. Cordier est ainsi bienveillant sans être jamais mièvre puisque le regard n’en oublie pas l’angle acerbe si besoin. Mais jamais on ne décéléra une quelconque gratuité dans l’humour, le bon mot ou la situation drolatique. Il ne s’agit pas ici de rire aux dépens mais bien avec.
    Denrée rare donc qui fait beaucoup du sel d’un film qui manque peut-être juste d’un poil de provoc comme avec son premier long Douches froides  (tel n’est pas le propos en effet même s’il est un peu question d’inceste) sans que pour autant le sentiment d’avoir vu quelque chose de vraiment à part ne se départisse tout à fait après l’immédiate vision. Et on est persuadé que la patine du temps ne fera qu’embellir cette impression que l’on pourrait qualifier in fine de surannée. 3,5/5 – SG

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *