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Fiche film : Comme des rois

Comme des rois est le troisième film de fiction réalisé par Xabi Molia après Huit fois debout en 2010 et Les Conquérants en 2013. En 2014, il réalise Le Terrain, un documentaire pour Arte sur le football en banlieue.
Xabi Molia a eu l’idée du pitch de Comme des rois à la suite d’une petite péripétie qui lui est arrivée lorsqu’il se trouvait un jour à la gare Montparnasse. Un inconnu lui avait raconté une histoire invraisemblable pour le pousser à lui donner de l’argent. Le metteur en scène accepta de lui remettre un billet de 20 euros et repensa ensuite aux ressources que cet homme avait dû déployer pour arriver à ses fins : « Et puis j’ai imaginé son retour chez lui, le soir, sa discussion avec sa femme sur leurs journées de travail respectives… C’est comme ça qu’a surgi la figure d’un artisan de l’arnaque, qui aime le travail bien fait, qui a le goût du métier, une petite routine. De fil en aiguille, je me suis dit que l’artisan devait penser à la transmission de son savoir-faire. Dans un monde qui change, en plus, un monde où les gens n’ouvrent plus trop leur porte, un monde où les pigeons se trouvent plus facilement sur Internet… »
C’est la prestation de Kad Merad dans la série politique Baron Noir qui a poussé Xabi Molia a choisir l’acteur pour être en tête d’affiche de Comme des rois.

Comme des rois (2017)

Réalisateur(s) : Xabi Molia
Acteurs : Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud, Amir El Kacem
Durée : 1h24
Distributeur : Haut et Court
Sortie en salles : 2 mai 2018

Résumé : Joseph ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte, dans laquelle il a embarqué son fils Micka, est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie. Loin des arnaques, loin de son père…

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  • Avis express : Il y a comme ça au détour de la production française ambiante traversée de comédies pas drôles et de drames sociaux totalement déconnectés de la réalité, des pépites en forme d’exception. Comme des rois en fait partie. Le troisième long de Xabi Molia, romancier de son état (là réside certainement le/son secret), raconte en effet un quotidien éprouvant fait de banlieues pas folichonnes (vous allez me dire : « Quel beau pléonasme ! »), de rêves qu’il faut sans cesse remiser et d’une jeunesse sacrifiée. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil avec une forte odeur de sapin avant même les lumières de la salle éteintes. Et pourtant. C’était sans compter la petite musique mise en place par le réalisateur dès les premières images. Quelque chose qui pourrait s’apparenter à de « petits riens » entre plans aériens, jeux de tous les acteurs à l’avenant ou encore dialogues qui sonnent justes.
    Mais tout cela ne ferait pas sens sans l’apport d’une histoire cimentant inlassablement ces particules qui sans cela ne resteraient qu’à l’état d’électrons libres. Si l’interprétation de Kad Merad et de Kacey Mottet Klein (propulsé très jeune par la réalisatrice Ursula Meier et vu récemment dans Vent du Nord) y sont pour beaucoup, que dire de l’angle comédie sociale à la Ken Loach mais aussi à la Jolivet façon Ma petite entreprise que Molia cite expressément. L’idée étant de ne pas se dérober quant aux sujets lourds abordés mais sans que pour autant ne soit privilégié l’angle misérabiliste ou sinistre. Plane du coup sur Comme des rois comme une brise de bon aloi qui balaie sans cesse l’écueil pestilentiel de la confrontation frontale avec une réalité qui ainsi maltraitée n’en aurait que discrédité le film .
    Xabi Molia, à qui l’on doit en 2014 Terrain, un formidable documentaire sur un club de football amateur de la banlieue parisienne, continue ainsi de prendre le pouls d’un tissu périurbain dans un état de déliquescence de plus en plus avancé et véritable lanceur d’alerte à l’égard du reste de la société qui continue pourtant à balayer cela sous le tapis d’une nation devenue aveugle malgré elle. Molia ne s’y résout pas et nous balance son Comme des rois à la face sans que pour autant il veuille nous asséner ses vérités ou de quelconques leçons de morale. C’est ce qui fait tout le prix et la saveur de son film. SG3,5/5
  • Box-office : Avec 9 405 entrées sur 152 copies en 24h, Comme des rois peut espérer passer la barre des 150 000 spectateurs au total. Certainement l’objectif minimal recherché par Haut et Court, son distributeur.

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