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Fiche film : The Hate U Give – La Haine qu’on donne

The Hate U Give a été inspiré par un fait-divers qui a bouleversé Angie Thomas : le meurtre d’Oscar Grant par un officier de la police des transports survenu à Oakland, en Californie, le 1er janvier 2009. La romancière originaire du Mississippi y a trouvé la motivation et l’élément déclencheur pour raconter l’histoire de Starr Carter, unique témoin du meurtre de son ami d’enfance par un officier de police.

Ce qui débuta comme une nouvelle a finalement donné naissance au roman The Hate U Give. À travers son univers fictif, le livre dénonce les nombreuses bavures policières dont est victime la communauté noire américaine, lesquelles ont engendré d’innombrables manifestations et eu un retentissement à travers tout le pays ces dernières années.

George Tillman Jr. a été l’un des premiers à se procurer le manuscrit. Le cinéaste, qui a démontré son talent pour dresser le portrait de la communauté afro-américaine dans des films tels que Soul Food (comme scénariste et réalisateur) et la franchise Barbershop (comme producteur), a tout de suite reconnu le potentiel de ce roman et confie avoir été instantanément happé par l’histoire.

The Hate U Give – La Haine qu’on donne (The Hate U Give – 2018)

Réalisateur(s) : George Tillman Jr.
Acteurs : Amandla Stenberg, Regina Hall, Russell Hornsby, Anthony Mackie, Dominique Fishback
Durée : 2h13
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Sortie en salles : 23 janvier 2019

Résumé : Starr est témoin de la mort de son meilleur ami d’enfance, Khalil, tué par balles par un officier de police. Confrontée aux nombreuses pressions de sa communauté, Starr doit trouver sa voix et se battre pour ce qui est juste.

Articles / Liens :

  • Avis express : Il faut prendre The Hate U Give pour ce qu’il est. Un film vaguement militant, un peu maladroit, beaucoup trop long mais bourré de belles intentions que l’on pourrait même qualifier de vitales. C’est qu’il y a ici une volonté frontale de décrire une terrible réalité subie au quotidien par la communauté noire des États-Unis. Elle est certes sans équivoque et plutôt manichéenne mais on ne peut lui ôter une qualité essentielle, une véritable honnêteté intellectuelle. Ce dont ne dispose pas, au hasard, des films récents comme The Birth of a Nation ou Moonlght qui se parent d’un tel formalisme que cela finit par totalement diluer leurs propos qui n’ont pour le coup plus rien de militants.
    The Hate U Give ne s’embarrasse pas en effet avec une réalisation léchée ou une photo travaillée. George Tillman Jr., son réalisateur, s’est plutôt appliqué à trouver le ton juste et les dialogues qui vont de paire. Si ce n’est pas toujours convaincant, on ne peut nier que cela suinte par tous les pixels d’une histoire qui ne cherche qu’à rendre compte pour mieux dénoncer. En cela tout est donc simple, univoque et totalement tournée vers cette finalité. The Hate U Give est donc ce film binaire pas toujours très fin mais qui en ne s’embarrassant que de très peu de fioritures obtient le résultat a minima escompté.
    Le problème cependant c’est que l’on n’est pas trop sûr que cela fasse bouger les lignes ou provoque une quelconque décharge d’adrénaline tendance prise de conscience. La communauté noire sait et n’a finalement pas besoin de ce genre de film pour représenter la tragédie qui se joue au quotidien au sein d’une société toujours plus communautarisée. Son seul espoir c’est donc de le faire savoir à l’attention d’une communauté blanche qui va elle, au mieux, s’apitoyer puis très vite passer à autre chose à la sortie du cinéma (et encore si celle-ci se déplace pour voir le film). Loin de nous pourtant l’idée d’affirmer que The Hate U Give ne sert à rien, mais il est évident que sa portée restera limitée. Il suffit de voir comment l’insurpassable brûlot Do The Right Thing reste d’une effroyable acuité aujourd’hui. SG 2,5/5
  • Box office : Budgétisé à hauteur de 23M de dollars, The Hate U Give a engrangé 30M de recettes aux États-Unis sur les semaines qui ont suivies sa sortie le 5 octobre 2018. Sujet très américain mais dont les ressorts dramatiques et l’actualité dont il prend acte sont de moins en moins propres à ce pays, le film de George Tillman Jr. ne devrait pas pour autant drainer les foules chez nous d’autant que le Blu-ray import US qui sort ce 22 janvier comporte une VF et des STF… Fox France y croit pourtant avec une mise en place de 180 copies. Et c’est tout à son honneur. Edit 25/01 : 11 824 entrées sur 173 copies après une journée d’exploitation. Ce qui devrait permettre au film d’atteindre a minima les 70 000 entrées dès la première semaine et de dépasser les 100 000 spectateurs vers sa fin de vie. Comme quoi, nous étions (un peu) mauvaise langue (ou pas).

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