Arctic - Image une fiche film

Fiche film : Arctic

Joe Penna s’est fait connaître dix ans avant Arctic grâce à sa chaîne YouTube « MysteryGuitarMan » consacrée à la musique expérimentale et aux courts-métrages. Elle totalisait près de trois millions d’abonnés et plus de 400 millions de vues.

Filmé en Islande, Arctic est, de l’aveu de Mads Mikkelsen, le tournage le plus éprouvant de sa carrière. L’équipe s’est confrontée à des vents violents, des tempêtes de neige, une pluie glaciale et du matériel coincé dans la neige.

Joe Penna a eu l’idée d’Arctic deux ans plus tôt, en découvrant une image de Mars, version habitable. Il s’est alors demandé comment quelqu’un pourrait survivre dans un environnement hostile. Mais l’absence d’oxygène limitait le récit et le réalisateur a décidé de le déplacer dans le cercle arctique.

Arctic (2018)

Réalisateur(s) : Joe Penna
Acteurs : Mads Mikkelsen, Maria Thelma Smáradóttir, Tintrinai Thikhasuk
Durée : 1h37
Distributeur : Les Bookmakers / The Jokers
Sortie en salles : 6 février 2019

Résumé : En Arctique, la température peut descendre jusqu’à moins –70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise…

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  • Avis express : Joe Penna fait donc son entrée dans la grande famille du cinéma avec un film dépourvu de dialogues ou presque et seulement deux protagonistes. Le tout perdu au fin fond du désert arctique. On va donc dire que le pépère n’a pas cherché à se rendre la tâche facile afin d’accoucher certainement dans la douleur d’un premier long frappé du sceau du défi permanent. Car au-delà des conditions de tournage qui n’ont pas dû être simples, il fallait aussi ne jamais perdre le spectateur en route. Un spectateur en effet peu habitué à ce genre de proposition qui joue en permanence avec les codes du cinéma muet. J.C. Chandor avec All is lost avait tenté récemment le même genre de pari sans pour autant y parvenir. C’est que Arctic ne s’embarrasse qu’accessoirement d’une quelconque progression dramatique.
    Dès les premières images, le personnage joué par Mads Mikkelsen nous apparaît en effet être en mode survie depuis quelque temps déjà. Limite on se demande s’il n’a pas cherché et finalement trouvé la paix intérieure en ces terres glacées. C’est un événement accidentel (un hélico ayant finalement repéré ses émissions radio de détresse qui s’écrase dans la foulée) qui va le sortir de sa torpeur pour l’obliger à non pas sauver sa peau mais celle d’une pilote entre la vie et la mort. Commence alors un long périple à -70° avec un ours polaire au cul et du blanc à perte de vue. La caméra de Penna est alors proche des corps et des visages comme s’il cherchait inlassablement la maigre chaleur qui peut s’en dégager. Quant à Mads Mikkelsen, il est dans l’épure obsessionnel. Seuls ses regards traqués en gros plans trahissent la tension.
    La limite de l’exercice réside en fait dans l’accumulation des « malheurs » toujours plus gros, toujours plus implacables. Si progression dramatique il y a, c’est ici qu’elle se situe et le problème c’est que cela pue à plein nez la grosse ficelle de scénariste. De celle qui doit embarquer le spectateur toujours plus avant dans l’aventure et la tragédie. Mais ceci est heureusement compensé par une réalisation proche de l’ascétisme ramenant sans cesse l’action à ce qu’elle doit être ici. Survivre. Arctic est donc ce film tiraillé entre sa finalité et la façon d’y parvenir. Ce qui peut aussi provoquer de vrais moments de climax réussis comme celle de l’affrontement avec l’ours. De quoi faire aussi un peu oublier cette toute fin qui succombe aux sirènes de la facilité par trop hollywoodienne. On attendra donc le prochain film de Joe Penna pour se faire une idée plus précise de ses véritables intentions de cinéma. SG 3/5
  • Box office : 64 copies sont annoncées en première semaine pour propager la bonne parole d’Arctic dans les salles de cinéma françaises. Cela risque d’être un peu juste pour imposer le nom du réal chez nous et ce même s’il dispose de Mads Mikkelsen pour tête d’affiche. Mais on aimerait se tromper. Edit jeudi 7 février : 4 351 entrées après 24h d’exploitation. On se dirige vers un cumul à moins de 50 000 entrées. C’est peu… Edit 1er juin : 49 464 entrées au final.

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