Diego Maradonna - Image une fiche film

Fiche film : Diego Maradona

Diego Maradona est le troisième volet d’une trilogie de longs métrages documentaires novateurs et sans concessions signés par l’équipe oscarisée à qui l’on doit Senna (2010) et Amy (2015) : Asif Kapadia (réalisateur), James Gay-Rees (producteur), Chris King (chef monteur) et Antonio Pinto (compositeur).

Asif Kapadia a d’abord été contacté par le producteur Paul Martin pendant les Jeux Olympiques de Londres en 2012, peu après la sortie de Senna. Martin avait découvert une collection d’images rares saisies sur le vif, presque entièrement inédites, et estimait que Kapadia était le candidat idéal pour réaliser un documentaire à partir de ces images.

Diego Maradona se base sur des images du footballeur encore jamais dévoilées. Le producteur Paul Martin a entendu parler pour la première fois de ce qu’il appelle des images « quasi mythiques » à l’époque où il était journaliste sportif avant de se tourner vers la production. Ces images avaient été tournées par deux cameramen, l’Argentin Juan Laburu et l’Italien Luigi « Gino » Martucci, à la demande du regretté Jorge Cyterszpiler, fidèle ami de Maradona : celui-ci avait été son premier agent et avait négocié son départ pour Boca Juniors, puis ses transferts pour le Barça et le Napoli, dont les sommes avaient battu tous les records.

Diego Maradona (2019)

Réalisateur(s) : Asif Kapadia
Avec : Diego Maradona
Durée : 2h10
Distributeur : Mars Films
Sortie en salles : 31 juillet 2019

Résumé : Le 5 juillet 1984, Diego Maradona débarque à Naples. Pendant sept ans, il enflamme les stades. Le footballeur le plus mythique de la planète a parfaitement trouvé ses marques dans la ville la plus passionnante – mais aussi la plus dangereuse – d’Europe.

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  • Avis express : Pour ceux qui avait découvert le travail de Asif Kapadia avec Senna, sur le fabuleux pilote brésilien de F1 qui avait trouvé la mort au Grand Prix de Saint-Marin en 1994, ils ne seront pas dépaysés avec Diego Maradona. L’approche est en effet la même. Proposer au spectateur un angle novateur et des images quasi inédites afin de raconter une histoire que l’on croyait pourtant connaître avec pour ambition sous-jacente de ne jamais tomber dans la bio classique et souvent fastidieuse. L’angle choisit ici est en fait une période déterminée et connue. Celle où Maradona a débarqué dans la ville de Naples en provenance de Barcelone afin de relancer une carrière à l’arrêt alors qu’il était déjà considéré comme le meilleur joueur de foot de l’époque.
    Nous sommes à l’été 84 et le film de Asif Kapadia s’ouvre sur l’arrivée de Maradona qui débarque directement de l’aéroport pour donner sa première conférence de presse. On est dans l’habitacle d’une voiture qui fend la ville tel Claude Lelouch dans C’était un rendez-vous pour arriver dans l’antre du stade San Paolo où là l’ambiance est juste démente avec près de 100 000 socios qui scandent à l’unisson le nom de leur idole. Le ton est donné et le film ne s’éloignera jamais beaucoup de cette ligne directrice entre rupture d’anévrisme permanente et folie douce au quotidien pour un homme dont le cœur va vivre à l’unisson d’une ville de tous les excès et vice-versa. Et ce jusque dans ses bas-fonds les plus glauques putrides et inavouables.
    À l’appui de cette forme d’instantanée qui aura conditionné l’identité d’un homme jusqu’à aujourd’hui, on trouve des heures et des heures d’images devenues mythiques avec le temps car jamais dévoilées au grand public et seulement connues de quelques intimes du footballeur. Ceux-là même qui avaient suivi Maradona pendant toute sa période napolitaine presque au quotidien enregistrant une intimité qui deviendra pour l’histoire une épopée à nulle autre pareille. Asif Kapadia capte ainsi son audience, qu’elle soit férue de foot et de sa grande histoire ou qu’elle soit plutôt versée dans la tragédie grecque. Dans tous les cas, on ne voit pas passer les plus de 120 minutes ponctuées de coups de théâtre savamment distillés qui suivent pourtant une frise temporaire des plus linéaires. Comme si le footballeur et l’homme voulaient faciliter la tâche de ses détracteurs comme de ses admirateurs. Comme si « la main de Dieu » imprimait sa légende en live confirmant une nouvelle fois le célèbre axiome énoncé par un journaliste à la fin de L’Homme qui tua Liberty Valance de John Ford : Quand la légende dépasse la réalité, imprimez la légende. SG 3,5/5
  • Box office : 1 639 entrées sur 38 copies sur 24h, ce qui permet d’envisager une première semaine aux alentours des 10 000 spectateurs. Pour rappel Senna en avait rassemblé 4 187 sur 4 copies alors qu’Amy c’était 240 432 entrées sur 20 copies avec une pointe à 150 en 5ème semaine. Edit 23/12 : Ce sera finalement 21 519 entrées au cumul sur 5 semaines d’exploitation.
  • La chronique Blu-ray : Senna avait eu les honneurs d’une sortie en Blu-ray chez StudioCanal malgré ses 4 000 spectateurs en salle. Mais on était en 2011 et le marché de la vidéo physique était encore au beau fixe. Idem pour Amy 4 ans plus tard chez TF1 vidéo cette fois-ci. Et même si le marché entamait son déclin, les presque 250 000 entrées justifiaient sans problème l’existence du medium bleuté. Avec Diego Maradona, rien n’est moins sûr. Déjà il faudrait connaître l’identité de l’éditeur, ce qui n’est pas déterminé à l’heure où nous tapons ces lignes, et puis il faudrait certainement un joli score en salle au delà des 100 000 spectateurs pour que le nouveau doc de Asif Kapadia ait droit à une sortie Blu-ray en plus du DVD. Cela fait beaucoup de si quand même.

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