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Fiche film : Furie

Au départ, Furie est une histoire écrite par Aurélien Molas, le scénariste de la série Maroni, les fantômes du fleuve, que Olivier Abbou a réalisée pour Arte. Pour ce film, Aurélien s’est inspiré d’un fait divers survenu à Port Leucate : un couple avait prêté sa maison à des amis en difficulté. Une fois rentrés de vacances avec leur camping-car, ils découvrent leur villa transformée en camp retranché pour leur en interdire l’accès.

Avec Furie, Olivier Abbou tourne à nouveau avec Adama Niane et Stéphane Caillard qu’il avait choisi pour la série Maroni.

Furie (2018)

Réalisateur(s) : Olivier Abbou
Avec :  Adama Niane, Stéphane Caillard, Paul Hamy, Eddy Leduc
Durée : 1h38
Distributeur :  New Story
Sortie en salles : 6 novembre 2019

Résumé : Inspiré de faits réels. Le temps des vacances d’été, Chloé et Paul Diallo prêtent leur maison à la nounou de leur fils. À son retour de voyage, la famille Diallo trouve porte close : les serrures ont été changées et les occupants déclarent être chez eux. Pour Paul, c’est le début d’un combat qui va faire vaciller son couple, ses valeurs, son humanité.

Articles / Liens :

  • Avis express : Olivier Abbou n’est certainement pas le blaze le plus connu au sein de la caste des réalisateurs français. On nous rétorquera qu’avec deux longs et deux séries assez peu médiatisés, la cause était entendue. Pour autant, Territoires en 2005 ne peut qu’avoir laissé une trace durable pour celles ou ceux qui ont eu la curiosité de le découvrir. Mise en scène généreuse et signifiante, histoire (tout du moins dans sa première partie) qui tient la route et personnages jamais laissés en plan par un scénariste fainéant (le quotidien du « cinéma en France »). Et puis surtout on y ressentait une véritable montée de la tension non feinte ou superficielle sans parler d’une photo organique à souhait. Furie reprend les même ingrédients tout en gommant quelques-uns des défauts de jeunesse de Territoires. Comme celui de mieux tenir son récit jusqu’à assumer son climax final croquignolesque. Furie c’est l’histoire d’un « home invasion » aux ressorts dramatiques inversés. Celui qui envahit étant en fait le propriétaire des lieux qu’il aimerait récupérer. C’est à la fois simple et plutôt bien vu si l’on se place sous l’angle dramatique et cinématographique de la chose.
    Les deux combinés donnent donc ce Furie auxquels Olivier Abbou et son co-scénariste Aurélien Molas y adjoignent quelques éléments périphériques afin d’alimenter la montée en gamme d’une tension qui d’abord sourde et individuelle deviendra explosive et collective. Le plus évident étant l’adjonction d’un troisième personnage qui vient foutre un peu plus le bordel au sein d’un couple déjà friable et dont la baraque vient de se faire « hacker » par des amis à qui ils l’avaient prêté pour les vacances d’été. Propriétaire d’un camping où ils vont trouver refuge le temps de récupérer leur bien, il est un ancien petit ami de lycée pour elle et finit par développer une emprise des plus insidieuses sur lui. L’animalité malsaine qui transparaît chez Paul Hamy (acteur souvent cantonné à des seconds-rôles dont il sait en tirer le moindre potentiel) convient à merveille. Il est celui qui va réveiller le côté obscur d’une personnalité qui n’en demandait pas tant. C’est d’ailleurs l’autre élément essentiel du film. Cette façon de faire évoluer son personnage principal, d’abord couille molle pour devenir braquemart sur patte pouvant enfin honorer sa donzelle comme il se doit. Dit comme ça, cela fait bourrin transgénique et sans surprise. À l’écran c’est moins le cas grâce au talent de Adama Niane dont on a encore en mémoire son Guy Georges  dans L’Affaire SK1. Il insuffle en effet une trajectoire psychologique plutôt bien vue à cet homme ordinaire qui doit faire face à des événements extraordinaires (la base de toute trame de cinéma qui se respecte). Ce n’est point la finalité qui est passionnante mais bien la façon d’y arriver.
    Et sur ce point on peut en effet  rendre grâce à la mise en scène d’Olivier Abbou qui n’en fait pas des tonnes (afin de masquer un scénario inepte comme c’est trop souvent le cas ailleurs) pour accompagner son histoire certes pas révolutionnaire mais suffisamment bien argumentée et charpentée pour soutenir le grand oral du spectateur en manque de films de genre à la française dignes de vision. On aime enfin cette fin assumée flirtant  littéralement avec le nawak et les bords d’une piscine en flamme régénératrice du mal devenu incarné. Qui ne pense pas alors à Freddy Krueger ne verra pas non plus que Furie est blindé de clins d’œil malicieux à une tripotée de films qui jalonnent à l’évidence la cinéphilie du réalisateur dont on ne peut qu’apprécier la digestion. Et même si on ne saurait comparer Furie à Chiens de paille de Peckinpah et encore moins à L’Emprise de Sidney J. Furie (tiens tiens), pour ne citer que les plus évidents, on ne saurait non plus enlever à Olivier Abbou un univers de plus en plus reconnaissable propre à donner à son cinéma une trajectoire dont on a envie de découvrir plus que jamais la suite. SG 3/5
  • Box office : Furie réalise 1 020 entrées sur 46 copies en 24h dont 243 rien que sur Paris sur seulement 6 copies. Le film d’Olivier Abbou ne fera pas aussi bien que Joker mais devrait tout de même, s’il continue sur cette lancée, passer la barre des 50 000 spectateurs.  Ce qui pour un film de ce pedigree serait une perf en soit… Edit 13/11 : Et cela n’arrivera finalement pas puisque à l’issue de la première semaine d’exploitation on arrive péniblement à 7 045 entrées soit en gros un peu plus de 1 000 entrées / jour. Ce qui nous amène à du 15 000 / 20 000 spectateurs max au cumul… Olivier Abbou se consolera en se disant que Territoires avait réuni 1 040 fans, animaux de compagnie compris.
  • La chronique Blu-ray / Blu-ray 4K : Si un DVD voit le jour, ce sera déjà bien…

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