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Fiche film : Freedom

D’origine australienne, le réalisateur Rodd Rathjen réalise avec Freedom son premier long qui est aussi la première fiction abordant le terrible phénomène de l’esclavage sur les bateaux de pêche thaïlandais.

Freedom s’appuie sur les codes du thriller social. Si le point de vue du réalisateur y est très présent, il tire sa substance d’authentiques témoignages de victimes de l’esclavage moderne. Certaines d’entre elles ont été retenues pendant des années à bord de bateaux sur la Mer de Chine méridionale et s’en sont sorties malgré leurs faibles chances de survie. C’est une situation répandue dans l’industrie thaïlandaise de la pêche qui engrange des milliards de dollars grâce à la vente de poissons dans le monde entier.

Freedom (Buoyancy – 2019)

Réalisateur(s) : Rodd Rathjen
Avec : Sarm Heng, Thanawut Kasro, Mony Ros, Saichia Wongwirot
Durée : 1h32
Distributeur :  Apollo Films
Sortie en salles : 27 novembre 2019

Résumé : Dans la campagne cambodgienne, Chakra, garçon vif de 14 ans, travaille dans la rizière avec sa famille. Aspirant à plus d’indépendance, il sollicite un passeur pour trouver un emploi rémunéré dans une usine en Thaïlande. Sans rien dire à ses proches, il se rend à Bangkok dans l’espoir de mieux gagner sa vie.
En arrivant sur place, Chakra et son nouvel ami Kea, âgé d’une trentaine d’années, découvrent que l’intermédiaire leur a menti : comme d’autres Cambodgiens et Birmans, ils sont vendus comme esclaves à un capitaine de chalutier…

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  • Avis express : Au détour de la pléthore de films qui se répand chaque semaine sur les écrans de cinéma hexagonaux, beaucoup retournent dans un anonymat bien souvent injuste alors même que les lumières des salles à l’issue de la séance 14h du mercredi ne se sont pas encore rallumées. On avait repéré Freedom sur bande-annonce. Elle nous avait immédiatement convaincu que l’on tenait là un sujet (l’exploitation humaine pour ne pas dire l’esclavagisme dans l’industrie de la pêche thaïlandaise) à l’évidence peu traité et de surcroît peu connu de par chez nous. Le tout étant alors de voir comment un réalisateur / scénariste d’origine australienne dont c’est de plus le premier long, allait bien s’y prendre pour ne pas tomber dans le naturalisme aride ou la guimauve façon Oliver Twist du 21è siècle.
    Il y avait là un chemin très étroit pour ne pas dire vicinal surtout quand on décide que le personnage central serait un un ado de 14 ans parti de sa rizière familiale cambodgienne en quête d’une opportunité de travail en Thaïlande à l’évidence plus rémunératrice. Rodd Rathjen (c’est son nom) opte alors une mise en scène peu intrusive ne facilitant pas l’empathie ou la prise de position en faveur de son « héros » qui semble de toute façon quitter la cellule familiale sur un caprice. C’est bien vu car il nous laisse ainsi un peu à l’écart d’autant que le jeune acteur choisi pour le rôle verse plutôt dans le mutisme renfrogné que le gosse à fleur de peau. Là encore le parti-pris est payant car ayant à forcer ainsi le verrou d’une personnalité peu expansive, celle-ci se révèle au fur et à mesure à nous. Le personnage prend alors une épaisseur plus qu’appréciable alors que son quotidien mutique, insupportable et agoraphobe sur ce chalutier au beau milieu de l’océan fait rapidement sens d’un point de vu dramaturgique.
    Les flashs d’une maturation à la Conan le barbare affleurent forcément dans l’esprit du cinéphage toujours prompt à chercher des filiations en 24 images seconde. Mais la comparaison s’arrête là puisque l’on regrettera pour le dernier tiers du film un manque évident d’ambition. La fin du voyage est en effet déceptive dans son côté quelconque et attendu. Il y avait certes une réalité à respecter mais le but d’une fiction n’est-il pas aussi de la sublimer un tantinet ? Et par sublimer on n’entend pas forcément dans le sens du poil du spectateur.
    Sans doute que Rodd Rathjen n’a pas souhaité par trop radicaliser son propos pour permettre à son film d’avoir une audience internationale et de porter ainsi à la connaissance du plus grand nombre cet esclavage moderne qui l’a sans conteste profondément touché. Ce qui nous fait dire que sur ce versant immensément humaniste et authentique, Freedom marque oui la naissance d’un cinéaste qu’il serait dès lors dommage de cantonner plus longtemps dans l’anonymat. SG 3/5
  • Box office 1 974 entrées en 5 jours sur 23 copies (808 entrées sur 5 copies à Paris) soit un début de reconnaissance pour le moins laborieux.
  • La chronique Blu-ray / Blu-ray 4K : Freedom mériterait bien entendu une édition Blu-ray. Mais il va sans dire que l’on est là dans le vœu pieux.

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