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Fiche film : Play

Pour Play, son troisième long, le réalisateur Anthony Marciano a eu envie de se replonger dans les souvenirs qui ont marqué ces 25 dernières années. Étant né en 1979, il a grandi dans un monde où le téléphone portable et internet n’existaient pas.

Pour donner de la véracité au propos, la ressemblance entre les acteurs qui incarnent les mêmes personnages à des âges différents était primordiale. En ce sens, le casting était la partie la plus longue du projet car il fallait retrouver les quatre mêmes copains à trois moments différents de leur vie.

Après six mois d’essais caméra (contrairement à quelques jours sur un tournage normal), l’équipe du film a trouvé une combinaison de caméras et de passages sur bande qui permettait à la fois d’avoir un contrôle sur ce qui était tourné et d’obtenir un résultat strictement similaire aux caméscopes des années 90-2000. Pour les époques suivantes, il a été plus facile de simuler des images de caméscope HD ou d’iPhone. Le montage son a aussi représenté un gros travail, car Anthony Marciano voulait qu’il y ait des mots qu’on n’entende pas, un bus qui passe à un moment important et qu’on manque des choses… Comme dans de vrais rushes.

Play (2018)

Réalisateur(s) : Anthony Marciano
Avec : Max Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi, Noémie Lvovsky, Alain Chabat, Camille Lou
Durée : 1h48
Distributeur : Gaumont Distribution
Sortie en salles : 1er janvier 2020

Résumé : En 1993, Max a 13 ans quand on lui offre sa première caméra. Pendant 25 ans il ne s’arrêtera pas de filmer. La bande de potes, les amours, les succès, les échecs. Des années 90 aux années 2010, c’est le portrait de toute une génération qui se dessine à travers son objectif.

Articles / Liens :

  • Avis express : Cela faisait bien longtemps que l’on n’était pas tombé sur une comédie aussi bien écrite, vraiment drôle et qui ne prend pas le spectateur pour un handicapé du bulbe à qui il faut tout prémâcher. Une comédie qui a aussi plusieurs autres réussites. Comme celle d’avoir su prendre à bras le corps notre histoire commune récente. Chacun pourra en effet s’y retrouver et ce même s’il n’est pas né en 1979 comme le réalisateur Anthony Marciano qui avoue bien volontiers que Play raconte un peu en creux les frasques de sa génération. Sur le papier pourtant, le projet avait tout du film casse gueule. Ne serait-ce que le côté found footage de la chose. Pour autant, on n’a pas affaire au concept esthétique stricto sensu d’origine puisque l’on passe ici d’« enregistrements trouvés » à des images enregistrées, archivées puis visionnées après coup histoire de partager avec nous plus de 20 ans de la vie d’un groupe de potes.
    Play commence en effet quand Max reçoit pour cadeau à noël un caméscope. Les premières images du film sont littéralement la mise en route de la chose avec un plan majestueux sur un feu de cheminée vu qu’à l’époque c’était encore possible en plein Paris. Bien entendu, tout est travaillé, pensé, déguisé, habillé… pour nous replonger dans ces années-là (le film commence en 1995). Le montage est parfait, le rythme et les enchainements itou. Et que dire des comédiens ? Et on ne parle pas uniquement ici de Max Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi et d’Arthur Perier-Pillu mais aussi des 8 autres qui en endossant leurs liquettes à deux moments bien précis de leurs primes jeunesses donnent à leurs personnages une épaisseur et une crédibilité inestimables. Sans oublier l’immense apport en à peine deux scènes en forme de clin d’œil d’un certain Alain Chabat.
    Il en va de même pour tout ce qui concerne la grande et les petites histoires qui tout en s’exposant par à coup ne se privent pas pour nous proposer une narration fluide et charpentée aux petits oignons. Et puis il y a au détour de chaque séquence des dialogues qui font mouches, incisifs, jamais anachroniques mais surtout drôles. Alors bien entendu il y aura toujours quelques uns pour avancer le côté film doudou frappé du sceau de la nostalgie forcément suspecte (du genre c’était mieux avant). En fait même pas.
    C’est que Play joue (vous l’avez ?) aussi sur un autre registre. Celui de la comédie romantique. Alors certes on pourra rétorquer que c’est peut-être là son côté le plus fragile ou le plus facile. Mais indéniablement cela enrichit le film en ce sens qu’il lui enlève définitivement l’étiquette d’objet roublard et manipulateur. Voilà en effet un enrobage qui marche et qui permet de donner à l’ensemble un but, un attendu et un rivage qui l’envoi directement dans les bras du feel good movie intelligent et passablement burné. C’est donc peu de dire que l’on apprécie la prise de risque et la performance. SG 4/5
  • Box office : Un départ plus que moyen avec 23 993 entrées 1er jour sur 328 copies. On sait que les déboires financiers chez Mars Films qui devait initialement sortir le film le 30 octobre 2019 ont obligé la production à trouver un autre distributeur et de fait une autre date de sortie. Mais pas certain quand même que Gaumont qui a récupéré le bébé ait fait le bon choix de le reprogrammer un 1er janvier. À leur décharge, les grèves des transports en Ile-de-France pour un film à la typologie assez parisienne n’aide pas non plus. Edit 6 avril : Alors que le film est déjà dispo en VOD sur dérogation exceptionnelle (Covid-19 oblige) précisons que Play aura réalisé au cinéma 253 345 entrées. C’est certainement très en deçà des attentes de tout le monde mais compte tenu de la carrière écourtée de nombre de films sortis par la suite en France, on peut tout de même dire qu’il aura limité la casse.
  • La chronique Blu-ray / Blu-ray 4K : Si l’on veut bien croire à une sortie Blu-ray (plutôt une bonne habitude chez Gaumont), inutile de se palucher pour une éventuelle édition 4K.

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