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Fiche film : Le Cas Richard Jewell

Le 27 juillet 1996, pendant les Jeux Olympiques d’été à Atlanta, un vigile du nom de Richard Jewell découvre un sac à dos suspect caché derrière un banc. Très vite, on se rend compte qu’il contient un dispositif explosif. Sans perdre une minute, il fait évacuer les lieux et sauve plusieurs vies en limitant le nombre de blessés. Il est acclamé en héros. Mais trois jours plus tard, la vie de ce modeste sauveteur bascule lorsqu’il découvre, en même temps que le monde entier, qu’il est le principal suspect de l’attentat aux yeux du FBI.

Le projet avait été annoncé avec la présence de Leonardo DiCaprio au casting au côtés de Jonah Hill pour jouer l’avocat de Jewell. Le film devait alors être réalisé par Paul Greengrass.

Très touché par ce héros ordinaire, Richard Jewell, Clint Eastwood a souhaité porter à l’écran l’histoire tragique de cet homme bienveillant, dont la vie a été bouleversée par la presse et par les forces de police qu’il idolâtrait.

Le Cas Richard Jewell (Richard Jewell – 2020)

Réalisateur(s) : Clint Eastwood
Avec : Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, Jon Hamm, Olivia Wilde
Durée : 2h09
Distributeur :  Warner Bros. France
Sortie en salles : 19 février 2020

Résumé : En 1996, Richard Jewell fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté… de terrorisme, passant du statut de héros à celui d’homme le plus détesté des Etats-Unis. Il fut innocenté trois mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l’expérience.

Articles / Liens :

  • Avis express : Depuis American Sniper, Eastwood poursuit avec assiduité son exploration frontale du héros américain des temps modernes. Celui qui s’inscrit certes dans une tradition yankee plus que bicentenaire mais à l’aune d’une réalité désabusée où la chose est de plus en plus empreinte de suspicions. La faute à ce caravansérail médiatique qui finit presque toujours par transformer l’acte ou la personne en une sorte de symbole plus ou moins désincarné. Et il est vrai que ce Richard Jewell incarne plus que jamais cette ambivalence sociétale doublée d’une personnalité clivante. À l’instar de Chris Kyle le sniper ou Chesley « Sully » Sullenberg le commandant de bord, ce sont des personnages qui du jour au lendemain sont devenus l’emblème d’une société qui n’aime rien moins que de brûler ses idoles. Sans oublier Earl dans La Mule qui prolonge à lui tout seul le libertaire forcené et républicain qu’incarne sans complexe le cinéaste depuis l’inspecteur Harry.
    Quant à Richard Jewell, il est le pendant parfait de sa pensée politique plutôt droitière et conservatrice qui ne cesse de s’affiner avec le temps. En ce sens qu’on est loin ici d’une vision à la Trump. Si l’homme affirme en effet ses convictions basées sur un État fort et sûre de ses orientations tant en interne que sur la scène internationale, il ne se prive pas d’en critiquer avec virulence ses déviances, abus de pouvoir et autres dérives qu’il juge tout simplement fascisantes. Ainsi et au-delà de la critique envers les médias et autres rédactions qui en 1996 expérimentaient tout juste l’information en continue type BFM TV avec l’emballement sans aucune retenue qui va avec, Eastwood en profite aussi pour asséner un joli tacle à l’institution FBI, véritable matrice pour ne pas dire un des socles essentiels depuis la seconde guerre mondiale de la « démocratie » américaine.
    Pour autant, le cinéaste comme l’homme ne tirent pas à vue et surtout ni l’un ni l’autre ne cherchent à dresser le portrait d’une Amérique moribonde. Ainsi, si l’agent du FBI joué par Jon Hamm paraît caricatural (il est d’ailleurs le seul à ne pas trouver totalement sa place dans le bestiaire eastwoodien), c’est certainement dû au fait qu’il a fallu synthétiser au sein d’une même personne plusieurs acteurs de l’époque qui ont menés l’enquête. Et puis surtout, il est contrebalancé par le personnage de la journaliste interprétée par Olivia Wilde chez qui Eastwood a imprimé une véritable progression narrative et dramatique qui s’apparente à une forme de rédemption très scorsesienne. De celle qui divulgue le pot aux roses à la recherche du scoop (le FBI enquête sur le héros qui a découvert la bombe et sauvé des vies), elle symbolise ensuite le remord d’une nation d’avoir trop vite cru en ce qu’elle (se) racontait. C’est peut-être au demeurant la seule véritable faiblesse du film. Celle de croire que toutes sociétés peut apprendre de ses erreurs et faire preuve de mea culpa ou de contrition. Notre quotidien nous prouve sans arrêt le contraire.
    Il faut croire que Clint Eastwood croit encore en l’humanité. En sa capacité à sans cesse se régénérer pour accoucher de leaders susceptibles de hisser les masses vers le haut. Sa volonté n’est donc pas de tirer sur l’ambulance. C’est tout à son honneur et donne déjà à son film une précieuse patine. D’autant que son Richard Jewell n’a rien du héros évident pour ne pas dire hollywoodien qui ne demandait qu’à éclore. Il est ce redneck un peu bas du front porté sur l’autorité, l’uniforme et les armes à feu qui aurait très bien pu fricoter avec le Ku Klux Klan. Pour Eastwood et contrairement aux « profilers » du FBI ou aux journalistes en mal d’histoires croustillantes, le véritable message de son film est qu’il ne faut pas se fier au vernis des apparences apposé par une société de plus en plus recroquevillée sur des certitudes forcément erronées. À commencer par le jugement porté à son égard depuis toujours. 3,5/5SG
  • Box office : 57 264 entrées sur 485 copies en 24h. On est sur les bases de La Mule qui au même temps de passage réalisait 58 351 entrées mais sur 529 copies. La Mule qui a terminé sa course à 1 849 004 entrées soit la 7ème meilleure marque pour un film de Clint Eastwood en France. Gran Torino avec ses 3 411 031 spectateurs ne devrait donc pas voir sa place de champion menacée. Edit 25/02 : 301 591 entrées pour le 1er week-end contre 541 790 pour La Mule. La différence est pour le coup importante et laisse augurer d’un final plus aux alentours du million de spectateurs maintenant. 
  • La chronique Blu-ray / Blu-ray 4K : Pas de 4K annoncé pour l’instant mais bien un Blu-ray le 17 mars aux Etats-Unis. Cela ne saurait tarder pour la France. À noter que depuis Sully, les films d’Eastwood ont toujours bénéficié d’une édition 4K. Edit 3 juin : Un Blu-ray sort bien en France le 17 juin. Mais pour l’instant rien du côté de la 4K.

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